La NBA a décidé ce vendredi de suspendre Miles Bridges pour 30 matches suite à une affaire de violences conjugales datant du 27 juin 2022. L’ailier a été arrêté, puis condamné pour avoir agressé sa compagne à Los Angeles pendant l’intersaison. La ligue a ainsi conduit sa propre enquête sur ce sujet, conformément au protocole prévu par le CBA, avant de statuer. L’athlète ne sera en réalité tenu à l’écart que pour une durée de 10 matches, l’instance estimant qu’il a déjà purgé une partie de sa suspension pendant sa saison blanche, puisqu’il n’a pas signé de contrat lors de la free agency.
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—NBA Communications (@NBAPR) April 14, 2023
Miles Bridges, condamné pour violences conjugales
Au mois de juin, Miles Bridges a été arrêté par la police après avoir agressé sa compagne devant leurs deux enfants. Il a dû payer une caution estimée à 130 000 dollars pour retrouver la liberté le jour de la free agency. Mychelle Johnson, la victime, a en parallèle publié des photos de son visage défiguré par la violente altercation, ainsi qu’un rapport médical. « Adulte victime de violence physique de la part de son partenaire masculin ; agression par strangulation ; commotion cérébrale ; fracture fermée de l’os nasal ; contusion d’une côte ; contusions multiples ; entorse du muscle du cou », pouvait-on lire sur le document en question.
« Je ne peux plus me taire plus longtemps », a-t-elle écrit dans la description de son post Instagram, supprimé depuis. « J’ai permis à quelqu’un de détruire ma maison, de me maltraiter de toutes les manières possibles et de traumatiser nos enfants à vie. […] Je ne permettrai pas aux gens autour de lui de continuer à me faire taire et de continuer à mentir pour protéger cette personne. »
Attaqué en justice par son ancienne compagne, Bridges a d’abord plaidé non coupable en juillet. Devant la Cour supérieure de Los Angeles, au mois de novembre, il a toutefois revu sa position en ne contestant pas les accusations de violences conjugales. Sans directement admettre sa culpabilité dans l’affaire, il a ainsi accepté sa sentence.
Conformément à un accord passé avec les procureurs, l’athlète a pu éviter une peine d’emprisonnement. Il a néanmoins été condamné à trois ans de probation, auxquels s’ajoutent les éléments suivants :
- 100 heures de travaux d’intérêt général
- 52 semaines de conseils sur la violence conjugale
- 52 semaines de cours de parentalité
- Tests de dépistage hebdomadaire
- Interdiction de détenir une arme ou des munitions
- 10 ans d’ordonnance restrictive pour son ancienne compagne, dont il ne peut plus approcher à moins de 100 yards (91 mètres) et avec qui il ne peut plus avoir de contact
- 800 $ de frais et d’amende
Désormais, la garde de ses deux enfants est également surveillée de près. Miles Bridges doit passer par une troisième partie neutre pour leur rendre visite ou les récupérer. Cette peine, relativement lourde, a ainsi ouvert la porte à une potentielle réaction de la NBA.
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La NBA, son enquête et sa sanction
La convention collective (CBA) en vigueur prévoit plusieurs dispositions concernant ce genre d’affaires. En cas de condamnation pour violence conjugale, elle renvoie à une politique particulière, la « Joint NBA/NBPA Policy on Domestic Violence, Sexual Assault, and Child Abuse » (article VI, section 8). Les actes commis par Bridges correspondent clairement à la définition de « violence conjugale » posée par le texte en question.
La condamnation du joueur permettait à la ligue — qui n’y était pas contrainte pour autant — de le référer à un comité spécifique. Deux membres de la NBA, deux membres du syndicat des joueurs (NBPA) et trois experts indépendants composent ce groupe exceptionnel. Une fois ce comité invoqué, le processus d’évaluation a pu débuter.
L’ailier des Hornets cumulait plusieurs des facteurs aggravants listés par la politique de la ligue : l’utilisation de la force et de la violence, la présence de mineurs pendant les faits et une condamnation en justice. Les facteurs d’atténuation potentiels sont, pour leur part, très flous (acceptation de la responsabilité, la réputation, le bon caractère du joueur…). Il est impossible de savoir si les dirigeants les ont pris en compte dans leur décision finale.
Au terme de l’enquête, Adam Silver, le commissioner, était en mesure d’infliger une amende à Miles Bridges, de le suspendre, le licencier ou le bannir de la ligue le joueur. Lui et le bureau de la NBA ont finalement opté pour une suspension de 30 matches, dont 10 effectifs.
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Malgré sa situation, Charlotte n’aurait jamais vraiment perdu contact avec l’agent de Bridges, d’après ESPN. S’il ne signe pas de nouveau contrat avec la franchise de Caroline du Nord, l’ailier restera tout de même free agent restricted. Le front office aura donc l’occasion de s’aligner sur les offres des concurrents s’il le souhaite.
Le reste de l’équipe ne semble pas fermé au retour du joueur. « J’espère que nous le récupèrerons », a notamment déclaré LaMelo Ball lors du training camp. « C’est mon frère. Il nous manque vraiment », a aussi témoigné Terry Rozier. « Nous allons laisser cette histoire se dérouler. Je ne veux pas en dire trop à ce sujet, mais nous l’attendons quand les choses iront bien. »
La franchise a même commencé, avant la fin de l’année 2022, à élaborer un plan pour réintégrer Bridges au sein de la communauté de Charlotte. Elle a travaillé avec les représentants du joueur pour qu’il puisse redorer son image auprès de groupes locaux œuvrant contre les violences conjugales.
Avant son arrestation, l’athlète de 24 ans était l’un des agents libres les plus convoités sur le marché. Il affichait, en 2021-22, des moyennes de 20,2 points et 7 rebonds, à 49,1 % au tir. Le potentiel retour du joueur après sa condamnation soulève cependant des questions éthiques.