Oxmo Puccino : L’interview perdue

En fouillant dans nos archives, nous avons retrouvé une interview inédite d'Oxmo Puccino. On ne pouvait bien entendu pas la garder pour nous.

Oxmo Puccino : L’interview perdue

Oxmo Puccino et le live

BasketSession : Parle-moi un peu du live. La scène c'est quelque chose que tu as beaucoup travaillé ?
Oxmo Puccino : Ouais, je n'ai fait que ça. La scène, c'est super important parce que c'est une manière de faire exister ta musique après la sortie de l'album et la promo. Ça te permet de vivre ta musique et de continuer de faire vivre des vieux morceaux, qui n'ont pas été faits pour rien, de rencontrer les gens qui se déplacent pour venir te voir. C'est une autre vie.

BasketSession : Le rapport avec le public, quand tu sors de Paris, il est comment ?
Oxmo Puccino : Tu as tendance à t'imaginer que tout se fait à Paris et, quand tu vas en province, tu découvres une autre France, une autre manière de voir les choses avec ce point commun qui est la musique. Il y en a qui te suivent depuis le début et qui viennent systématiquement te voir sur scène, c'est spécial.

BasketSession : Pourquoi est-ce que tu as choisi de sortir un live maintenant ?
Oxmo Puccino : Pour montrer la progression, pour ponctuer cette année et demie passée sur la route avec Kool Shen et Triptik.

BasketSession : Tu t'imagines un jour évoluer sur scène avec des musiciens ?
Oxmo Puccino : Ouais bien sûr. Un groupe live ça élève le rap et ça le rend forcément plus musical. Ça amène le truc à un autre niveau.

BasketSession : J'ai lu que Tony Parker préparait un album, tu vas être dessus ?
Oxmo Puccino : Non je n'ai pas été convié.

BasketSession : Qu'est-ce que le Black Despé lui donnerait comme conseil ?
Oxmo Puccino : Avec le contrat qu'il vient de signer (56 millions de dollars avec les San Antonio Spurs – ndlr) il peut en avoir rien à foutre. Donc je lui dirais « Tony, éclate-toi, si tu veux péter au micro, vas y, fais le ! Mais surtout, pas de fausses musiques, hein ! Sinon le Black desperado te le dira. »

"Une phrase qui marque reste à vie et après tu la transmets de père en fils."

 

BasketSession : Au fait, qu'est-ce qui paie le mieux, le rap français ou le basket français ?
Oxmo Puccino : Je dirais le basket français, parce que ça tombe tous les mois. Mais bon, c'est quand même très, très dur. Il y a des matins où tu es chez toi, tu te dis « Oh, je suis fatigué, je n'ai pas envie de sortir ». Il est 9h du mat' et tu vois le frère (Mamoutou Diarra – ndlr) qui part à l'entraînement (rires). Tu vois, il n'y a pas de dérogation. Même si tu as mal dormi, tu te lèves et tu cours et tu pompes et tu shootes… Et puis les matches finissent, tu rentres chez toi il est 3h du matin et le lundi matin tu as entraînement. Pendant la semaine, tu as la pression… C'est à la fois physique et mental. C'est super dur, c'est la compétition.

BasketSession : Et toi, tu te sens encore dans une logique de compétition ?
Oxmo Puccino : Non, parce que je suis en compétition avec moi-même, on va dire, et avec le temps qui passe. Quand je regarde ma montre, c'est là qu'il y a une compétition parce qu'il ne faut pas perdre son temps, il faut faire les bien choses pour ne pas avoir à les refaire. Pour moi, c'est quelque chose de plus grave que la compétition avec les autres artistes. Il faut réaliser ce qu'on perd et ce qu'on pourrait gagner, qui est souvent pire que ce qu'on perd.

BasketSession : J'ai aussi appris que tu étais très bon cuisinier, c'est une passion qui remonte à longtemps ?
Oxmo Puccino : Ça remonte à très longtemps. La cuisine c'est un art, c'est quelque chose qui coûte très cher, mais, surtout, c'est quelque chose de rare. Bien manger c'est rare et si tu peux le faire toi-même, c'est un bonheur.

BasketSession : Tu es du genre à suivre les recettes au pied de la lettre ou est-ce que tu es plutôt du genre intuitif ?
Oxmo Puccino : Je pars de la recette, mais après je rajoute mes trucs. J'ai appris récemment à allier les épices, celles à ne pas mélanger. J'essaie de progresser encore.

BasketSession : Quand tu écrits, tu écris tout sur papier ?
Oxmo Puccino : Oui, j'écris tout et après je replace, je retravaille, etc. Je mets plus de temps à écrire qu'à enregistrer. Pour moi, un texte n'est jamais vraiment fini parce que trois couplets, c'est très peu pour parler de quelque chose. J'écris des phrases à sens et ensuite je les recolle avec d'autres. Quand j'ai un thème, j'écris sans m'arrêter et ensuite, quand j'ai le sentiment d'avoir couvert tous les aspects du truc, je rassemble ce qu'il y a de meilleur et voilà. En gros, j'écris et je m'occupe du rap après. Une fois que j'ai mon texte, je regarde de quelle façon je peux le rapper. J'écris pour que ce soit bien écrit et agréable à lire, que ça sonne bien.

BasketSession : Qu’est-ce qui fait que l’écriture est aussi importante pour toi ?
Oxmo Puccino : Une phrase qui marque reste à vie et après tu la transmets de père en fils. Avant, on ne savait pas tous écrire donc tout ce qu'on avait, c'était la parole transmise, donc c'est quelque chose de très important.

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