Nolan Traoré explose: quel avenir pour la dernière pépite made in France ?

Nolan Traore, qui a fêté ses 18 printemps mardi, n’en finit plus de crever l’écran cette saison. Enrôlé par Saint-Quentin fin mars pour pallier la blessure de son meneur US Tyger Campbell, la pépite tricolore, non contente d’avoir choqué la Betclic ELITE en playoffs face à l’ASVEL, a remis le couvert le week end dernier lors de la finale de l’Adidas Next Generation Tournament. Révélé aux yeux du monde entier et libre de tout engagement, le jeune prospect doit maintenant faire un choix pour son avenir.

Nolan Traoré explose: quel avenir pour la dernière pépite made in France ?

45 points à 64%, 6 rebonds et 9 assists pour 50 d’évaluation. Nolan Traoré n’a laissé aucune chance au FC Barcelone samedi lors de la demi-finale de l’Adidas Next Generation Tournament, signant la meilleure marque de l’histoire d'une compétition qui a vu passer certains des plus grands noms européens (Nikola Mirotic, Luigi Datome, Milos Teodosic, Zaccharie Risacher, Vasilije Micic, etc…). Et si le Pole France a chuté d’un cheveu en finale face au Real Madrid (défaite 85-84 A.P.), le natif de Créteil a une nouvelle fois fait parler la poudre. Une habitude cette saison.

Car une semaine plus tôt, celui qui a pour modèles Kyrie Irving et Mike James, écrivait déjà l’histoire. Celle de l'élite du championnat de France, excusez du peu. Aligné face à l’ASVEL de Tony Parker pour le premier tour des Playoffs de Betclic ELITE, Nolan Traoré signait 14 points et 7 passes à l’aller, et, surtout, 25 points, 4 rebonds et 7 passes décisives au retour pour pousser les Villeurbannais dans leurs derniers retranchements (défaite 92-89 A.P.). Une prestation majuscule et sans égale dans l’histoire moderne dans l'Hexagone, pour un joueur de 17 ans alors. Au point que Pierric Poupet, le coach villeurbannais, déclarait au sortir du match : « Victor Wembanyama n’était pas prêt comme peut l’être Nolan Traore ». Une déclaration lourde de sens venant du technicien rhodanien, qui a eu l’honneur d’entraîner Wemby lors de la saison 2021-2022.

Et ce n’est pas tout. Le 13 avril dernier, du côté de Portland, le prodige se faisait un nom outre-Atlantique. Retenu pour participer au Hoop Summit, le banlieusard alignait 18 pts (8 sur 14), 2 rbds et 4 asts en 31 minutes, signant avec Cooper Flagg (19 points et 11 rbds, MVP du match), l’une des perfs du match. Une prestation remarquée, non sans rappeler celle de Nicolas Batum en 2007 (23 pts, 4 rbds et 4 int), dans un évènement qui a révélé de nombreux joueurs de talent (Kevin Durant, Kyrie Irving, Zion Williamson, etc...).

Bref, Nolan Traoré n’en finit plus de franchir les paliers et de dominer les débats, quelle que soit l’opposition. Et ce ne sont pas ses adversaires de Nationale 1 cette année qui diront le contraire. Cinquième au scoring et top 10 à l’évaluation d’un championnat relevé, réunissant notamment nombre d’étrangers et d’anciens professionnels, le gamin a brillé comme rarement un pensionnaire de l’INSEP aura réussi à le faire. Avec 16,8 pts, 3,3 rbds et 5,5 asts, Traore a clairement marché dans les traces de ses plus glorieux aînés, raflant au passage le titre de meilleur jeune joueur de la division. Mieux, le meneur scoreur a guidé le Pôle France vers 6 victoires sur les 30 rencontrées disputées avant son départ pour Saint-Quentin. Un très bon bilan pour une équipe qui termine régulièrement la saison « fanny ».

Et puisque décidemment rien ne lui résiste, Nolan Traoré a même eu l’honneur d’être retenu comme sparring-partner de l’équipe de France pour la préparation aux Jeux Olympiques de Paris le 16 mai dernier. La reconnaissance d’une saison exceptionnelle par le staff tricolore, et, surtout, la promesse d’un futur très proche sous le maillot bleu, qui plus est sur un poste de meneur qui peine à se renouveler suite aux départs de Tony Parker et Thomas Heurtel (pour raisons politiques dans le cas du second).

La France, la NCAA ou l'étranger avant sa Draft ?

Ainsi, la question qui brûle logiquement les lèvres des observateurs aujourd’hui est très simple : où Nolan Traore choisira t il de poursuivre son développement avant de se présenter à la Draft 2025 ? Annoncé Top 5 minimum par les spécialistes dans une cuvée relevée, les options sont nombreuses pour le petit frère d'Armel Traoré (joueur de l'ADA Blois en Betclic Elite), dont le profil et le style de jeu très porté sur le scoring, en percussion comme sur le tir extérieur, se rapprochent de ceux de Devin Harris ou Jamal Murray.

Alors que Saint-Quentin, promis à l’Europe en 2024-2025 après une belle première saison dans l’élite (6ème), espère prolonger l’aventure l’an prochain, la moitié des clubs de Betclic Elite, parmi lesquels l’ASVEL (tiens tiens), tentent d’attirer dans leurs filets celui qui aura signé, ni plus ni moinsn que des stats de MVP pour ses 5 derniers matchs (17,8 pts à 43%, 2,2 rbds et 7,0 asts en 25 minutes de moyenne). Mais la menace est plus globale pour le club de l’Aisne. Ainsi la NBL (la ligue australienne) reste une option sérieuse pour Nolan Traoré, qui a passé un mois à Perth l’été dernier. Tout comme le système universitaire américain, que l’ancien de la Saint-Charles Charenton (comme Tidjane Salaün, Pacome Dadiet et Mohamed Diawara) est allé voir de plus près en décembre dernier en visitant les campus de Gonzaga, Xavier et Alabama. Trois programmes réputés et autant de points de chute potentiels alors que Duke serait également sur les rangs.

Bref, l’avenir de Nolan Traoré, où qu’il s’écrive, s’annonce brillant. Et les semaines à venir prévoient d'être chargées pour la nouvelle pépite tricolore, qui aura sûrement à cœur de faire son choix avant le regroupement des Bleus, prévu le 17 juin prochain.

J'espère qu'il restera en France. On voit que c'est quand même la voie la plus sûr. Quasi tous les français et même les européens qui ont réussi en NBA, ont fait 2/3 belles années en Europe avant de partir en NBA...
Rares sont ceux à avoir fait NCAA/NBA avec réussite. Sarr et Ball ont montré que l'Australie peut être une belle porte d'entrée.
Mais je serais lui, je jouerais la sécurité, rester en Pro A. Peut-être à Saint Quentin, être sûr d'avoir du temps de jeu et des responsabilités. A voir si le coach lui inspire confiance et si le club et ses agents peuvent lui proposer à St Quentin un accompagnement vers la NBA (coach personnel...)
J'espère qu'il reste aussi pour qu'on puisse profiter de sa présence et que la Pro A gagne en intérêt. Suivre VW, Coulibaly, Risacher, Salaün, Ajinca moi en tout cas ça me motive à regarder de la pro A...
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Pour ce qui est du coach, à St Quentin, Julien Mahé est probablement l'entraîneur qui fait le plus confiance aux jeunes. Il l'a prouvé depuis quelques années et est connu pour aimer profondément le développement des jeunes.
La vraie question que Nolan va se poser est le compromis développement/rémunération car le SQBB sera probablement l'offre la plus faible qu'il recevra financièrement.
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Entre ce qu'il pourrait gagner à Saint Quentin ou à Monaco/ASVEL, il y a un bel écart.
Mais à l'image d'un Risacher ou d'un Wembanyama, c'est peut être mieux de rester dans un club qui ne joue pas l'Euroleague pour être de suite au centre du projet et progresser plus vite.
Puis de toute façon, ce qu'il ne gagnera pas en refusant une très grosse écurie française sera largement compensé par son premier contrat rookie
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Pour la comparaison avec Wembanyama et leur précocité, il ne faut pas oublier que le poste de pivot est à maturation plus lente que celui des extérieurs. Le prime des joueurs intérieurs arrive un peu plus tard. Et puis physiquement Traore est déjà bien batti, quand Wembanyama est encore fin aujourd'hui.
On verra l'an prochain s'il peut dominer à 18-19 ans la Pro A comme a pu le faire Victor. Il faudra bien ça pour soutenir sa comparaison.

D'ailleurs, pourquoi à 18 ans, il ne peut pas se présenter à la Draft 2018 ?
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Il est trop jeune donc pas éligible cette année. Il faut avoir ses 19 ans lors de l'année de la draft pour pouvoir se présenter (donc pour cette année être né au minimum en 2005)
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Excellent article. Hâte de voir les prochains exploits de cette pépite tricolore. L'équipe de France pourrait avoir un très très bel avenir.
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S'il fait des progrès au playmaking au fil des années, le poste de meneur ne sera plus un point faible pour les Bleus !
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Il fait déjà pas mal jouer ses coéquipiers. Et puis TP, ou Schroeder sont au-moins autant des slasher / scoreur et arrivent à porter haut leur équipe nationale...
Après on sait que la NBA, c'est la jungle en poste 1/2, que c'est historiquement le poste où les européens ont le plus de mal à s'imposer.
Mais lui il a il me semble cette vitesse, ce scoring en pénétration mais aussi au shoot qui est indispensable en NBA, en poste 1.
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