L'axe Lillard - Aldridge, le lieutenant Batum
Portland aussi dispose de son trio magique. Quand OKC se projette dans l'avenir (en tout cas à moyen terme) avec la triplette Westbrook - Durant - Ibaka, Portland mise sur Lillard - Batum - Aldridge, avec l'excellent et sous-coté Wesley Matthews comme 3ème lame offensive (16,5 pts). Sophomore de sang-froid, Lillard a illuminé l'année 2013, et pas seulement de ses tirs décisifs. Au printemps prochain, le rookie de l'année aura l'occasion de continuer à forger sa réputation de finisseur (donc de marcher dans les pas de B-Roy), lui qui, en plus du fond (ses shoots au buzzer), affiche d'excellentes statistiques sur la forme dans les moments chauds : Lillard tourne à 10/22 à 3-pts et 19/41 au shoot (46,3% FG) avec 5 points d'écart ou moins dans les 5 dernières minutes (74 pts au total, derrière le n°1 Kyrie Irving, 85) guidant son équipe vers un sacré bilan (15-7, 68,2% de victoires) dans pareille situation (contre 12-7 pour OKC et 11-7 pour le Heat, par exemple). La nuit dernière, sur le parquet des Kings, le fabuleux n°0 a planté - en vain - 26 de ses 41 points dans le dernier acte (46-43 pour Portland dans la période !)... [superquote pos="d"]Lillard et Batum régulièrement décisifs dans les 30 dernières secondes.[/superquote]Les chiffres de Lillard sont également excellents - comme ceux de Batum - quand le tableau d'affichage indique 30 secondes à jouer, et 3 points de différence (22 points marqués pour Lillard, 13 pour Batum dans cette période depuis le début de saison, soit les 2e et 5e meilleurs totaux de NBA, derrière Kemba Walker, 1er avec 23 pts). Toujours sous contrat rookie, le 6ème choix 2012 (ce pick est le résultat du transfert de Gerald Wallace aux Nets en mars 2012) pourra bientôt prétendre à environ 25% du cap comme contrat maximum (dès cet été ?), soit aux alentours de 14-15 millions de dollars la saison. Avec les contrats de Batum et Lillard, ce seront donc déjà 26 millions de dollars bouclés sur la saison 2015-2016. Troisième joueur le plus âgé de l'effectif (28 ans, sous contrat jusqu'en 2015, extension en vue ?), Aldridge, dont le jeu rappelle parfois celui de Rasheed Wallace, fera sans doute partie du Top 5 dans la course au MVP cette saison, lui qui s'est doté d'un shoot à mi-distance ultra-précis, notamment côté gauche (voir son shot chart). Sous contrat jusqu'à l'été 2015, l'ancien des Texas Longhorns (comme KD) est le patron de l'équipe (un relais pour Stotts, comme l'explique un article de Jordan Conn de Grantland intitulé "Rip City Revival"), et ses supposées velléités de départ des derniers mois, évidemment farouchement démenties par le GM Neil Olshey, appartiennent au passé. Avec Lillard, "LMA" compose l'un des meilleurs axes meneur-intérieur de NBA. Les deux compères, tous les deux dans le Top 15 des scoreurs, disposent avec Nicolas Batum, d'un lieutenant "couteau suisse" (profil Iguodala, Deng...), qui est aussi le 2ème "ailier-passeur" de la ligue derrière LeBron James (5,4 assists, contre 6,6 pour la star du Heat)."Terry Stotts l'a dit devant tout le monde, je suis la clé. Il a aussi ajouté qu'il me pousserait en permanence, qu'il serait toujours sur moi. (La Marcus) Aldridge et (Damian) Lillard feront leur truc, moi, je dois faire le reste. C'est d'ailleurs pour ça qu'ils m'appellent "Mr Everything" ici", expliquait Batum dans L'Equipe du 2 janvier.Ces derniers temps, et même s'il manque encore de constance au scoring (13,4 pts à 45,3%), l'ex-Manceau, grand fan de Scottie Pippen, a prouvé qu'il était prêt à endosser davantage de responsabilités offensives dans les moments-clefs, à l'image de son 3-pts pour arracher la prolongation face aux Clippers (la vidéo ici). L'effet "champion d'Europe" ?
[superquote pos="d"]"J'ai appris à ne plus me prendre la tête quand je ne marque pas" Batum[/superquote]"J'ai appris à ne plus me prendre la tête quand je ne marque pas. Avant, ça m'aurait miné et je serais sorti du match. Là, j'ai réussi à me concentrer sur autre chose et j'ai aidé à gagner des matches. Pour moi, ce que j'ai fait à l'Euro, c'était bien. Même si j'ai été nul en attaque. Cela m'a aidé à mûrir. C'est un moment important de ma carrière", ajoute "Batman" dans L'Equipe.Le trio Lillard - Batum - Aldridge symbolise la réussite des Blazers, et ces trois-là figureront sans aucun doute dans le Top 50 des joueurs ayant marqué la franchise, si d'aventure The Oregonian réalise un nouveau classement pour la 50ème saison NBA de Portland, en 2019-2020 (Aldridge figurait à la 28ème place du top 40 en octobre 2009).
Neil Olshey, GM de l'année ?
Pas de résultats sans un front-office pertinent. Pressenti comme candidat au titre de GM de l'année, le discret Neil Olshey réussit jusqu'à présent un quasi sans-faute à la tête des Blazers. Le 10ème GM de l'histoire du club a réussi "l'après-Rick Cho", et il a les faveurs de l'exigeant boss Paul Allen, "Mr. Microsoft", qui a recruté l'ancien "Vice-président des opérations basket" des Clippers à l'été 2012."Neil et les scouts ont réalisé un excellent travail pour faire croître notre talent. Je pense qu'on a tourné la page et que nous sommes désormais entrés dans une nouvelle ère", estime le milliardaire, 53ème fortune du classement Forbes en 2013.3ème du vote pour le "dirigeant de l'année" en 2011-2012, Olshey avait été un acteur majeur des venues de Chris Paul, Caron Butler et Chauncey Billups, et de la re-signature de DeAndre Jordan aux Clippers (voir ses opérations passées ici). Depuis son arrivée dans l'Oregon, il a clairement imposé son style, comme l'explique cet excellent article de Joe Freeman, de l'Oregonian. Le journaliste y détaille notamment comment Olshey a insufflé une culture de la gagne à Portland en quelques mois, insistant par ailleurs sur le développement de jeunes talents. [superquote pos="d"]Olshey souhaite faire de Portland le petit marché le plus attirant de NBA.[/superquote]Au bout de seulement deux mois, il avait choisi Lillard et Meyers Leonard (bon, jusque-là, c'est moins une réussite) à la draft, re-signé Batum (qui était tout près de filer à Minnesota à l'été 2012) et engagé Terry Stotts (56 ans, assistant de Rick Carlisle à Dallas pendant quatre ans, en charge du secteur offensif, un titre à la clef en 2011), aujourd'hui à la tête d'une équipe calibrée pour les playoffs. Les arrivées récentes de Robin Lopez (notamment pisté par les Pacers) et Dorell Wright (free agent suivi par OKC et San Antonio, entre autres) sont de jolis coups, tout comme l'apport de Mo Williams, meneur vétéran (31 ans) à même de guider et suppléer efficacement Lillard (9,3 pts et 4,9 assists en 24,3 minutes, à 2,6M de dollars la saison). Olshey a par ailleurs opéré des réajustements dans le staff (pour travailler sur la prévention des blessures, explique l'article de Freeman) et dans le département vidéo. Dans le but de faire de Portland un petit marché plus attirant pour les joueurs (la ville compte 600 000 habitants, soit environ la 30ème population du pays), à l'image de modèles comme San Antonio et OKC, Olshey a récemment dépensé 4M de dollars pour rénover et remodeler l'actuel centre d'entraînement (nouvelle salle de vidéo, nouveau vestiaire, salon de coiffure...).
"Il est très important de créer le meilleur environnement possible, de manière à effectuer une transition vers une culture de premier choix pour les joueurs. Quand ces gars sortent, qu'ils parlent à d'autres gars, ou les "tweetent", ou leur envoient des messages, etc., ils pourront dire : "Personne ne prend mieux soin de ses joueurs que les Portland Trail Blazers. C'est le meilleur endroit où j'ai été. Ils ont les meilleurs moyens, le meilleur environnement, le meilleur building (d'entraînement), le meilleur public et tout le monde prend soin de nous ici'", explique Olshey.La "patte" Olshey ? Dénicher et gagner avec des jeunes ambitieux, miser sur la stabilité, le tout en gardant un semblant de flexibilité salariale (donc de la réactivité), si d'aventure il fallait rapidement reconstruire. Jusqu'ici, c'est très bien joué.
Suspense à la Hitchcock
Il vaut mieux ne pas être cardiaque quand on supporte Portland (on l'a encore vu hier contre Sacto). Les Blazers sont des habitués des comebacks, des trous noirs, des fins de matches étriquées, des shoots à la sirène. Bien sûr, Damian Lillard est souvent là pour faire pencher la balance du bon côté (samedi, il a cependant raté son lay-up pour égaliser face aux Sixers), mais les deux shoots assassins de Chris Bosh et Tyreke Evans, coup sur coup, fin décembre, ont prouvé que la marge de manœuvre de Portland n'était pas si élevée."C'est vrai, on doit apprendre à tuer les matches. On est encore jeunes. On a parfois des absences. On apprend à être bons. Parfois, pendant trois minutes, on est la meilleure équipe NBA. Mais on peut aussi être la pire", confiait Batum dans L'Equipe.Jusqu'ici, l'équipe de Terry Stotts affiche un très bon bilan (16-5) dans les matches terminés par 10 points ou moins d'écart, et on peut aussi y voir la force de caractère d'une équipe ambitieuse et en pleine ascension, qui a déjà battu les Spurs, OKC (deux fois), Indiana, les Clippers et les Warriors depuis l'entame de la saison. Mais en playoffs, les jeunes loups de l'Oregon devront se montrer capables de se mettre à l'abri plus rapidement, sous peine de souffrir.
Portland voit triple
Evidemment, quand on signe en moins d'un mois deux records NBA à 3-pts (21/37 à Philly le 14 décembre, 21/33 le 2 janvier contre Charlotte - une première dans l'histoire), on doit s'attendre à être catalogué "équipe de shooteurs" (imaginez une série de playoffs Blazers - Warriors...). Mais même si le roster des Blazers compte cinq joueurs capables d'artiller efficacement de loin, entre 35% et 45% (Lillard, Matthews, Batum, Mo Williams, Dorell Wright), même si Portland affiche le premier pourcentage de la ligue derrière l'arc (39,8%), même si le tir longue distance représente près d'un tiers de ses tentatives (28,6%), ce constat est sans doute un brin caricatural. Ce qui est certain, c'est que ce Portland 2014 vit et meurt par l'attaque (109 pts par match, n°1). Si l'escouade de Terry Stotts est aussi performante jusqu'ici (et on sait qu'un excellent départ est très important dans la course à l'avantage du terrain, surtout dans cette redoutable conférence Ouest), elle le doit surtout à sa capacité à enchaîner les matches à 100 unités (18 de suite entre le 23 novembre et le 31 décembre, pour un bilan de 13-5). Adeptes du pick-and-roll (cf. l'entente Lillard - Aldridge), ces Blazers-là possèdent jusqu'ici l'un des meilleurs "offensive rating" de l'histoire (!). Aussi paradoxal que cela puisse paraître, Portland marque peu en contre-attaque (10,5 pts, 24ème bilan). Mais l'équipe façonnée par Neil Olshey s'appuie sur sa polyvalence (shoot mi-distance d'Aldridge, jeu au poste de Matthews...) et prouve chaque soir qu'on peut produire un jeu enthousiasmant sans forcément tout miser sur le jeu de transition. D'ailleurs, quand Jalen Rose et Bill Simmons ont établi dans leur bilan de début de saison un classement des "League Pass team", ces équipes qu'on est tout content de retrouver la nuit dans la liste des matches au programme, même si doit se taper au moins 43 fois la pub à la con des deux gugus ("hashtag smart, keep it"), les deux compères de Grantland ont oublié les Blazers, garants d'un basket attrayant et huilé (seulement 14,1 TO par match, l'un des tous meilleurs bilans de la ligue). A l'image des Warriors 2013, ces Blazers vont-ils faire le show au printemps 2014 ? Ou le Moda Center devra-t-il se "contenter" d'un premier tour spectaculaire, de la même veine que l'incroyable comeback de B-Roy contre Dallas en 2011 ? Si l'on ne doute pas de leur capacité à scorer, le salut des Portland Trail Blazers viendra sûrement de leur défense. Attention, chantier en cours...Aldridge et Lopez esseulés à l'intérieur
On peut difficilement tout faire. Cartonner offensivement et contenir l'adversaire dans le même temps sur toute une saison (playoffs compris) relève de l'exploit, et il faut avoir un roster à rallonge pour pouvoir relever pareil défi. Si les Blazers franchissent souvent la barre des 100 points, c'est aussi le cas de leurs adversaires (23 fois sur 35), ce qui fait de Portland la 4ème pire défense de la ligue (103,2 pts par match, à 45,7% pour l'adversaire). On est loin des bilans défensifs des Spurs (96,9 pts, 4ème meilleur bilan), du Thunder ou même des Warriors (98,3 pts, 10ème ex-aecquo), trois candidats sérieux aux finales de conférence. Batum, Aldridge ou encore Lopez constituent des éléments défensifs majeurs (Batum a notamment contenu Durant en fin de match lors du récent succès contre OKC), mais ils ne peuvent pas non plus se démultiplier et être régulièrement aussi performants en attaque qu'en défense. Portland se base plutôt efficacement sur une défense agressive en périphérie (les Blazers encaissent peu de tirs à 3-pts). Mais ce pari s'avère risqué, et c'est dans la raquette que le bât blesse : la paire d'intérieurs LMA - Lopez est en effet une de celles qui subit le plus de shoots adverses, et Portland est l'équipe qui encaisse le plus de points dans la peinture (49,4 par match). Ce qui pourrait poser problème en playoffs, quand des adversaires chevronnés vont chercher à cibler Lopez ou Aldridge pour provoquer leur sortie pour 6 fautes. Même si l'arrivée du jumeau de Brook a changé le visage de Portland (10,3 pts, 8,3 rbds et 1,5 block en 30 minutes), notamment en raison de son abnégation (4 rbds offensifs par match, cf. sa prise dans les mains d'Ibaka après le 0/2 de Mo Williams contre OKC, ou encore son interception décisive qui a permis à Lillard de tenter - et rater - son lay-up samedi contre Philly), certains observateurs estiment qu'il manque à Stotts un pivot ultra-défensif pour réaliser un parcours en playoffs, type Ben Wallace à Detroit en 2004 ou Tyson Chandler à Dallas en 2012 (bon, en même temps, ce genre de joueurs dominants ne court pas les rues...). D'autres disent qu'il faudrait un pivot au registre offensif plus large (type... Greg Oden ? On blague, hein). Tous s'accordent à dire, en tout cas, que Portland manque de rotation à l'intérieur (Thomas Robinson et Meyers Leonard, notamment, sont encore tendres), ce qui pourrait faire peser énormément de responsabilités sur les épaules d'Aldridge au printemps. Les Blazers peuvent toujours effectuer un trade prochainement (l'effectif a aussi été bâti dans ce sens par Olshey), mais il y a forcément un risque de casser l'alchimie de l'équipe, louée par les membres du roster."Nous sommes meilleurs, l'effectif a davantage de profondeur, nous avons un bon mélange de jeunes et de vétérans et nous avons de la flexibilité sur le long terme. Nous pouvons garder ce groupe - parce que nous contrôlons le futur de la plupart des joueurs de notre roster - et nous n'avons renoncé à aucun actif pour y parvenir. (...) Désormais nous entrons dans la phase suivante : "cultiver" tous ces joueurs et essayer de nous mettre dans la position de réaliser des "moves" ou de gagner avec ce groupe", explique Olshey dans les colonnes de l'Oregonian.
Coup de barre à suivre ?
Jusque-là (et c'était surprenant, vu l'historique de Portland), les Blazers avaient échappé à la scoumoune et n'avaient pas connu de blessure trop handicapante. Mais la fracture du doigt de Batum contre Philly vient rappeler que la franchise de l'Oregon n'est à l'abri de rien. Surtout que malgré les renforts (Mo Williams, Lopez...), les Portland Trail Blazers disposent d'un banc court, au faible impact offensif (23,7 pts, 29ème banc de la ligue au scoring, contre le 30ème l'an dernier), là où certains de leurs concurrents directs brillent dans ce secteur, à l'image de San Antonio (46 pts, 1er apport en NBA) et OKC (34,3 pts, 11e). [superquote pos="d"]Portland est la seule équipe avec trois titulaires à plus de 35 minutes par match.[/superquote]Si Terry Stotts dispose de l'un des tous meilleurs cinq de départ de la ligue (Lillard - Matthews - Batum - Aldridge - Lopez), il est aussi "contraint" d'essorer son trio, puisque Portland est la seule franchise à avoir trois joueurs à plus de 35 minutes jouées. Et seulement six joueurs de l'effectif jouent plus de 15 minutes par match (contre neuf à San Antonio et OKC, par exemple). La fatigue se fera-t-elle sentir à un moment ou à un autre dans les semaines/mois à venir ? C'est fort probable et les 5 défaites lors des 9 dernier matches pourraient déjà ressembler à un début de coup de pompe. Au regard du rythme infernal du calendrier, on ne peut donc décemment pas s'enflammer sur le parcours des Blazers. D'une part, parce qu'il est bien trop tôt, avec encore quelque 50 matches à disputer; d'autre part, parce qu'on aurait peur de réveiller les vieux démons de l'Oregon (un nom qui viendrait du terme "ouragan", selon certains initiés). A moins d'un cataclysme comme seul... Portland peut en vivre, les Blazers seront en playoffs pour la première fois depuis 2010-2011. De là à dire qu'ils franchiront leur premier tour depuis les cruelles finales de conf' 2000 face aux Lakers (soit la plus longue série en cours dans la conférence Ouest) ? C'est moins évident à affirmer, parce que le Top 8 à l'Ouest n'est pas le Top 8 à l'Est. D'ailleurs, ce tweet amusant sur le compte officiel de Portland prend prend ici tout son sens.Is it too late to join the Eastern Conference? Asking for a friend.
— Trail Blazers (@trailblazers) 4 Décembre 2013
Au regard des forces en présence à l'Ouest, il serait miraculeux que ce Portland, sans ajustements, atteigne les Finales (même les fans de Portland, échaudés, restent prudents quant à un éventuel bon parcours en postseason). Mais en fonction de leur place à l'issue de la saison régulière (Top 4 ou pas ?), les Blazers, outsiders, pourraient bien avoir un coup à jouer dans leur salle, le bouillant Moda Center (du nom d'une compagnie locale, qui fournit... des assurances santé), où ils affichent un excellent bilan (13-4, prochain match cette nuit contre Orlando).
Quand "Rip City" (surnom inventé par le speaker local Bill Schonely, à la suite d'un shoot "avé Maria" de Jim Barnett face aux Lakers en février 1971) évite les psychodrames (Bowie/Jordan, époque "JailBlazers", Oden/Durant, blessure(s) de B-Roy...) ou les mauvais choix (Sebastian Telfair devant Al Jefferson, Josh Smith et J.R. Smith en 2004, Martell Webster en 2005), elle redevient Portland la magnifique, "The City of Roses". Et on aimerait tellement un jour penser à autre chose qu'à Jordan, les mains levées vers le ciel, avec le visage éteint de Clifford Robinson en arrière-plan, à l'heure d'évoquer les Blazers, qu'on se prend à rêver d'une saison miraculeuse.
Comme une revanche sur leur histoire romanesque, en fait. "Keep Portland Weird", dit un slogan géant peint dans le centre-ville : "Keep Portland Dreaming" répondent en cœur Lillard, Aldridge et Batum.