Les New York Knicks ont clairement affiché leurs ambitions en cédant quatre tours de draft non protégé pour faire venir Mikal Bridges avant de larguer Julius Randle et Donte DiVincenzo en l’échange de Karl-Anthony Towns. La franchise de Manhattan veut retrouver les sommets et elle ne s’en cache pas. Cet effectif, séduisant sur le papier, a été mis sur pied pour rivaliser avec les Boston Celtics, champions en titre. Les joueurs de Tom Thibodeau avaient justement l’occasion de se tester contre les mastodontes de la ligue dès le premier match de la saison, soir au cours duquel Jayson Tatum et ses coéquipiers ont reçu leurs bagues sous les yeux de ceux qui sont (un peu vite) désignés comme leurs principaux concurrents.
Alors, l’écart entre les deux équipes s’est-il rétrécit ? Les 19 points d’avance de Boston à l’issue du tout premier quart-temps de ce nouvel exercice NBA donne déjà un élément de réponse. En totale démonstration, Tatum et compagnie ont déroulé et ont compté jusqu’à 35 longueurs d’avance avant de partir – en vain – à la chasse au record du plus grand nombre de paniers primés inscrits sur un match (record égalé, avec 29 tirs à trois-points inscrits, mais pas battu suite à 13 ratés consécutifs dans les 9 dernières minutes).
Une défense des Knicks dépassée
Les Celtics semblaient tellement plus forts que les Knicks que Josh Hart plaisantait sur le fait que la ligue ferait bien de leur « faire passer un contrôle anti-dopage » après la rencontre. Effectivement, sur ce match, et rappelons évidemment qu’il ne s’agit que d’un match et qui plus est du tout premier, il y avait encore plusieurs divisions d’écart entre Boston et New York. En fait, le contraste était simple et saisissant : il y avait d’un côté une formation parfaitement rodée qui se connaît sur le bout des doigts et répète une formule qui a déjà fait ses preuves et de l’autre une équipe qui se cherche des repères.
Mais avant de parler de l’attaque, restons d’abord sur la défense. Parce que c’est bien de ce côté du terrain que les joueurs de Tom Thibodeau ont perdu. Trop laxistes, trop mous, parfois trop en retard, ils ont laissé ouvert les shooteurs de Boston. La pire erreur possible. Le cinq majeur du Massachussetts s’est rapidement mis en rythme et, après ça, il n’y avait presque plus rien à faire. 10 paniers à trois-points marqués dans le premier quart-temps. 17 à la pause. Un record de franchise là aussi égalé.
« Ça a commencé avec Jayson Tatum qui a commencé à mettre plusieurs tirs en sortie de pick-and-roll. Là, ils nous ont forcé à faire des rotations et à nous ajuster. Il faut leur donner du crédit. Ce qu’ils font est unique », souligne Jalen Brunson.
Le casse-tête que présente Boston à ses adversaires est évidemment unique – et dire que Kristaps Porzingis ne jouait pas ! Mais si Tatum s’est mis dans le match aussi aisément, c’est aussi parce que Karl-Anthony Towns reculait beaucoup trop sur le drop, laissant l’ailier des Celtics punir. Le front office de New York tenait à ajouter de la taille et de la polyvalence. Il va falloir encore des ajustements et la création d’automatismes pour que ça suffise à gêner la meilleure équipe du monde.
Des espaces... mais peu de joueurs pour les attaquer
Les titulaires de la grosse pomme n’ont pas trop mal démarré la partie. Le premier constat, c’est qu’il y avait des espaces en attaque. Jalen Brunson a pu agresser le cercle et il a vite fait preuve d’adresse (22 points à 9 sur 14 à l’arrivée). Le problème, c’est qu’il était le seul à mettre de la percussion avec Miles McBride (22 points également, hyper adroit en sortie de banc). S’il fallait tirer une conclusion hâtive, c’est que New York manque cruellement de créateur(s).
Mikal Bridges a été abyssal en première période. Aucune de ses tentatives ne trouvait la cible mais il n’apportait pas non plus avec la balle. Incapable de poster ou de créer des décalages. Il s’est rattrapé au retour des vestiaires pour finir avec 16 pions mais le match était déjà plié. Après, lui aussi doit évidemment trouver sa place. Au final, il va apporter sur des coupes, c’est évident. Tout comme OG Anunoby et Josh Hart. Ce sont des finisseurs. Mais le playmaking va reposer essentiellement sur les épaules de Brunson.
Sur l’ensemble d’une saison, ça risque de peser lourd une fois arrivé en avril. Le meneur de poche a connu quelques pépins physiques en playoffs l’an dernier et il est possible de faire le rapprochement avec les nombreuses responsabilités qui lui incombe. Après, encore une fois, ce n’était que le premier match. Les Knicks veulent battre les Celtics en mai, pas en octobre. Pour ça, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir.