Le titre des Detroit Pistons en 2004 gardera une place à part sur ce quart de siècle. Il est l’exception qui confirme la règle. L’une des rares fois où une équipe s’est hissée jusqu’au titre sans nécessairement compter dans ses rangs l’un des cinq ou six meilleurs joueurs du monde. Alors, attention, avec Chauncey Billups, Rasheed Wallace, Ben Wallace, Rip Hamilton ou encore Tayshaun Prince, la franchise du Michigan disposait de nombreux basketteurs talentueux en plus de pouvoir s’appuyer sur un collectif soudé et une défense de fer.
Pistons 2004 : Wallace et gros mythe
Mais ça ne suffit que très rarement en NBA. Encore une fois, un rapide coup d’œil à l’Histoire moderne de la ligue permet de comprendre que, pour gagner, il faut une superstar. Michael Jordan. LeBron James. Stephen Curry. Tim Duncan. Giannis Antetokounmpo. Shaquille O’Neal. Kobe Bryant. Les Pistons affrontaient justement les Los Angeles Lakers portés par les deux derniers nommés (mais aussi Gary Payton et Karl Malone).
« Sans être arrogant, on pensait vraiment que c’étaient eux qui n’avaient aucune chance contre nous », rétorque Billups quand Stephen Jackson lui rappelle qu’aucun média ne pensait Detroit capable de battre Los Angeles en finales. « On savait que les Lakers ne pouvaient pas stopper nos picks-and-roll et qu’ils ne pouvaient pas arrêter Rip sur les pin-downs. On savait qu’on pourrait se créer un bon tir à chaque fois. On a fait des prises-à-deux sur Kobe, il était très frustré. On a joué Shaq en homme-à-homme. Notre stratégie était excellente. »
Et elle a fini par payer, effectivement. Les Pistons se sont imposés 4-1, sans même forcer. S’en ait suivi une nuit incroyable passée… au Palace d’Auburn Hills. Pas besoin d’aller en boîte, l’équipe est juste restée dans la salle pour célébrer.
« On est restés au Palace toute la nuit jusqu’à 9 ou 10 heures du matin », se souvient Wallace. « J’habitais pas loin de la salle. On est allé vite fait chez moi avec mes potes pour rouler des joints et on est revenu au Palace. On a bu toute la nuit. Je n’ai même pas enlevé mon maillot. J’ai juste changé de pompes. »
« J’avais promis Sheed que je fumerais avec lui si on gagnait », ajoute Billups. « Et j’avais promis à Ben que je boirais. On a gagné. Mais je n’ai pas voulu boire. Non, je n’ai pas bu parce que je ne voulais rien oublier de cette soirée. »
Titre d’exception et célébration d’exception, à l’image de cette équipe des Pistons.