L’heure de vérité pour Tony Parker

Maître à jouer des San Antonio Spurs, Tony Parker est attendu au tournant ce soir après sa prestation en demi-teinte lors du dernier match. Le Français a pris l'habitude de répondre présent dans les grands rendez-vous.

Le retour de Serge Ibaka dans la rotation du Thunder lors du dernier match a fait les gros titres de la presse basket. Moins de deux semaines après avoir contracté une blessure musculaire très rare au mollet, l’intérieur bondissant gambadait comme un lapin d’un bout à l’autre du parquet et sautait dans tous les sens pour bloquer ou contester les tirs des San Antonio Spurs. Un retour absolument pas surprenant pour les Texans. Depuis l’annonce de l’indisponibilité d’Ibaka pour la fin des playoffs, Gregg Popovich et ses disciples ont toujours juré au coup de bluff. Tony Parker était le joueur le plus sceptique au sujet d’une absence longue durée de l’Espagnol.
« Je savais qu’il reviendrait. C’était évident qu’il n’allait pas rester assis sur le banc pendant toute la série. On se moquait de nous, on nous disait paranoïaques. On n’a pas l’air si bête maintenant… Je ne pouvais pas croire qu’il manquerait la suite des playoffs », explique Tony Parker.   « Je savais qu’il allait jouer. Je suis certain qu’ils (les membres du Thunder) savaient qu’il serait disponible pour le troisième match. C’est pour ça qu’ils ne l’ont pas fait voyager jusqu’à San Antonio. Ils avaient déjà tout prévu. »
La présence de Serge Ibaka a changé la donne pour le Thunder. Son retour coïncide avec la seule victoire de Kevin Durant et ses coéquipiers depuis le début de la série. Avec l’Espagnol sur le parquet, Oklahoma City a remporté 11 de ses 13 dernières confrontations face aux Spurs. L’impact d’Ibaka a d’abord été psychologique. Les hommes de Scott Brooks ont joué avec passion et détermination alors qu’ils semblaient au bord du gouffre après la lourde défaite (112-77) dans le deuxième match. L’intérieur a compilé 15 points, 7 rebonds et 4 blocks en 30 minutes. Insolents dans la raquette lors des deux premiers matches, les Texans n’ont shooté qu’à 46% de réussite à moins de deux mètres du cercle. Mais aucun joueur des Spurs n’a paru plus déstabilisé par la présence de Serge Ibaka que Tony Parker. Agressif et incisif lors des deux premiers matches, le meneur français a très peu attaqué le panier.
[superquote pos="d"]"Tout est de ma faute" Tony Parker[/superquote]« Ce n’est pas seulement lui. J’ai manqué des tirs facile ce soir », déclarait le Français après la rencontre.
Après avoir perdu seulement 5 ballons lors des deux premiers matches, Parker a été maladroit lors du troisième match. Il a terminé la partie avec 13 points à 4/13 aux tirs et 4 TO en 28 minutes. Il a notamment perdu plusieurs ballons dans le deuxième QT. Un marché, une passe mal appuyée… et le Thunder a passé un 8-0 aux Spurs. « TP » n’a jamais trouvé son rythme et les Spurs ont rarement été si peu organisée sur le parquet. La star a pris ses responsabilités.
« On a pas pris soin du ballon et ça commence avec moi. En tant que meneur de jeu, je dois être plus efficace. Tout est de ma faute. »

Tony Parker bien limité par Russell Westbrook

Le retour de Serge Ibaka a éclipsé la performance de Russell Westbrook. Mais le meneur du Thunder s’est tout simplement montré au niveau attendu depuis son arrivée en NBA. Avant d’être drafté par Seattle (Sonics, R.I.P.), le Californien était présenté comme un arrière foufou incapable de shooter – certains diront que ça n’a pas changé. Mais Westbrook a toujours été annoncé comme un futur stoppeur. La combinaison de sa puissance physique, de son dynamisme, de sa vitesse et de sa vivacité font lui de lui un potentiel défenseur d’élite.
« J’ai toujours dit que lorsque Russ est concentré, personne ne peut marquer contre lui », assure Kendrick Perkins.
Malheureusement pour Oklahoma City, Westbrook a tendance à trop anticiper et à chercher l’interception à tout prix, quitte à laisser un boulevard à son adversaire en cas d’échec. Autre point noir, il lui arrive d’avoir des sautes de concentration, notamment lorsque son vis-à-vis évolue sans le ballon. Tony Parker est un poison pour un défenseur inattentif. Le Français ne s’arrête jamais de bouger, avec ou sans la balle. Il part dans un sens, repart dans l’autre, profite des écrans, coupe, etc. Mais Russell Westbrook était concentré et appliqué comme jamais lors du dernier match. En l’absence de Thabo Sefolosha, laissé sur le banc, il se devait de freiner Parker.
« Russ a donné le ton. Il s’est décidé à défendre avec acharnement et il a dicté le tempo pendant la majeure partie de la rencontre », raconte Reggie Jackson.   « Si vous prenez le contrôle sur Parker, vous prenez le contrôle sur leur équipe. Ils font bien circuler la balle mais c’est lui le gestionnaire. Il sera toujours agressif mais vous devez contester ses tirs », ajoute Russell Westbrook.

Tony Parker, un compétiteur féroce

Pour l’instant, « RW » a pris le dessus sur deux meneurs intelligents taillés dans le même moule – scoreur-passeur – que Tony Parker, à savoir Chris Paul et Mike Conley. Mais Westbrook doit désormais faire face au meilleur d’entre eux. Depuis plusieurs saisons, Parker s’impose comme l’un des meneurs les plus performants de la NBA en playoffs. Voire le plus performant. Ses San Antonio Spurs sont toujours au rendez-vous et le Français a l’expérience des grands rendez-vous.
[superquote pos="d"]"Je vais rebondir"[/superquote]« Je vais rebondir, j’ai hâte de jouer le prochain match. »
Tony Parker est un compétiteur hors-pair et il a l’habitude de répondre présent quand son équipe a besoin de lui. En cas de victoire ce soir, les Spurs prendront une sérieuse option sur la qualification pour les finales NBA. En revanche, en cas de défaite, les éperons laisseraient planer le spectre d’une nouvelle élimination face au Thunder après avoir mené 2-0. Les joueurs d’Oklahoma City ont l’occasion de relancer complètement la série en cas de victoire. L’élan serait alors clairement en leur faveur… Parker est le général des Spurs sur le parquet, le relais de Gregg Popovich. Il est l’élément central de San Antonio, même si la réussite des Texans est avant tout axée sur le collectif. « TP » a les clés de la maison. A lui de jouer.