« C’est incroyablement difficile de mettre la main sur des picks qui ont une chance d’être très haut placés lors de la draft. C’est très rare que ces picks soient échangés et c’est la raison pour laquelle nous avons décidé de faire ce transfert », raconte le dirigeant.Par « ce transfert », Sam Hinkie fait référence au départ de Michael Carter-Williams pour les Milwaukee Bucks. En échange, les Sixers ont mis la main sur le pick des Lakers, protégé dans le top 5 cette saison et le top 3 les deux années suivantes (non protégé par la suite). Ce choix appartenait aux Phoenix Suns et il est donc désormais la propriété de Philadelphie. Détaillons le raisonnement : - MCW a été drafté en onzième position d’une cuvée très faible. - Les Lakers ont le quatrième plus mauvais bilan de la NBA actuellement. Ils devraient donc piocher dans le top 5 de la prochaine draft et conserver ainsi leur pick en juin prochain. - En revanche, si les Lakers récupèrent par exemple le sixième choix, le pick reviendra aux Sixers qui auront donc échangé un onzième choix (Carter-Williams) contre un sixième choix potentiel. - Si les Lakers sont à nouveau à la ramasse l’an prochain, ils pourraient céder un choix dans le top 10 aux Sixers en 2016 (étant donné que le pick est uniquement protégé top 3 si les Lakers le conservent en juin 2015). Kobe Bryant devrait prendre sa retraite à l’issue de la saison prochaine. Rien n’indique qu’il reviendra à son meilleur niveau et les free agents les plus convoités – Marc Gasol, LaMarcus Aldridge – ne semblent pas partants pour signer à L.A. cet été (à l’exception de Goran Dragic). Sam Hinkie mise donc sur une nouvelle déconvenue des Angelenos la saison prochaine. Si tel est le cas, il récupérera sans doute un pick intéressant et donc une star potentielle susceptible d’être encore plus talentueuse – ou plus en accord avec la philosophie de jeu des Sixers. Cela fait beaucoup de si, beaucoup de suppositions, d’hypothèses, etc. Mais c’est un risque à prendre pour Hinkie. On se concentre sur les statistiques de Michael Carter-Williams mais il ne faut pas oublier que le staff des Sixers a côtoyé le meneur au quotidien pendant presque deux saisons. Les coaches et les dirigeants de Philadelphie en savent plus sur lui que n’importe quelle franchise NBA pour l’instant et peut-être qu’ils n’ont simplement pas vu MCW comme le meneur titulaire du futur projet de l’organisation.
« Il faut savoir shooter à trois-points pour jouer dans les meilleures équipes », a tout de même affirmé Sam Hinkie.Le dirigeant n’envoie pas une pique à Carter-Williams mais c’est un indice. Le joueur formé à Syracuse est un piètre shooteur (38% aux tirs, 25% à trois-points) et, en ce sens, il n’entrait pas dans les plans à long terme des Sixers. Hinkie a peut-être fait une erreur mais seul l’avenir le dira. Il est resté cohérent à son plan, même si celui-ci semble plutôt obscur. Il serait temps que les Sixers se décident à développer les talents qu’ils ont à leur disposition. La stratégie des dirigeants peut encore s’avérer payante mais elle a prix : le mécontentement grandissant des fans…