« C’est une opportunité pour nos jeunes talents de vivre un moment particulier et d’en faire un objectif à atteindre pour leur propre carrière. »
Bien loin de l’image de la diva excentrique et égoïste qui lui a collé à la peau il fut un temps. Parce qu’il n’est plus cet homme-là. Il a mûri. Aujourd’hui, il se rapproche de ses 42 printemps. Mais il y a bien un sentiment qui n’a pas changé : il reste toujours un modèle pour la jeunesse et pour ses pairs. Il a d’abord été une icône. Le nouveau visage d’une ligue qui se cherchait désespérément un successeur à Michael Jordan. Avec son jeu aérien, sa facilité à scorer et son passage spectaculaire à l’université de North Carolina, l’affiliation était toute trouvée. Il est devenu dès sa saison rookie – et ça remonte à 1998-1999 ! – l’un des joueurs les plus populaires du pays. La coqueluche de toute une génération de passionnés qui se sont arrachés sa tunique violette des Toronto Raptors (avec le dinosaure rouge, putain quelle époque). Le premier forum de Basket Session portrait son nom. Il était le joueur préféré du jeune Kevin Durant. Carmelo Anthony a pris le numéro 15 aux Nuggets parce que c’était celui de VC dans l’Ontario. Yep, une icône. Si les réseaux sociaux avaient existé au début des années 2000, Carter aurait été un phénomène encore plus marquant. Il aurait été adulé… puis détesté. Parce que même sans Instagram et Twitter, il était déjà demandé qu’une seule chose aux stars NBA : gagner, gagner, gagner et faire gagner. Syndrome Jordan et ses six titres en six finale. Sauf qu’aussi éblouissant était-il, l’acrobate de Toronto n’a jamais été un seigneur tout puissant. Un leader. Un vainqueur. Il faisait plutôt partie de la catégorie peu flatteuse désignée sous le terme « chocker ». Un DeMar DeRozan avant l’heure – et pensez bien au traitement injuste dont bénéficie souvent DD sous prétexte qu’il n’a jamais su passer LeBron James en playoffs. Vince Carter s’est raté dans des grands rendez-vous. Surtout un, les demi-finales de Conférence Est en 2001. Une série légendaire contre les Philadelphia Sixers d’Allen Iverson au cours de laquelle les deux pistoleros se sont répondus à coup de cartons avant que le patron désigné des Raptors manque le dernier tir de la dernière possession du dernier match de la série. Une rencontre qui a changé le cours de sa carrière. Trois ans plus tard, il forçait son départ de l’Ontario avec une attitude qui lui vaut d’être encore haï par une partie du public de l’Air Canada Centre. Une salle autrefois entièrement acquise à sa cause. Une ville qu’il a mise sur la carte du basketball. Parce que oui, il a fait des erreurs. Il été mal-aimé, critiqué, moqué. Il a gagné et il a aussi perdu. Souvent quand ça comptait vraiment. Mais il est toujours là aujourd’hui, et c’est ce qui force l’admiration. Il est humain. Au point d’en être inspirant. Son parcours n’est pas idyllique. Mais même à Toronto, où la rancœur est tenace, l’amour refait surface. Sans doute parce que la fin approche. Son dernier déplacement dans le Nord sera probablement chargé en émotions. En fait, aujourd’hui, Carter est plus que jamais une source d’inspiration. Les jeunes basketteurs – même ceux qui sont déjà en NBA – devraient prendre exemple sur lui. Parce qu’il est la preuve vivante qu’il n’y a pas besoin de gagner des bagues ou d’être parfait pour être aimé. Ce qui est malheureusement trop souvent perdu de vue. Et on pense évidemment à un Kevin Durant, qui court désespérément après l’amour du public perdu depuis son départ aux Golden State Warriors. Même ses deux titres et deux trophées de MVP des finales ne lui ont pas ramené le respect. Pas encore. Il faudra aller le chercher autrement. VC va très certainement finir sa carrière sans le moindre sacre mais tout le monde s’en fiche. C’est ça le plus beau à cette époque où les débats font rage à coup de statistiques, de classements, etc. Personne ne peut contester l’impact énorme de la carrière de « Vinsanity ». Il fait l’unanimité. Et c’est un futur Hall Of Famer. Difficile à croire il y a encore dix ans. Mais plutôt que de s’enfermer dans un rôle, ce que les meilleurs joueurs ont tendance à faire même lorsqu’ils sont dépassés, lui a accepté le changement. Il a su composer avec les différentes étapes de sa carrière. Tout en gardant un objectif en tête : prendre du plaisir. Il a l’amour du basket. L’amour de la balle orange. Les fans le sentent. Alors ils lui rendent. Il a su s’accepter tel qu’il est. C’est peut-être finalement la clé de beaucoup de choses.Vince Carter, merci pour l’inspiration
Auteur d’une carrière légendaire et pourtant chaotique, Vince Carter est un modèle de réussite un peu particulier en NBA.
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