Les Denver Nuggets ont à peine fini de célébrer le premier titre de l'histoire de la franchise que la place de la campagne réalisée par Nikola Jokic fait débat. Les statistiques individuelles du Joker pendant ces playoffs sont sensationnelles et jamais vues auparavant, mais un autre facteur doit faire revoir à la hausse le mérite du Serbe.
On a souvent dit que Dirk Nowitzki avait été la superstar la moins bien entourée de l'histoire moderne en NBA. A juste titre, puisqu'entre 1998 et 2019, soit la période durant laquelle le "Wunderkind" a sévi, les Dallas Mavericks n'ont enregistré que 6 sélections pour le All-Star Game si l'on retire les 14 de Dirk Nowitzki. Sur ces 6 sélections, quatre appartenaient à deux hommes, Michael Finley (2000 et 2001) et Steve Nash (2002 et 2003). Seuls deux autres coéquipiers du MVP 2006 sont parvenus à être All-Stars sur cette fenêtre : Josh Howard (2007) et Jason Kidd (2010).
Nikola Jokic n'a pas encore la même longévité que Nowitzki, mais en termes d'entourage et du prestige de celui-ci, c'est incroyablement parlant. Depuis 2015 et sa première année en NBA, Jokic n'a jamais eu de coéquipier ayant décroché une sélection au All-Star Game, une place dans une All-NBA Team ou une All-Defense Team en portant le maillot des Denver Nuggets.
Dans l'équipe de cette saison, celle qu'il a menée jusqu'au titre, seul le CV de DeAndre Jordan est clinquant de ce point de vue avec une sélection pour le All-Star Game en 2017 et une présence dans le meilleur cinq de l'année en 2016. Jordan n'a eu qu'un rôle de vétéran du vestiaire cette année et n'est apparu que 3 minutes sur l'ensemble des Finales et 13 minutes sur tous les playoffs.
Jamal Murray sera sans doute All-Star un jour et les carrières d'Aaron Gordon et Michael Porter Jr leur permettront peut-être également de cocher ces cases, mais le constat est clair : Nikola Jokic n'a pas eu besoin d'un supporting cast de stars pour remporter le titre. Il a rendu tout le monde meilleur avec un leadership plein de flegme et de positivité. Et pendant ces 8 ans, particulièrement depuis qu'il a atteint le statut de superstar, on ne l'a jamais entendu réclamer quoi que ce soit ou qui que ce soit...
Nikola Jokic a paumé son trophée de MVP et bat des records de je-m-en-foutisme