OG Anunoby, enfin lui-même

Avec un début de saison retentissant, OG Anunoby semble enfin être lui-même.

OG Anunoby, enfin lui-même

À 25 ans, OG Anunoby rencontre son destin. L’ailier des Toronto Raptors, brillant en ce début d’exercice, devient petit à petit le joueur que Masai Ujiri avait vu en lui à sa draft. Le "gamin incroyable" pour lequel la franchise a eu un coup de cœur en 2017 a finalement atteint la maturité.

Il ne sera probablement pas le MIP de la ligue en fin de saison, mais il est d’ores et déjà celui des Raptors. Avec 36,7 minutes par match, jamais Anunoby n’avait autant joué. Jamais il n’avait été tant responsabilisé. Jamais il n’avait été si efficace. Le natif de Londres évolue clairement au plus haut niveau de sa carrière actuellement, et ce des deux côtés du terrain.

Derrière cette éclosion, un constat évident : OG Anunoby est enfin lui-même. Dans sa sixième saison en NBA, il a définitivement trouvé sa zone de confort. Cette zone s’établit d’abord au poste 2, où il joue désormais plus de la moitié du temps ­— contre 25% la saison dernière et seulement 2% en 2020-2021, d’après Cleaning the Glass.

Dans cette position, il semble s’épanouir davantage qu’au poste 3, voire 4, qu’il a principalement occupé pendant les premières années de sa carrière. Ses qualités sont mieux mises en valeur avec ce léger changement, qui fait apparemment toute la différence.

Surtout, le joueur des Raptors se montre désinhibé cette année. En confiance, il ne fuit ni les responsabilités ni le contact. Ça y est, Anunoby tient son équilibre.

OG Anunoby, un défenseur de l’année en puissance

Le 26 mars 2016, en 32e de finales de la March Madness, une partie de la planète basket découvrait un ailier de 18 ans à l’avenir radieux. Dans la rencontre la plus importante de son jeune parcours, le numéro 3 de l’Université d’Indiana muselait alors Jamal Murray, l’un des prospects les plus cotés de la NCAA. Un match référence pour cette pépite, draftée un an plus tard par Toronto.

Aujourd’hui plus que jamais, OG Anunoby se présente comme l’évolution du défenseur d’élite qui a marqué les esprits ce jour-là. Donovan Mitchell (8 points à 3-11 au tir) et Luka Doncic ("seulement" 24 points) l’ont constaté malgré eux. Ce n’est pas sans raison que Nick Nurse, son coach, l’envoie chaque soir en mission contre le meilleur extérieur adverse.

Grand et long, 2,01m pour 2,19m d’envergure, l’ailier anglais a souvent un avantage physique sur son vis-à-vis. Athlétique, agile et fort, il dispose de toutes les qualités pour verrouiller les attaquants qui se présentent face à lui. Il brille ainsi particulièrement en isolation, où il réduit régulièrement ses adversaires au silence.

Meilleur élément de la 9e défense de la NBA, il dégage une impression de maîtrise totale dans ce compartiment du jeu. En symbiose avec le style disruptif des Raptors, il mène la ligue en interceptions (2,4 par match) tout en prenant 5,8 rebonds par match — un chiffre élevé pour son poste.

Le DPOY étant plutôt destiné aux intérieurs, Anunoby n’est probablement pas le favori de la course. Il mérite en tout cas d’être dans la discussion. Son profil rappelle d’ailleurs celui de Kawhi Leonard, deux fois lauréat en 2015 et 2016, et Marcus Smart a rappelé la saison dernière que les extérieurs pouvaient également prétendre à ce titre.

L’évolution d’OG Anunoby ne se limite toutefois pas à la défense. "C’est un joueur incroyable, des deux côtés du terrain. Il me semble qu’il est le meilleur intercepteur de la NBA, mais il a énormément progressé offensivement", a récemment témoigné Luka Doncic, après sa défaite face à Toronto.

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En attaque, un retour aux sources

Cette saison, ses 19 points par match représentent sa meilleure moyenne en carrière. Un clair indicateur de son développement en attaque, qui fait partie intégrante de son éclosion.

Cette hausse au scoring vient naturellement avec ses responsabilités croissantes. Ses 15,2 tentatives de tirs par rencontre sont un record pour lui. Mais, une fois de plus, tout est question d’authenticité.

À ses débuts dans la ligue, le OG originel était surtout perçu comme un ailier capable de finir au cercle. Avec le temps et les coéquipiers, il s’est écarté du panier et a commencé à tirer de plus en plus à trois points. Cette année est comme un retour aux sources.

Alors qu’il prenait presque la moitié de ses tirs derrière l’arc sur les deux dernières saisons, son volume de tir s’est essentiellement redirigé vers l’intérieur. L’ailier enregistre désormais 43% de ses tentatives près du cercle, là où il est le plus efficace (69% de réussite). Plus important encore : il le fait avec la manière.

Plus agressif que jamais, Anunoby met enfin à profit ses qualités physiques. Il s’impose et va chercher les fautes. Il obtient un coup de sifflet sur un peu plus d’une action sur 10, dont un tiers de "and one". Son nombre de tirs et son pourcentage de réussite sur la ligne ont tous les deux évolué, lui offrant ainsi une nouvelle arme redoutable.

Auparavant, il "essayait d’éviter le contact"selon son coach. Aujourd’hui, il se montre beaucoup plus incisif et donc beaucoup plus dangereux. Une progression, tant sur le terrain que dans l’esprit, qui laisse transparaître sa détermination à toute épreuve. "Je veux être un All-Star. C’est l’un de mes objectifs individuels", a-t-il assuré avec ambition en début de saison. Homme de parole, il met tout en œuvre pour y parvenir et, surtout, aider son équipe à décrocher la victoire.

Ce détail paraît peut-être anecdotique, mais Anunoby sera encore sous contrat l’année prochaine. Il disposera ensuite d’une player option en 2024-2025. Cela garantit au moins une chose : il ne s’agit pas d’une "contract year" pour la pépite canadienne.

S’il excède les attentes fixées par son salaire de 17 millions de dollars, ce n’est pas dans le but de négocier un gros chèque à la fin de l’année. OG Anunoby achève simplement sa métamorphose vers sa version finale. Il devient enfin lui-même, tout simplement.

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