Ousmane Dieng, le steal de la draft sera-t-il un Français ?

Ousmane Dieng débarque au Thunder sur le 11e pick de la Draft. Il arrive dans le meilleur encadrement pour se développer à son rythme.

Ousmane Dieng, le steal de la draft sera-t-il un Français ?

De l’INSEP jusqu’à la NBA en passant par… l’Australie. Ou plutôt la Nouvelle-Zélande. Ousmane Dieng s’est inscrit dans la lignée des LaMelo Ball, des RJ Hampton ou des Josh Giddey en atterrissant en 11e position de la Draft grâce au Oklahoma City Thunder la nuit dernière, après un trade avec les Knicks. Sauf que lui est un précurseur aussi à sa manière. En effet, il est le premier Européen à rejoindre la grande ligue après avoir évolué en NBL.

Une belle récompense pour le natif du Lot-et-Garonne, formé à l’INSEP pendant deux ans avant de signer aux New Zealand Breakers via le « Next Stars Program », malgré des contacts avec le Paris Basketball, la JSF Nanterre, la G-League ou même certaines des universités américaines les plus prestigieuses.

« J’ai bien étudié toutes les options. J’ai bien réfléchi avec mes parents et mes agents et c’était le meilleur choix. Ce n’est pas que je recherchais la tranquillité. La NBL est d’ailleurs de plus en plus suivie depuis les passages de LaMelo Ball, RJ Hampton ou Josh Giddey. Les matches passent sur ESPN. C’est une ligue très physique, d’un bon niveau, qui va me permettre de bien me développer physiquement », déclarait-il il y a quelques mois.

Ousmane Dieng, le poste 3 du futur ?

Si Dieng faisait tourner les têtes, c’est d’abord parce que cet ailier longiligne (2,08 m) de 19 ans a tout du basketteur moderne. Il est même présenté par Kevin O’Connor, le spécialiste Draft de The Ringer, comme « un potentiel steal de cette draft. » Il le compare d’ailleurs à Brandon Ingram, Evan Turner (pour sa capacité à faire plein de choses sans avoir de shoot encore fiable) ou encore Chandler Parsons à son prime, en termes de palette variée. Le jeune homme dit lui s’inspirer de Nicolas Batum pour la touche francophone, mais aussi de Paul George et de Scottie Barnes, le dernier ROY.

Il faut voir en lui un poste 3 polyvalent capable de créer du jeu pour lui mais aussi pour les autres. Un potentiel de playmaker très intrigant pour sa taille. Il peut lire le jeu par-dessus les défenses tout en étant athlétique et donc à même de créer des différences balle en main. Son aisance en dribble reste l’un des ses principaux points forts, tout comme la vitesse de son premier pas ou de ses changements de direction.

Mais le talent est encore brut. Ousmane Dieng a été logiquement mis en difficulté à ses débuts en NBL. Il a su ensuite monter en puissance avec le temps pour finir la saison avec 8,9 points et plus de 3 rebonds de moyenne. L’adaptation risque d’être une nouvelle fois délicate à l’échelon supérieur. Il va devoir prendre du muscle pour survivre au niveau d’intensité de la plus grande ligue du monde. Son tir, malgré une mécanique plus que correcte, reste aussi un grand chantier. Alors oui, ça va prendre du temps mais le Français finira peut-être par devenir l’un des meilleurs joueurs de cette cuvée d'ici quelques années.

Au Thunder, il a de grandes chances d'être nettement moins dépaysé que lors de son année en Océanie. Dans l'Oklahoma, il risque de côtoyer Théo Maledon, sous contrat, Jaylen Hoard, dont la fin de saison épatante sous un contrat court devrait lui permettre de rester, et peut-être Olivier Sarr, toujours dans le giron du Thunder bien que son contrait ait été coupé. S'il y a bien un endroit où on fait confiance aux jeunes et où on ne leur met pas de pression pour se développer trop rapidement, c'est bien OKC, ce qui semble parfait pour Dieng.

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