Une équipe deep et cauchemardesque en termes de mismatches
L'arrivée de Tobias Harris, le joueur le plus prolifique des Clippers, borderline All-Star, a modifié la force de frappe des Sixers. Harris a déjà l'air à l'aise et paraît complètement prêt à être moins exposé mais tout aussi prépondérant qu'en Californie. Il n'y a aucune inquiétude à avoir concernant "Toby", qui a aussi montré de belles dispositions lorsqu'il a fallu accompagner le second ou le third unit. Butler, qui avait jusqu'ici du mal à trouver sa place, commence à se contenter de prendre ce que le jeu lui offre et augmente son degré d'agressivité dans le 4e quart-temps. C'est exactement dans ce registre qu'il est le meilleur et sera le plus efficace pour les Sixers. S'il est vraiment le "gagnant" qu'il prétend être depuis son cirque à Minneapolis, il a tout intérêt à continuer de se plier aux désirs de Brett Brown et à se "sacrifier". Il faudra évidemment attendre de voir de quelle manière il réagira si l'équipe est en difficulté en playoffs, mais l'attitude est pour le moment adéquate.L'aspect sous-coté de ce qu'a réussi à faire Elton Brand, le General Manager, avant la deadline, est à chercher du côté du banc. Philadelphie est beaucoup plus "deep" avec les renforts de Mike Scott, Boban Marjanovic et Jonathan Simmons, trois joueurs aux registres très différents mais aussi très précieux en fonction des situations. L'échantillon est faible (deux matches avec Harris et les nouveaux venus), mais il s'agissait quand même de deux victoires contre Denver (2e à l'Ouest) et les Lakers (10e mais qui comptent LeBron dans leurs rangs). Les promesses entrevues sont à reporter sur un éventuel affrontement final avec les Warriors. Aucun autre des trois prétendants de l'Est ne peut proposer une telle faculté à switcher en défense et à créer des mismatches, le nerf de la guerre. En configuration playoffs, avec une rotation serrée, chaque joueur présent sur le parquet pose un problème majeur. La taille et a créativité de Ben Simmons, la capacité d'Embiid à brutaliser au poste ou à s'écarter à mi ou longue-distance, les jumpers de Jimmy Butler et Tobias Harris, pas maladroits lorsqu'il s'agit de créer leurs propres shoots, l'adresse létale à 3 points de JJ Redick... Un cauchemar potentiel, même pour une armada comme les Warriors, si Brett Brown parvient à faire fonctionner l'ensemble de manière optimale. Ce qui n'est évidemment pas gagné. Il reste 26 matches de saison régulière à l'ancien adjoint de Gregg Popovich pour que la mayonnaise prenne complètement. Avant de songer à perturber la machine des doubles champions en titre, il faudra sortir de l'Est. Et on peut parier que Giannis Antetokounmpo, Kawhi Leonard et Kyrie Irving, entre autres, se feront un plaisir de mettre des bâtons dans les roues des Sixers. En attendant, personne à l'Est ne peut se vanter de pouvoir aligner un cinq plus talentueux sur le papier que celui-ci : Ben Simmons - JJ Redick - Jimmy Butler - Tobias Harris - Joel Embiid. Vivement le mois d'avril que l'on voit si le coup de poker de Brand avait du sens, ou si Philly va devoir se pencher avec inquiétude sur la free agence de Jimmy Butler et Tobias Harris...Encore un joli mouvement de la part des Sixers ! 😍#NBASundays pic.twitter.com/pQbaFi0aVc
— NBA France (@NBAFRANCE) 10 février 2019