Tout allait bien pour Paul Pierce. Fraîchement débarqué en NBA en 1998. Performant dès ses débuts chez les professionnels. Des belles promesses confirmées lors de sa deuxième saison avec près de 20 points par match. Le nouveau visage des mythiques Boston Celtics. L’espoir que la franchise retrouve un jour les sommets, sous son impulsion. Un homme jeune, riche, qui vit de sa passion. Tout allait bien. Mais dans la vie, tout va parfois tellement vite.
Ça tient à peu de choses. Quelques détails. Le mauvais endroit. Le mauvais moment. Quelques centimètres d’une lame qui touche un organe vital. Pierce l’a appris à ses dépends le 25 septembre 2000. Alors qu’il se trouvait dans une boite de nuit de Boston, le Buzz Club, qui a coulé depuis, l’ailier des Celtics a soudainement été agressé par plusieurs hommes armés de couteaux. Ils l’ont poignardé. Onze fois. Au visage, à la nuque et au dos. Tony Battie, coéquipier de Pierce à l’époque, était présent ce soir-là. Heureusement. Même s’il était aux toilettes au moment de la bagarre. L’intérieur a emmené son ami à l’hôpital de toute urgence.
« On ne savait pas à quel point c’était grave. Et peut-être que c’était mieux que l’on ne sache pas », raconte Battie.
Une fois arrivé au bloc opératoire, Paul Pierce avait perdu tellement de sang qu’il a même demandé aux médecins s’il allait mourir. L’un de ses poumons était touché. Mais les docteurs l’ont sauvé.
Comment Paul Pierce est devenu la « putain de vérité »
Le jeune homme de 22 ans a alors déclaré aux enquêteurs qu’il avait été piégé par un groupe d’individus qui lui en voulaient d’avoir parlé avec une femme qu’ils connaissaient. Trois hommes ont été arrêtés. Au tribunal, l’un des trois s’est excusé auprès de Pierce mais tout en jurant que ce n’était pas eux les responsables et que ses assaillants étaient toujours dans la nature. Ils ont été acquittés. Mais l’incident a évidemment laissé des traces sur le joueur. Il craignait une nouvelle attaque. C’est seulement maintenant, en 2020, lors de son passage dans le podcast de Matt Barnes et Stephen Jackson, qu’il révèle les mesures qu’il a prises après l’altercation.
« Les gens ne le savent pas mais je me suis trimbalé avec un gun pendant deux ans. J’étais devenu tellement paranoïaque. Je le gardais dans la voiture. Je le prenais sur moi. J’évitais les foules. C’est traumatisant. Je n’arrivais même pas à dormir. Je me levais d’un coup au milieu de la nuit. J’avais demandé une surveillance policière 24 heures sur 24. »
Mais rien ne pouvait empêcher Paul Pierce de devenir la « putain de vérité ». Même pas onze coups de couteaux. Il a disputé les 82 matches de la saison qui a suivie son agression. Pour 25 points par match. Il s’est imposé comme un All-Star, un champion NBA et un MVP des finales au cour de sa riche et longue carrière. C’est passé tout près de s’arrêter prématurément et de manière tragique. Mais le destin en a voulu autrement.