Indiana, le cocon parfait
A Indiana, George semble être dans la franchise idéale pour s'épanouir, lui qui, au titre de "designated player" (un "joueur désigné" est un joueur qu'une franchise a drafté et qu'elle peut "verrouiller" une année de plus que le contrat normal après le contrat rookie) a signé fin septembre une juteuse extension de contrat sur 5 ans. Celle-ci débutera en 2014-2015 (avec une player option en 2018-2019), et selon le dernier CBA en vigueur, son salaire pourrait grandir - ou non - en fonction de ses performances sportives (s'il termine dans une équipe All-NBA cette saison, par exemple). Couvé par "Larry Legend", à qui il n'a pas oublié de souhaiter son anniversaire via Instagram, protégé par Vogel, pour qui il a un profond respect ("Je crois en lui depuis le premier jour", confie le joueur dans Sports Illustrated), entouré d'une bande de grognards prêt à le protéger des coups durs, George a une autoroute devant lui. Celle-ci mènera à Miami, où l'attend mercredi prochain et très probablement dans les mois à venir son rival à l'Est, LeBron James (même si ce dernier estime qu'il n'existe plus de rivalités dignes de ce nom dans la ligue). Personne n'a oublié, d'ailleurs, le "check" respectueux des deux joueurs en plein match, lors des derniers playoffs, après que James a répondu au buzzer à l'énorme dunk de George sur Chris Andersen.La fameuse séquence racontée par Paul George
[youtube hd="0"]http://www.youtube.com/watch?v=SJGZ-ISpDYQ[/youtube] Sous les radars depuis ses débuts (y compris à Fresno State, fac peu exposée médiatiquement), le maillot jaune des jaunes - aussi étonnant que cela puisse paraître, "PG" n'a d'ailleurs pas de surnom - est désormais exposé, bien loin de son statut "d'anonyme" à la draft 2010 (10e choix). A lui de justifier son nouveau statut - et la hype qui va avec - sur la durée, et pourquoi pas, de venger l'honneur de son glorieux aîné Reggie Miller, constamment stoppé dans sa quête de titre par un autre MVP, Michael Jordan (d'ailleurs, au rythme où vont les Pacers, on ne devrait pas tarder à entendre parler de l'inaccessible 72-10 des Bulls…)."Je veux être MVP. Je veux être Défenseur de l'année. Je veux figurer dans la première équipe All-NBA. Je veux être médaillé d'or. Je veux être un Hall-of-Famer. Je veux être champion NBA. Le mieux que l'on puisse faire, je veux le faire", confie George dans SLAM, quelques semaines après le couplet "Je suis fatigué d'être deuxième" de Durant dans Sports Illustrated.[superquote pos="d"]"Je veux être un Hall of Famer. Je veux être champion NBA." Paul George[/superquote]Le meilleur joueur du mois de novembre a devant lui l'étape la plus ardue : rester au top durant plusieurs saisons, et non plus pendant plusieurs semaines.
"Je n'ai jamais franchi un pallier aussi grand que le sien", confiait Chris Bosh à Bleacher Report, avant le choc d'hier. "Le saut le plus difficile est celui qui arrive, après qu'on l'ait vu mettre régulièrement 25 points par match. Le saut d'après, c'est quand les gens attendent 25 points par match. C'est le niveau le plus difficile à atteindre. Quand on entend "Oh, il n'a mis que 22 points !"Plus qu'après les points, "Indiana George" court aujourd'hui après l'avantage du terrain en playoffs, et le 10-0 historique établi jusque-là à domicile constitue un bon point de départ pour les Pacers, qui souhaitent faire du Bankers Life Fieldhouse le "Temple Maudit" de leurs adversaires. Hier, dans les travées de l'arène d'Indiana, une pancarte faisait référence aux Beatles pour saluer les performances actuelles de George (il était écrit "John PAUL GEORGE Ringo"). C'est bien vu : aux commandes du "Yellow Submarine" d'Indiana, Paul George est désormais passé au-dessus des radars, et il a maintenant l'occasion de confirmer la jolie formule - empruntée au chanteur canadien Paul Brandt - qui apparaît dans le mini-CV de son compte Twitter.
"Don't tell me the sky is the limit when there are footprints on the moon !"Selon Jalen Rose, George a des petits pieds au regard de sa taille (2,03m). Mais qu'il se rassure, "Indiana George" court vers la Lune à toute vitesse...