Cet article sur Paul Pierce avait déjà été posté le 11 février 2018, le jour où son maillot était retiré par les Celtics. Nous avons donc décidé de vous le ressortir.
La vérité va éclater au grand jour lors de cette soirée spéciale dédiée par les Boston Celtics à Paul Pierce. Son célèbre numéro 34 rejoindra au plafond du TD Garden celui des autres légendes de l’une des franchises les plus cultes de la NBA : Larry Bird, Bill Russell, Kevin McHale, Bob Cousy, etc. Paulo, c’est donc ‘The Truth’ (la vérité, en VF). Les deux vont de pairs depuis si longtemps que l’on pourrait même en oublier la source d’un tel patronyme. Pour ça, il faut remonter dix-sept ans en arrière. Jusqu’en 2001.
La proposition loufoque d’un site porno à Paul Pierce après son renvoi
Le 13 mars, plus précisément. Date d’un duel entre les deux rivaux historiques du sport US, Boston et Los Angeles. Mais à l’époque, les affrontements mythiques entre les Celtics de Bird et les Lakers de Magic Johnson semblaient bien, bien, bien lointains. Les deux franchises ne s’étaient plus affrontées en finales NBA depuis 1987 (et un sacre des Californiens). Elles ont pris des directions complètement différentes depuis ce dernier choc. Les Lakers de Shaquille O’Neal et Kobe Bryant, coachés par Phil Jackson, venaient de décrocher leur premier titre ensemble quelques mois auparavant.
Quant aux Celtics… à la rue. Largués. En 2001, Boston se dirigeait vers sa sixième saison consécutive sans qualification en playoffs. Un traumatisme pour une organisation qui n’avait manqué que cinq fois la post-saison entre 1950 et 1995 ! L’effectif coaché par Rick Pitino puis Jim O’Brien en dit long sur la morosité ambiante qui règne au sein d’une ville où le sport est roi. Une star controversée, Antoine Walker, un jeune très prometteur, Paul Pierce, et le grand désert autour. Des Mark Blount, Bryan Stith, Randy Brown, Vitaly Potapenko ou encore Walter McCarthy dans le roster. C’est avec cette troupe de valeureux bras cassés que Pierce a débuté sa carrière. Mais à l’époque, il n’était pas encore ‘The Truth’.
Plutôt un ailier un peu trop gras passé par Kansas et drafté en dixième position en 1998. Titulaire dès ses débuts en NBA, il a vite démontré sa capacité à scorer. Mais il a pris une autre dimension en 2001. Et précisément en mars 2001, juste après avoir été snobé pour le All-Star Game (le fameux ASG 2001 !) malgré 24-25 pions et 6 rebonds de moyenne. Il était en train de changer de statut. Et a donc hérité d’un surnom. Un « putain » de surnom.
Paul Pierce a impressionné Shaquille O'Neal
Pourtant favoris et devant leur public, Shaq et les Lakers ont galéré à se défaire des modestes Celtics ce soir du 13 mars. Kobe Bryant était certes absent. Mais même sans lui, les Angelenos étaient a priori bien au-dessus. A priori. C’était sans compter sur le festival organisé par Paul Pierce, originaire d’Inglewood, au Staples Center. Absolument déchaîné, il a inscrit 42 points en convertissant 13 de ses 19 tentatives. S’il n’avait pas manqué autant de lancers (13/21), il aurait pu se rapprocher de la barre des 50 pions. Il aurait surtout pu mener son équipe à la victoire.
Les Lakers se sont effectivement imposés. Mais en bataillant. O’Neal a dû passer 45 minutes sur le parquet – à une période où les coaches préfèrent reposer leurs joueurs en vue de la post-saison – pour se défaire des C’s. Il a posté un double-double avec 28 points et 11 rebonds. Fatigué par une telle bagarre mais encore plein d’adrénaline, Shaq a alors livré l’une des plus belles punchlines de sa carrière à l’issue de la rencontre remportée sur le fil (112-107).
« Écris ça : Je suis Shaquille O’Neal et Paul Pierce est la putain de vérité. Tu peux me citer et n’enlève aucun mot. Je savais qu’il était fort mais je ne savais pas qu’il pouvait jouer comme ça. Paul Pierce est la vérité. »
La vérité. La « putain de vérité », elle sort de la bouche de Shaq. Et la « putain de vérité », c’est Paul Pierce, à jamais dans la légende des Boston Celtics.