Plus mature et patient en attaque
Outre le travail foncier réalisé dans les collines de Runyon Canyon Park, à Los Angeles, durant l'intersaison, l'une des raisons de la formidable progression du Californien est sa maturité croissante en attaque. On l'a vu la nuit dernière lors de la première mi-temps face au Heat (2 pts à 0/4 et 5 TO à la pause), il est encore capable de quelques égarements coupables quand les prises à deux se multiplient sur lui (d'ailleurs, sa moyenne de TO a un peu grimpé ces derniers jours, preuve aussi que les défenses se resserrent sur lui). Mais il a aussi fait preuve d'un métier salutaire au retour des vestiaires, en accélérant son jeu de passes vers Roy Hibbert sitôt l'agressif duo LeBron - Bosh sur son dos. Une attitude qui a permis à Indiana de revenir sereinement dans la partie, et qui lui a permis de retrouver confiance, avant que la défense plus élastique de Ray Allen lui offre deux trois-points coup sur coup dans le 3e quart-temps, dans le corner droit (un secteur qu'il affectionne, il est à 15/23 - soit 65,2% - cette saison à cet endroit). Son réveil en deuxième mi-temps (15 pts) était prévisible, si l'on se fie au fait que George est le plus gros scoreur de la ligue dans cette période (15,3 pts de moyenne), à l'image de son équipe, elle aussi leader dans ce domaine (53,5 pts). Aussi étonnant que cela puisse paraître, l'athlétique George a augmenté son impact offensif et amélioré son adresse son shoot en s'éloignant du cercle, y compris dans le jeu en isolation (environ 50% de ses shoots rentrés en "iso", contre 15% l'an dernier). Un paradoxe qui s'explique par le fait qu'il privilégie désormais les shoots à mi-distance (son jardin, où il est passé de 36,6% l'an dernier à 48% cette saison, comme le montrent ses shot-charts 2013 et 2014) aux pénétrations dans le trafic. [superquote pos="d"]Son style élégant rappelle parfois celui d'un autre n°24, Kobe Bryant.[/superquote]Plus surprenant encore (et signe qu'il est en confiance), cet adepte du "step-back" cartonne à 5-6 mètres alors qu'il shoote souvent en déséquilibre, avec un défenseur sur lui, dans un style élégant qui n'est pas sans rappeler celui d'un autre n°24, Kobe Bryant. Comme l'indique à juste titre Zach Lowe, le tempo plutôt lent des Pacers, équipe qui apprécie jouer sur demi-terrain, aide aussi George à "mûrir" son jeu offensif (et à rester intense en défense de l'autre côté du terrain, également). Nettement plus patient et clairvoyant sur pick-n-roll que l'an passé (ses TO sont beaucoup plus rares désormais dans ce secteur), George récolte les fruits de son travail estival, quand avec son coach Jerry Powell, il a travaillé la hauteur de son dribble, bien trop haute l'an dernier pour constituer une menace offensive d'élite, notamment sur les "traps" adverse."Le fait de chercher à scorer en sortie d'écran (sur pick-n-roll) a été une réussite pour moi, plutôt que de tout le temps chercher à passer la balle. Il est juste question d'améliorer mon QI sur p'n'r, d'apprendre à gérer le timing avec les grands", explique l'intéressé dans les colonnes de Grantland.Maintenant qu'il est plus agressif au shoot, son adresse à 3-pts a également réalisé un bond spectaculaire (notamment dans l'axe), passant de 36,2% à 42,7% d'une saison sur l'autre. Evidemment, et on l'a vu hier, George aura sûrement du mal à continuer à ce rythme toute la saison, d'autant que les défenses devraient le cibler de plus en plus. Mais l'avantage, c'est qu'à l'instar d'Indiana, meilleure défense de NBA (93,1 pts concédés, à 40,9% FG pour l'adversaire), George n'est pas totalement tributaire de son jeu offensif. C'est là que ça devient vraiment intéressant.
LIRE LA SUITE