Nicolas Batum : "Les JO, c'était une énorme erreur de ma part"
Pourtant, des excuses pour justifier ses mauvaises performances à Rio, Batum pourrait en trouver des tonnes. Une préparation tronquée par une blessure à la cheville. Une préparation encore plus tronquée par son histoire de contrat en NBA. La signature de ce contrat à 120 millions de dollars, qui peut bien évidemment le déstabiliser. La naissance de son fils qui a forcément eu un impact sur sa concentration. Mais non. Si l'ancien joueur des Portland Trail Blazers avait affiché sa frustration - qu'il confirme par la suite - après le tournoi sur son rôle, il assume totalement ses responsabilités concernant ses prestations au Brésil."Ah, cet été ! Les JO ! C'était... pfff. Si on me demande de revenir en arrière et de les refaire, je les refais ! Je prendrais plus d'initiatives, m'imposerais un peu plus, serais plus clair dans ce que je pense que je dois faire, dans ce que je pense devoir apporter au coach. Je me prendrais moins la tête aussi. Parce que même si en équipe de France j'ai connu des tournois où j'ai eu de mauvaises périodes, j'arrivais toujours à peser sur le jeu. Là, j'étais nul (il soupire). C'est parce que je me suis pris la tête sur mon rôle. Je te le dis, si je suis la fédération et que je vois un joueur faire la performance que je fais contre l'Espagne, je lui dis 'toi, tu es banni deux ans' (silence). C'est impossible ce que j'ai fait. Je m'en veux vraiment. C'était une énorme erreur de ma part. Au mauvais moment, au très mauvais moment. Je n'étais vraiment pas bon", a reconnu le joueur tricolore.En difficulté sur les parquets pendant cette compétition, Batum reconnait avec lucidité sa mauvaise passe cet été. Par contre, ce dernier confirme son mécontentement par rapport à son rôle sur le terrain. Et contrairement aux propos tenus par Nando De Colo la semaine dernière, qui avait demandé à son partenaire de parler pendant le tournoi plutôt qu'après, le #5 des Bleus avait visiblement évoqué ce problème avec Collet...
Batum voulait sortir du banc !
Très direct et sans recul, le joueur des Charlotte Hornets avait tenté d'exprimer sa frustration après l'élimination en quarts de finale des JO contre l'Espagne. Mais son discours n'avait pas été bien perçu, on avait réellement l'impression que Batum se dédouanait de cet échec en démontrant qu'il n'avait pas un rôle suffisant avec la sélection tricolore. Plusieurs semaines après ce revers, le Français a trouvé des mots plus justes pour expliquer sa prise de tête par rapport à sa place chez les Bleus."Est-ce que j'avais la tête ailleurs ? Non, je ne crois pas. Je me suis vraiment pris la tête par rapport à mon utilisation sur le terrain. J'étais aussi frustré, je savais que je pouvais faire beaucoup plus que ce qu'on me demandait", a-t-il confié.Mais Nicolas Batum en a-t-il discuté avec Collet ? La réponse est oui ! Pour mieux se sentir, le joueur avait même proposé à son sélectionneur de sortir du banc.
"Le changement des cinq titulaires a fait qu'on était plusieurs joueurs avec le même style de jeu. J'ai demandé à sortir du cinq de départ pour rééquilibrer tout ça. Je pense que ça aurait marché. Sûr et certain. J'étais prêt à aller sur le banc, j'ai proposé. Mais bon... Je suis devenu un tout autre joueur depuis trois ou quatre ans, j'ai pris une autre dimension, surtout cette année. Je pensais vraiment apporter ça à l'équipe de France, surtout cet été. J'étais vraiment en pleine confiance", a-t-il assuré.Honnêtement, même si c'est facile à dire après le tournoi, cette solution aurait effectivement pu marcher... En tout cas, le rendement de Nicolas Batum (et des Bleus) n'aurait pas pu être pire que ça, notamment contre l'Espagne. Assumant ses responsabilités mais aussi ses critiques concernant son rôle, l'ailier a livré ses vérités et va désormais devoir trouver sa place pour les années à venir dans cette équipe de France. Avec De Colo, Batum semble destiné à devenir l'un des leaders de ce groupe, mais en est-il capable ? La question se pose depuis ces JO... En espérant que sa réponse sera une belle revanche par rapport à ce tournoi olympique. Pour retrouver l'intégralité de l'interview de Nicolas Batum à L’Équipe, c'est ici.