Les Blazers, 13e de la Conférence Ouest avec un bilan de 31-40, se dirigent droit vers l’iceberg. Alors qu’ils devraient manquer les playoffs pour la deuxième année consécutive, on pourrait s’attendre à ce que Chauncey Billups fasse les frais du naufrage. La confiance de Portland en son capitaine semble cependant intacte, en dépit de son incapacité à arriver à bon port.
Malgré un bilan de 58-95 en tant que coach en chef, Billups garde le soutien de l’organisation. En interne, il n’y a eu aucune discussion à propos d’un potentiel renvoi, d’après The Athletic. L’idée n’aurait même pas été évoquée.
« Je ne m’inquiète pas du tout de cela », assure l’intéressé, qui aurait pourtant matière à stresser. « Nous avons nos discussions et tout cela restera entre nous, mais je ne m’inquiète pas du tout. »
Tout cela paraît bien curieux. Cette année, Damian Lillard joue peut-être le meilleur basket de sa carrière. Ses 32,2 points par match à 46,3 % au tir sont des records personnels qui en disent long sur son niveau actuel. Pourtant, les Blazers ne vont nulle part, ce qui pousse logiquement de plus en plus de fans à demander la tête de l’entraîneur.
Mais si les résultats collectifs ne sont toujours pas au rendez-vous, Chancey Billups a au moins le respect de son vestiaire. Lillard, Anfernee Simons et Jerami Grant, peut-être les trois membres les plus importants de l’effectif, ont notamment plaidé en faveur de l’ancien Champion NBA.
« Je pense que ces gens sont stupides », tranche Grant, au sujet des fans qui espèrent le départ du coach. « Je suis prêt à traverser un mur pour lui, quoi qu’il arrive. Je me réjouis de jouer pour lui. »
« Il est évident qu’il est compétent… c’est juste une question de savoir avec quoi il travaille. Nous avons été une équipe très jeune ces deux dernières années. C’est difficile pour n’importe quel entraîneur, et encore plus pour quelqu’un qui fait ses débuts », surenchérit Lillard.
Damian Lillard bientôt mis au frigo par les Blazers ?
Avec la confiance des dirigeants et des joueurs, aucune raison que la quintuple All-Star ne quitte le navire cet été. Néanmoins, cela n’empêche pas le bilan global de tendre vers le négatif.
Chauncey Billups aux Blazers, deux premières saisons décevantes
Lorsqu’il a remplacé Terry Stotts, licencié après huit qualifications consécutives en postseason, Billups était censé revitaliser la défense du collectif, le talon d’Achille de son prédécesseur. Cette saison, Portland est la 27e défense de la ligue. Seuls les Pistons, des Rockets et des Spurs — trois franchises en reconstruction — font pire.
Le niveau tactique de l’équipe, toujours très prévisible, est plutôt pauvre. Le jeu dépend encore énormément des prouesses individuelles de Damian Lillard. Il n’y a finalement eu aucune amélioration.
Certes, le développement des jeunes, avec Shaedon Sharpe et Anfernee Simons notamment, est sans doute meilleur aujourd’hui. Les Blazers, en retard dans ce domaine sous Stotts, n’atteignent toutefois plus les playoffs. C’est un bien pour un mal.
Bien sûr, tous les problèmes du collectif ne viennent pas de l’homme sur le banc. Ceux qui sont sur le terrain ont aussi leur part de responsabilités, ce qu’ils reconnaissent d’ailleurs très bien.
« Il y a beaucoup de choses qui font qu’une équipe est en difficulté, et je n’ai jamais été fan — même à l’époque où c’était avec Terry — de blâmer l’entraîneur. Je pense qu’il y a beaucoup de choses sur le terrain, et que l’on peut voir sur les films, que nous devons mieux faire en tant que joueurs », juge Damian Lillard.
Comment les Blazers peuvent entourer Damian Lillard d'une deuxième star
Billups a également quelques excuses pour justifier son bilan, à commencer par l’instabilité dans laquelle il a dû composer. En 2021-2022, front office s’est transformé en cours d’exercice. Le franchise player, opéré aux abdominaux, a manqué la majorité de la saison régulière. L’effectif a été complètement remodelé, le temps de tanker un petit peu avant de subir une nouvelle métamorphose pendant l’été.
« C’est incroyable, c’est fou… En quoi est-ce ma faute ? L’année dernière, j’ai eu tellement de coaches qui sont dans la ligue ou à la retraite qui m’ont dit : “Mon frère, j’ai été entraîneur pendant 15 ou 17 ans et je n’ai pas connu ça une seule fois” », retrace l’entraîneur.
Cette saison, il y a aussi eu quelques circonstances atténuantes. L’ancien meneur iconique des Pistons a dû apprendre à connaître un nouvel effectif, dont la profondeur a été réduite par les blessures, notamment celle de Gary Payton II. « Le plus triste dans cette saison, c’est que nous n’avons jamais pu voir notre équipe en action », regrette-t-il.
Toutes ces excuses et tout ce soutien forment le parfait filet de sécurité pour Chauncey Billups. Voilà de quoi amortir sa chute cette fois-ci, en attendant que le poids de ses échecs le rattrape. Le coach des Blazers ne pourra certainement pas continuer très longtemps comme cela, sans résultat sportif, mais il aura une nouvelle et peut-être dernière chance la saison prochaine.