Nicolas Batum : retour en grâce programmé ?

Deuxième option offensive des Bleus, Nicolas Batum nage en eaux troubles. Intraitable en défense, l’ailier des Bleus peine à montrer son vrai visage de l'autre côté du terrain.

Nicolas Batum : retour en grâce programmé ?
Quand on déclare haut et fort que l’on veut être le meilleur ailier d’un championnat d’Europe, le plus difficile est de s’exécuter. Avant le début de la compétition européenne, Nicolas Batum affichait une confiance et des ambitions individuelles légitimes. Sauf que depuis, l’ailier des Bleus déçoit. En difficulté avec son shoot à 3 pts (4/20 sur les 4 premiers matches, 4/24 sur tout l’EuroBasket), il compensait son trou d’air en allant trouver le cercle lors de la première phase. Mis au repos face à la Belgique suite à une blessure au pied, le joueur de Portland a depuis perdu ses marques, semble-t-il. Nicolas Batum a vécu un calvaire offensif lors de la défaite des Bleus face à la Lituanie. Exemplaire en défense, il a en revanche, de l’autre côté du terrain, été bien en-deçà de ce que l’on peut attendre d'un joueur de ce talent, deuxième option offensive de l’équipe de France. Airball, shoots trop courts, hésitation dans son dribble, Batum a été beaucoup moins percutant qu’à son habitude et c’est tout le système offensif des Bleus qui en a souffert. D’autant plus que Tony Parker a été parfaitement contrôlé par la défense lituanienne et n’a pu apporter son quota de points habituel. La blessure au pied de Batum l’empêche-t-elle d’être à son réel niveau ? Des appuis déréglés, de l’appréhension ? Vincent Collet n’attribue pas la mauvaise sortie de Batum face à la Lituanie à un problème physique. Et difficile de ne pas aller dans le sens du sélectionneur quand on visionne les images du contre monstrueux du jeune Français sur Donatas Motiejunas. [youtube hd="0"]http://www.youtube.com/watch?v=VwkMjP30cGM[/youtube] Il n’empêche que Nicolas Batum se montre beaucoup moins menaçant balle en main et sa performance mercredi soir reste inquiétante. Vincent Collet attend beaucoup plus de lui.
« Le psychologique a son importance mais ça ne peut pas être que le coach et ses mots. On va l’aider mais c’est aussi la responsabilité individuelle du joueur face à lui-même et il faut espérer que ça revienne vite. Après c’est un cheminement. Dans ce genre de période, c’est important que le joueur se concentre sur les autres paramètres du jeu. C’est ce qu’il a fait en termes de défense contre la Lituanie. En attaque, il y a plus à faire. Il est beaucoup trop statique, il est en attente du ballon. Nico devrait être plus dans la mobilité, c’est ce qu’il sait faire », expliquait le sélectionneur des Bleus au lendemain de la rencontre face à la Lituanie. « La frustration fait qu’il est au ralenti dans sa façon de se déplacer. J’aimerais qu’il se bouge beaucoup plus. Il faut se concentrer. Quand les choses ne vont pas, il ne faut pas être dans le résultat des actions mais dans la pertinence des actions. Etre actif, ne pas attendre la balle pour commencer à jouer. Là on sent qu’il est hésitant. »
Batum s’est-il mis une pression supplémentaire en déclarant vouloir être le meilleur ailier de l’Euro ? Quoi qu’il en soit, l’ailier va devoir assumer son statut de cadre chez les Bleus. Mentalement, c’est auprès de ses coéquipiers qu’il peut trouver du soutien. Cet été, l’ailier des Bleus a retrouvé son ami et acolyte en équipe de France jeunes Antoine Diot en sélection.
« Nico c’est un ami avant d’être un coéquipier. On en a un peu parlé lui et moi. Il est dans une période difficile et comme je lui ai dit, même si en attaque il a été en-dessous de ce qu’il peut faire, son apport défensif a été important. Et c’est ça que je retiens personnellement. La confiance, ça va, ça vient. C’est important dans le basket et il suffit d’un déclic. Un 3 pts marqué en début de match, un dunk sur contre-attaque, et ça suffira. A nous de le remettre dedans. On en a parlé entre nous. Ça va rester entre nous ce que l’on s’est dit mais pour moi il n’y a pas de problème tant qu’il s’investit en défense. Ce n’est pas un fantôme sur le terrain et c’est ce qu’il faut retenir », nous confie le meneur.
Diot n’a aucun doute sur la capacité à rebondir de Nicolas Batum.
« Je pense que plus il sera frustré, meilleur il sera et meilleure sera sa réaction. C’est un très grand compétiteur, on l’a tous connu, on l’a tous vu. Il va se re-concentrer et je suis sûr que sa renaissance sera magnifique. J’en suis persuadé. Je le connais depuis qu’on est cadets, il en a connu des périodes comme ça. Après, ce n’est pas une solution individuelle, à nous de faire en sorte qu’il revienne parce qu’on en a besoin dans cette équipe. A nous de le mettre dans de bonnes situations et ça va revenir naturellement. »
Dans quelques heures, les Bleus rencontreront une équipe lettone capable de fusiller à longue distance mais également forte de son jeu en fixation. Une victoire les enverrait directement en quart de finale et leur permettrait d’aborder la dernière journée de ce second tour avec plus de sérénité. Un retour en grâce de Nicolas Batum ce soir serait le bienvenu...