Paul George et les Pacers visent la lune

A 23 ans, Paul George a déjà grimpé suffisamment d'échelons pour viser le titre NBA. Mais il pourrait aussi ambitionner de devenir le meilleur joueur de toute la ligue.

Paul George et les Pacers visent la lune
Le "Indiana Jones" des Pacers, c'est lui ! En quelques mois, Paul George est passé du statut de star émergente à celui du superstar, sous le regard protecteur de Larry Bird, subtil architecte de la franchise. Désormais étiqueté héros des Hoosiers (à 23 ans), le surprenant n°24 est plus que jamais lancé avec ses potes dans la quête de son Graal, quête entamée depuis la saison 2010-2011 (année de leur première participation aux playoffs depuis 2006), dans une épopée collective qui pourrait être celles des "Aventuriers de l'Arche Perdue". En attendant sans doute d'avoir l'opportunité de franchir le palier suivant au printemps prochain (1er tour en 2011, demi-finale en 2012, finale de conf' en 2013, Finales en 2014 ?), les Pacers ont confirmé en quatre jours tout le bien que l'on pensait d'eux, en s'offrant le scalp des deux derniers Finalistes NBA, San Antonio samedi et Miami hier (merci Roy !). Entre deux, le revers de dimanche face à OKC, finaliste 2012, est venu rappeler à tous que le chemin vers les sommets est encore long pour l'équipe de Frank Vogel. Mais la spectaculaire progression d'"Indiana George", si elle se confirme dans les mois qui viennent, pourrait donner ce coup de fouet qui a manqué aux Pacers pour terrasser le Heat du duo James - Wade lors des derniers playoffs (3-4).

Une progression de joueur universitaire

En 2011-2012, Indiana comptait encore sur les 18,7 points par match de Danny Granger pour gagner des matches, quand le trio David West - Roy Hibbert - Paul George restait scotché à la barre des 12 points de moyenne. Un an et demi plus tard, ledit trio constitue la base du jeu offensif d'Indy, avec George dans le rôle du dynamiteur de défense (24,7 pts, 4e meilleur NBA) et le tandem West - Hibbert pour assurer brillamment ses arrières, offensivement (13 pts par match chacun) comme défensivement (Hibbert est le favori au titre de DPOY). Et, alors que beaucoup se demandent si le retour de Granger - prévu vendredi contre Charlotte - ne va pas bouleverser outre-mesure la hiérarchie chez les Pacers (à l'image du retour de blessure de Rudy Gay à Memphis), Indiana semble avoir l'équilibre nécessaire au franchissement de son prochain palier. Concernant le cas Granger, en fin de contrat cette saison, on surveillera de près les choix futurs du front-office d'Indiana, qui pourrait soit décider de réintégrer dans le roster son ex-franchise player (moins de shoots pour George ? "Bye bye" la course au MVP ?) ou de transférer son ailier de 30 ans, ce qui pourrait impliquer l'arrivée d'un joueur de bon calibre (quid de l'alchimie de l'équipe ?). [superquote pos="d"]Quelle(s) incidence(s) aura le retour de Danny Granger ?[/superquote]Tel un plongeur remontant trop vite à la surface après une descente dans les fonds marins, George a lui explosé les paliers saison après saison. Aussi spectaculaire que linéaire, sa progression sur quatre saisons, digne du titre MIP qu'il a remporté l'an passé, en a scotché plus d'un, même si, au regard de la stabilité et de la patience des dirigeants de sa franchise (lire par ailleurs), elle peut aussi apparaître logique. George a "grandi" comme un joueur universitaire se perfectionnant sagement dans une fac' soucieuse de protéger son poulain, capable de l'emmener au titre NCAA (à Indiana, il y'a un petit côté Michigan avec tout ce jauneno offense aux Hoosiers, hein !).

Les trajectoires parallèles de George et Indiana :

  • 2010-2011, rookie year : 7,8 pts à 45,3% (29,7% à 3-pts), 3,7 rbds, 1,1 assist, 1,1 steals, 1,1 TO et 20,7 minutes. George est retenu dans la All-Rookie 2nd tram. Indiana : 37-45 (8e à l'Est), défaite au 1er tour face aux Bulls de D-Rose (1-4).
  • 2011-2012, sophomore : 12,1 pts à 44% (38,5% à 3-pts), 5,6 rbds, 2,4 assist, 1,6 steals, 1,8 TO et 29,7 minutes. Indiana : 42-24 (3e à l'Est), défaite en demi-finale face au Heat (2-4).
  • 2012-2013, 3e saison : 17,4 pts à 41,9% (36,2% à 3-pts), 7,6 rbds, 4,1 assist, 1,8 steals, 2,9 TO et 37,6 minutes. George est sacré MIP, et il est retenu dans la All-NBA 3rd tram et dans le All-Defensive 2nd team. Indiana : 49-32 (3e à l'Est), défaite en finale de conf' face au Heat (3-4).
  • 2013-2014, 4e saison : 25,1 pts à 47,8% (42,3% à 3-pts), 5,8 rbds, 3,4 assist, 2,1 steals, 2,6 TO et 36,5 minutes. Indiana : 19-3 (1er à l'Est).
Reporté sur 36 minutes, George a carrément doublé sa moyenne de points depuis ses débuts dans la ligue, passant de 13,5 à 24,2 points de moyenne ! Son éclosion offensive est en partie due à l'absence de Granger, qui lui a fait gagner du temps de jeu et lui a offert l'opportunité d'avoir davantage de tickets-shoots (de 5,1 à 8,4 shoots pris par match sur 36 minutes entre 2010 et aujourd'hui). Celui qui avait pris la parole devant staff et coéquipiers dans le vestiaire de l'American Airlines Arena, après la cruelle défaite face au Heat dans le match 7 (7 pts à 2/9, 3 TO et 6 fautes en presque 34 minutes pour lui), pour demander à chacun de revenir plus fort l'an prochain dans au moins un secteur de jeu, a joint les actes à la parole.
"J'ai pris la parole, et apparemment, tout le monde a pris ce que j'ai dit à coeur", confiait-il récemment à Zach Lowe, de Grantland.
Comme si les playoffs 2013 et sa belle série face au Heat (19,4 pts à 47,5%, 6 rbds et 5,1 assists en 40,2 minutes), constituaient son acte de naissance.

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