A l'heure où toutes les équipes cherchent à se convertir autant que possible au small ball, les New Orleans Pelicans vont à contre-courant. Ils ont une saison pour prouver qu'ils peuvent être compétitifs avec un modèle que l'on pensait dépassé. La seule bonne raison de vouloir continuer à évoluer avec deux "grands" aux postes 4 et 5, c'est s'ils sont suffisamment doués pour justifier ce choix. C'est le cas. DeMarcus Cousins et Anthony Davis sont presque les deux meilleurs big men de la ligue à l'heure actuelle et de leur entente sur le terrain dépendra le sort de ce projet audacieux, risqué et à effets attendus sur le court terme, puisque le contrat du premier arrive à son terme en 2018.
Sur l'échantillon que l'on a pu voir à l'oeuvre la saison passée, l'optimisme n'est pas de rigueur. "Boogie" a débarqué après le All-Star Game et n'a pas changé la trajectoire des Pelicans. Davis et lui ont fait leurs stats, mais il n'y pas eu l'alchimie nécessaire pour faire de NOLA un prétendant surprise aux playoffs. Les choses devraient changer à la rentrée. En tout cas, les deux hommes font tout pour que ce soit le cas. DeMarcus Cousins en particulier.
On avait évoqué sa perte de poids impressionnante, ses entraînements estivaux communs avec "Unibrow" et son désir de faire profil bas durant l'intersaison. Tout en conservant cette bonne volonté, "DMC" va devoir rapidement redevenir lui-même sur le plan du jeu.
En interne, on a ainsi trouvé l'ancien joueur des Kings un peu trop effacé et altruiste, en match comme à l'entraînement. Pas tellement des qualités mises en avant à Sacramento. Cousins a tellement voulu que les choses fonctionnent bien qu'il s'est mis en sourdine sans jamais vouloir contrarier Davis. Louable, mais pas forcément toujours productif.
Une situation qui peut rappeler celle entre Kevin Durant et Stephen Curry. Après une défaite face à Cleveland en saison régulière, Steve Kerr avait demandé aux deux hommes d'arrêter d'être aussi complaisants l'un envers l'autre et de commencer à être plus exigeants dans leur relation de travail. On a vu, par la suite, que leur entente s'est développée avec le résultat que l'on connaît.
"J'ai essayé de changé mon jeu et mon approche, mais Anthony et les coaches me sont un peu rentrés dedans en me disant que je devais être moi-même. Sur la fin de saison, j'ai repris mes habitudes et l'équipe a commencé à mieux fonctionner. Le seul ajustement qu'il y a eu à faire, c'est de jouer avec Anthony. Mais grâce à ça, le jeu me vient plus facilement et je pense que c'est réciproque", a prévenu DeMarcus Cousins dans un entretien accordé à The Vertical.
"Je suis très confiant, je pense que l'on peut faire marcher cette équipe. Je crois que l'on va surprendre pas mal de monde. Les gens ne nous attendent pas. Pour une raison que j'ignore, on nous exclut de la course, mais ça me va".
C'est plus la qualité globale de l'effectif que celle du trio Cousins-Davis-Holiday, qui pose question. A l'Ouest la course aux playoffs est impitoyable et d'autres équipes espèrent profiter du possible déclin de Utah, des Clippers ou des Grizzlies. Mais dans l'idée, si NOLA trouve un équilibre satisfaisant pour ses deux stars tout en faisant en sorte que les role players soient efficaces et heureux d'être là, qui sait ?
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Derrière le trio dominant, on trouve des joueurs qui font un peu figure d'énigmes au moment de tenter le coup dans le top 8. Rajon Rondo a alterné le bon et l'anecdotique à Chicago entre deux revendications syndicales contre les patrons Dwyane Wade et Jimmy Butler. E'Twaun Moore et Solomon Hill vont devoir prouver que leurs jolis contrats (surtout Hill et ses 48 millions sur 4 ans) sont mérités. Encore derrière, Alexis Ajinça et Omer Asik serviront de doublures mais sans impact garanti vu leur forme récente.
Les yeux seront tournés vers DeMarcus Cousins et Anthony Davis et c'est normal. Voir deux joueurs aussi forts ne pas parvenir à propulser un groupe vers les playoffs serait décevant et un échec, quels que soient les handicaps liés à la qualité de leur équipe. On aura déjà un aperçu intéressant de leur collaboration lors de la pré-saison dans quelques semaines.