Une vision d’horreur pour tous les spectateurs présents à Las Vegas le premier août 2014. Team USA y disputait un match amical entre ses différentes stars dans le cadre de la préparation pour la Coupe du Monde en Espagne. Alors que l’ambiance se voulait festive, ce sont des larmes qui coulaient des yeux des joueurs et des supporters. Parce que Paul George, valeur montante de la NBA et l’un des cadres annoncés de la sélection, venait de se briser la jambe. Littéralement. Une blessure terrible qui l’a tenu écarté des parquets pendant de longs mois.
Quatre ans plus tard, l’ailier, redevenu All-Star dès la première saison complète qui a suivi sa jambe cassée, affiche le meilleur niveau de sa carrière. Et ce n’était pourtant pas gagné. Il y a toujours des interrogations à la suite d’une telle blessure. Des doutes physiques, évidemment, sur la capacité d’un basketteur à retrouver son explosivité après avoir eu le genou éclaté. Et bien sûr des doutes d’une nature plus psychologiques : comment retrouver la confiance ? Comment se remettre à attaquer le cercle comme un taré et à foncer dans le tas, entre des corps supérieurs aux normes humaines ? Comment oublier le risque d’une rechute ?
PG a été très fort. Parce que non seulement il est revenu au niveau qui était le sien avant sa blessure – 21,7 points, 6,8 rebonds par match et un deux trips consécutifs en finales de Conférence – mais aussi parce qu’il est encore plus performant qu’avant. Il n’a tout simplement jamais aussi bon qu’actuellement. Pour preuve, il affiche ses meilleures statistiques en carrière aux points (26,4), aux rebonds (8,2) et à la passe (4,1). Il est le patron du Thunder, bien qu’il évolue dans un registre différent de Russell Westbrook. Alors, oui, il est certes plus discret. Mais il est le meilleur joueur de cette équipe depuis le coup d’envoi de la saison.
C’est même un candidat sous-estimé dans la course au MVP. Bon, il ne fait peut-être pas autant figure de favori au trophée que des garçons comme Kawhi Leonard ou Giannis Antetokounmpo. Mais il mérite d’être cité dans la conversation. Et même de récolter suffisamment de votes pour terminer dans le top cinq du classement. Il serait peut-être aussi temps qu’il soit inclus dans l’un des deux premiers cinq NBA (le deuxième), lui qui n’a jamais fait mieux que quatre nominations dans la troisième All-NBA Team jusqu’à présent.
Paul George est la première option offensive d’Oklahoma City. C’est aussi le joueur le plus régulier, surtout en comparaison d’un Westbrook capable de cartons mais qui se troue plus souvent que son compère. Plus important encore, en plus d’être le leader offensif, l’ancien franchise player des Indiana Pacers est le stoppeur attitré du Thunder. Il assure des deux côtés du parquet. Il est même tellement bon en défense qu’il est pour l’instant l’un des deux favoris pour le trophée de DPOY (avec Giannis Antetokounmpo). Il a d’ailleurs motivé Russ à se donner un peu plus en défense.
« J’ai demandé à Russell s’il avait déjà été nommé dans l’un des cinq défensifs de l’année et il m’a répondu que non. Et évidemment je lui ai dit ‘pourquoi pas ?’ » Explique l’intéressé.
Il met ses coéquipiers au défi. Et ça réussit au Thunder. OKC s’appuie sur une défense de fer, menée par Paul George, pour s’imposer comme l’une des meilleures équipes de la ligue. La franchise a clairement pris une nouvelle dimension cette saison. Comme sa star. Elle est pour l’instant troisième à l’Ouest – avec 23 victoires et 13 défaites. Le Thunder est peut-être même le principal concurrent des Golden State Warriors. Ça valait le coup de mettre un peu en lumière l’homme qui est en grande partie à l’origine de cet excellent début de saison.