New York lost his mind
A New York, la "Mecque du basketball", les crises prennent tout de suite des propensions considérables. Les deux franchises sont actuellement dans une situation similaire. Elles cumulent les réunions de crise sans parvenir à trouver la solution. Il y a un vrai problème de leadership à New York City, et ce malgré la présence de superstars dans les deux camps. C’est encore plus flagrant aux Knicks, où Carmelo Anthony semble totalement dépassé par ce qui se trame au sein de son équipe. Melo tient son rang sur le parquet (26 points et presque 10 rebonds de moyenne) mais il peine à rassembler ses troupes. Face à la presse, le héros désigné est perdu :Anthony ne fuit pas devant ses responsabilités, il demande simplement de l’aide.« Je ne sais pas ce qui se passe. Je ne sais pas pourquoi on ne trouve pas de solution. Je ne sais pas comment on va faire mais on doit s’en sortir. »
[superquote pos="d"]"Je ne sais pas comment on va faire mais on doit s’en sortir" Melo[/superquote]« Je suis le leader de cette équipe, tout le monde le sait. Je dirige à ma manière. Kenyon Martin fait de même. Tout le monde est un leader. Mais j’ai besoin que les autres m’aident. »Les départs de Jason Kidd, Kurt Thomas et Rasheed Wallace se font clairement ressentir au sein du vestiaire. En leur absence, Melo peine à prendre le relais. Et la tension est de plus en plus palpable aux Knicks. Iman Shumpert s’est pris le bec avec Anthony lors d’un temps mort avant de finir le match sur le banc il y a quelques jours. Kenyon Martin et Metta World Peace, deux vétérans censés tenir le vestiaire, en sont eux presque venus aux mains avant la rencontre face aux Pelicans. Si une petite brouille peut parfois provoquer un déclic, les Knicks donnent plutôt l'impression d'être empêtré dans un cercle vicieux où la défaite entraîne la défaite. "On joue pour perdre, nous sommes la risée de la ligue", balance même Carmelo Anthony... Les Brooklyn Nets ne vont guère mieux. Et pourtant, ils ne manquent pas d'anciens. Avec Kevin Garnett, Paul Pierce, Jason Terry ou même Reggie Evans, les Nets ont une base solide. Venus « apporter la culture de la gagne », Pierce et Garnett accusent le coup. L’intérieur a eu du mal à se mettre en rythme et son compère de toujours semble encore avoir la tête à Boston. Il arrive par moment que Paulo donne l’impression d’être nostalgique des Celtics, ce qui peut évidemment se comprendre. Les défaites ont fatigué les corps usés des deux anciens C’s et le discours a changé en quelques semaines. Les paroles des deux leaders se voulaient d’abord rassurantes « on ne va pas paniquer », disaient-ils en cœur. Après avoir évoqué la colère et la frustration, Pierce s’en est carrément pris aux coaches après un énième revers :
« Nous devons comprendre que nous n’allons pas jouer de la même façon en première et seconde mi-temps parce que les équipes vont s’ajuster. Et on doit s’en rendre compte et s’ajuster »Une critique à peine déguisé envers Jason Kidd et son staff. Ce dernier n’hésite pas à flanquer ses titulaires sur le banc pour faire jouer les remplaçants depuis plusieurs matches, preuve de la faillite des cadres de Brooklyn.
Panique en coulisse
[caption id="attachment_124780" align="alignleft" width="300"] C'est la fête à la grimace à New York.[/caption] Si la situation des joueurs n’est pas idéale, les coaches sont eux aussi sous pression. On ne sait pas – on ne pense pas – si le poste de Jason Kidd est menacé mais l’atmosphère est nauséabonde sur le banc des Nets. Le coach rookie vient de rétrograder son principal assistant, Lawrence Frank, à un rôle de consultant !!! Frank est l’assistant coach le mieux payé de l’histoire de la NBA… et il est désormais détaché du staff. Il devrait d'ailleurs prochainement quitter New York.« C’est une décision que j’ai dû prendre, désormais il faut avancer. C’est un choix sportif tout simplement. Nous avions des philosophies différentes » s’est justifié Jason Kidd.Selon Yahoo ! Sports, les relations entre les deux hommes se seraient dégradés dès le troisième match de la saison, le premier sur le banc pour l’ancien meneur All-Star de retour de suspension. Baladé par le Magic, le staff s’est alors réunis après la rencontre et le ton serait monté entre Kidd et son assistant.
« Une fois que Jason vous tourne le dos, c’est fini. Il était déjà comme ça en tant que joueur », raconte une source à Yahoo ! Sports.Selon de nombreux observateurs, la rupture était prévisible, le caractère des deux hommes rendant impossible leur cohabitation sur le banc. Ce qui était présenté comme une association prometteuse par les Brooklyn Nets cet été est finalement un fiasco. Mike Woodson est sûrement plus menacé que son confrère de Brooklyn. Les Knicks restent sur neuf défaites consécutives et le public réclame sa tête. Ses propres joueurs le critiquent dans la presse (Amar’e Stoudemire, Iman Shumpert) et le front office feraient de même auprès des autres dirigeants de la ligue. En effet, la franchise cherche à se débarrasser d’Iman Shumpert depuis déjà quelques semaines. Or ses statistiques sont en chute libre. Pour éviter de faire baisser sa valeur marchande, les dirigeants n’hésitent pas à accuser Woody.
« Ils disent que Shumpert est un bien meilleur joueur que ce qu’il montre actuellement et que Mike Woodson ne sait pas l’utiliser », rapporte une source de la ligue à ESPN.Un sacré coup de poignard dans le dos du coach. En cas de défaite – la dixième de rang – des Knicks face à leur voisin new-yorkais, Woodson risque bien de devoir faire ses valises. Les rumeurs spéculent déjà sur un retour de Jeff Van Gundy ou une promotion d’Allan Houston à la tête de l’équipe. Le nom de John Calipari a lui aussi été avancé un peu plus tôt durant la saison. Pour l'instant, les consultants s'accordent sur le fait que "Woody" ne serait pas le principal responsable et que le problème serait bien important que ça. "Il ne suffit pas d'un changement de coach", prévient déjà Van Gundy. Quoi qu’il en soit, les jours du coach sont maintenant comptés.
SOS sans défense
On a beaucoup parlé des coulisses et du vestiaire, place au terrain. Les deux équipes font peine à voir sur le parquet. Le jeu est stéréotypé, les joueurs sont lents et aucune des deux formations n’a trouvé son style.« On doit trouver une identité », répète Carmelo Anthony à qui veut l’entendre.J.R. Smith rejoint son avis. Que ce soit les New York Knicks ou les Brooklyn Nets, les joueurs sont dépassés dès que l’adversaire augmente le tempo de la rencontre. Du coup, les déculottés s’enchaînent des deux côtés. Les défenses sont juste catastrophiques. Les Nets sont la pire équipe de la ligue dans ce domaine en termes de points encaissés sur 100 possessions (107,5). Les Knicks sont deux rangs derrière (105,4). Face aux Spurs, les coéquipiers de Melo ont concédé 17 double-pas… Si seulement ils compensaient par une attaque de feu… Les deux franchises sont dans le top 10 des moins bonnes attaques de la ligue. Le jeu en isolation est utilisé à outrance – à Brooklyn comme à New York City. Surtout, ils ne font pas (plus ?) rêver. Le jeu offensif parfois séduisant des Knicks l’an passé a totalement disparu et l’association entre les cinq All-Stars de BK n’a toujours pas trouvé ses marques. Pour leur défense, les équipes de la grosse pomme ont dû jongler avec les blessures. Deron Williams et Andreï Kirilenko pansent leur plaie pendant que Tyson Chandler se remet encore de sa blessure au tibia. New York n’est pas verni cette saison. Mais leurs équipes tendent le bâton pour se faire battre. La défaite est donc interdite ce soir… Que le moins nul gagne.