Paul George et les Pacers visent la lune

A 23 ans, Paul George a déjà grimpé suffisamment d'échelons pour viser le titre NBA. Mais il pourrait aussi ambitionner de devenir le meilleur joueur de toute la ligue.

Paul George et les Pacers visent la lune

Plus mature et patient en attaque

Outre le travail foncier réalisé dans les collines de Runyon Canyon Park, à Los Angeles, durant l'intersaison, l'une des raisons de la formidable progression du Californien est sa maturité croissante en attaque. On l'a vu la nuit dernière lors de la première mi-temps face au Heat (2 pts à 0/4 et 5 TO à la pause), il est encore capable de quelques égarements coupables quand les prises à deux se multiplient sur lui (d'ailleurs, sa moyenne de TO a un peu grimpé ces derniers jours, preuve aussi que les défenses se resserrent sur lui). Mais il a aussi fait preuve d'un métier salutaire au retour des vestiaires, en accélérant son jeu de passes vers Roy Hibbert sitôt l'agressif duo LeBron - Bosh sur son dos. Une attitude qui a permis à Indiana de revenir sereinement dans la partie, et qui lui a permis de retrouver confiance, avant que la défense plus élastique de Ray Allen lui offre deux trois-points coup sur coup dans le 3e quart-temps, dans le corner droit (un secteur qu'il affectionne, il est à 15/23 - soit 65,2% - cette saison à cet endroit). Son réveil en deuxième mi-temps (15 pts) était prévisible, si l'on se fie au fait que George est le plus gros scoreur de la ligue dans cette période (15,3 pts de moyenne), à l'image de son équipe, elle aussi leader dans ce domaine (53,5 pts). Aussi étonnant que cela puisse paraître, l'athlétique George a augmenté son impact offensif et amélioré son adresse son shoot en s'éloignant du cercle, y compris dans le jeu en isolation (environ 50% de ses shoots rentrés en "iso", contre 15% l'an dernier). Un paradoxe qui s'explique par le fait qu'il privilégie désormais les shoots à mi-distance (son jardin, où il est passé de 36,6% l'an dernier à 48% cette saison, comme le montrent ses shot-charts 2013 et 2014) aux pénétrations dans le trafic. [superquote pos="d"]Son style élégant rappelle parfois celui d'un autre n°24, Kobe Bryant.[/superquote]Plus surprenant encore (et signe qu'il est en confiance), cet adepte du "step-back" cartonne à 5-6 mètres alors qu'il shoote souvent en déséquilibre, avec un défenseur sur lui, dans un style élégant qui n'est pas sans rappeler celui d'un autre n°24, Kobe Bryant. Comme l'indique à juste titre Zach Lowe, le tempo plutôt lent des Pacers, équipe qui apprécie jouer sur demi-terrain, aide aussi George à "mûrir" son jeu offensif (et à rester intense en défense de l'autre côté du terrain, également). Nettement plus patient et clairvoyant sur pick-n-roll que l'an passé (ses TO sont beaucoup plus rares désormais dans ce secteur), George récolte les fruits de son travail estival, quand avec son coach Jerry Powell, il a travaillé la hauteur de son dribble, bien trop haute l'an dernier pour constituer une menace offensive d'élite, notamment sur les "traps" adverse.
"Le fait de chercher à scorer en sortie d'écran (sur pick-n-roll) a été une réussite pour moi, plutôt que de tout le temps chercher à passer la balle. Il est juste question d'améliorer mon QI sur p'n'r, d'apprendre à gérer le timing avec les grands", explique l'intéressé dans les colonnes de Grantland.
Maintenant qu'il est plus agressif au shoot, son adresse à 3-pts a également réalisé un bond spectaculaire (notamment dans l'axe), passant de 36,2% à 42,7% d'une saison sur l'autre. Evidemment, et on l'a vu hier, George aura sûrement du mal à continuer à ce rythme toute la saison, d'autant que les défenses devraient le cibler de plus en plus. Mais l'avantage, c'est qu'à l'instar d'Indiana, meilleure défense de NBA (93,1 pts concédés, à 40,9% FG pour l'adversaire), George n'est pas totalement tributaire de son jeu offensif. C'est là que ça devient vraiment intéressant.

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