Il est des choix qui marquent une carrière. Qui laissent des traces. En bien ou en mal. Ou les deux. Et si Kevin Durant a intelligemment évité de mettre en scène son départ d’OKC à la manière de LeBron James 6 ans plus tôt lorsqu’il quittait Cleveland pour Miami, l’ancien de Texas (NCAA) a tout de même réussi à se mettre la grande majorité des fans à dos.
Il y a 8 ans jour pour jour en effet, KD, free agent, surprenait/choquait/exaspérait/outrait/dégoûtait (rayer les mentions inutiles) le monde de la balle orange en signant chez les Warriors. Pourquoi ? Pour à peu près autant de raisons qu’il y a de sous sur le compte en banque de Jayson Tatum. Et si les décisions appartiennent à ceux qui les prennent, chacun peut comprendre les reproches qui ont été fait à l’actuel joueur des Suns, à savoir :
- Opter pour la facilité en rejoignant une équipe championne un an plus tôt, qui venait de claquer le record de victoires sur une saison (73v-9d)
- Partir aux Warriors pour former une superteam aux côtés du trio de All-Stars Curry-Thompson-Green
- Passer à l’ennemi alors qu’il venait justement de se faire éliminer par les Dubs quelques semaines plus tôt après avoir mené 3-1 en finale de conférence
- Trahir son frère d’arme Russell Westbrook, avec qui il avait tout connu et notamment les NBA Finals 2012 face au Heat
- Attaquer sans relâche tous ceux qui le pointaient du doigt au moment de quitter le Thunder, quitte à utiliser de faux comptes pour cela
A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire
Un choix largement sanctionné par le grand public et nombre d’insiders donc, mais un choix payant, aussi. Car en 3 saisons dans la Bay Area, le triple champion olympique n’aura pas perdu de temps, raflant 2 titres en 2017 et 2018. Mieux, KD aura réussi le tour de force de prendre le contrôle de l’équipe, bien aidé en cela par l'intelligence et la maturité de Steph Curry, dès ses premiers pas dans l’ancienne Oracle Arena.
Une prise de pouvoir dans le jeu, ahurissante au regard de l’effectif en place et de l’alchimie régnante, illustrée par deux titres de MVP des finales amplement mérités. Deux démonstrations de force qui peinent hélas à trouver leur place dans les livres d’histoire aujourd’hui, pour autant de titres au rabais pour beaucoup.
Et puisqu’il est dit qu’à vaincre sans péril on triomphe sans gloire, KD n’a d’autre option, à l’instar de LeBron aux Cavs ou aux Lakers, que de gagner autrement pour devenir enfin un champion, un vrai. Et à bientôt 36 ans, le natif de Washington D.C. n'a plus de temps à perdre.