"Trust the Process." La devise de Sam Hinkie aux Sixers conviendrait à une bonne partie de la NBA à l’heure actuelle. Plusieurs franchises se sont lancées dans de grands chantiers de reconstruction, acceptant de perdre aujourd’hui pour tenter de gagner demain. Magic, Pacers, Pistons, Rockets, Spurs, Thunder… ils ont tous choisi de placer leur foi dans le processus.
Seulement, accumuler les défaites ne suffit pas à devenir champion. Cela va sans dire. Toutes les équipes ne sont pas égales dans leur reconstruction et certaines avancent mieux, ou plus vite que d’autres. Il faut admettre que la qualité de ces projets est difficile à jauger. Le potentiel de ces collectifs jeunes et inexpérimentés est impossible à cerner parfaitement. Toutefois, certains signes laissent penser que les fondations sont plus solides dans certaines franchises qu’ailleurs.
1. Oklahoma City Thunder
Joueurs prometteurs de moins de 25 ans : Shai Gilgeous-Alexander, Chet Holmgren, Josh Giddey, Luguentz Dort, Ousmane Dieng, Darius Bazley, Jalen Williams, Jaylin Williams, Tre Mann, Aleksej Pokusevski
Premiers tours de draft jusqu’en 2025 : 10
Sam Presti est unique en son genre. La collection de picks du General Manager n’a pas d’égal dans la ligue et commence déjà à porter ses fruits. C’est ainsi la première chose qui distingue le Thunder de toutes les autres équipes de la NBA.
Avec tous ces choix de draft, Oklahoma City a des options très variées. L’équipe continuera sûrement de tanker pour plusieurs saisons, au moins une, pour renforcer son young core. Ils figurent parmi les favoris pour recruter Victor Wembanyama ou Scoot Henderson. Une course dans laquelle seulement deux facteurs comptent : le nombre de défaites et la chance à la lottery.
Ces tours de draft sont également de formidables assets pour un potentiel transfert. Les Wolves ont récupéré Rudy Gobert contre, essentiellement, quatre premiers tours. Trois pour Dejounte Murray aux Hawks. Ces éléments sont la clé pour monter des blockbuster trades en NBA et offrent au Thunder de grandes perspectives d’avenir.
Au-delà des picks, il y a les joueurs — notons que, partout ailleurs, cette phrase aurait été dans l’autre sens. Shai Gilgeous-Alexander, à bientôt 24 ans, évolue déjà à un niveau All-Star. L’arrière sort d’une saison à 24,5 points, 5,9 passes et 5 rebonds par match. Il est pour le moment le leader de son collectif et certainement le meilleur joueur à se trouver dans une équipe en reconstruction. Un avantage non négligeable par rapport à la concurrence.
Josh Giddey, lui, fêtera ses 20 ans au mois d’octobre. All-Rookie Second Team cette saison, il est l’un des jeunes les plus talentueux de l’effectif. Il affiche des moyennes de 12,5 points, 7,8 rebonds et 6,4 passes sur sa première année en NBA. Excellent gestionnaire, il dispose d’un profil unique en son genre compte tenu de sa taille (2,03m) et sa propension à enchaîner les triple-doubles.
Chet Holmgren, deuxième choix de la draft 2022, est également un élément incroyablement prometteur. Possible défenseur générationnel, il devrait vite s’imposer comme l’un des visages du projet. Trois autres joueurs à potentiel, dont le Français Ousmane Dieng, ont rejoint OKC par la draft cet été. Le Thunder possède trop de talents pour tous les passer en revue, ce qui en dit long sur la qualité de leur reconstruction.
L’avis dur, sceptique mais intéressant d’un coach sur Chet Holmgren
2. Detroit Pistons
Joueurs prometteurs de moins de 25 ans : Cade Cunningham, Jaden Ivey, Saddiq Bey, Jalen Duren, Killian Hayes, Isaiah Stewart, Marvin Bagley III, Hamidou Diallo, Kevin Knox
Premiers tours de draft jusqu’en 2025 : 3
Certes, Detroit n’est pas aussi bien armé que son homologue de l’Ouest niveau picks. Ils restent cependant l’une des équipes les plus prometteuses de la grande ligue, avec une multitude de talents.
Cade Cunningham est indéniablement la raison pour laquelle les Pistons en haut de cette liste. Sa première saison, pendant laquelle il a été gêné par quelques pépins physiques, n’a pas été parfaite. Il a toutefois montré que, quand il était en forme, il était capable du meilleur.
Depuis le 1er janvier 2022, le meneur affiche des moyennes de 18,9 points, 5,8 passes et 5,1 rebonds par match. Il a notamment enregistré d’énormes performances face aux Nuggets (34/8/8) et aux Nets (34 points) dans lesquelles il a justifié sa position en tant que first pick. Difficile de nier son potentiel de futur franchise player. Et c’est bien l’élément le plus important dans une équipe qui se cherche encore.
Autour de lui, Detroit a trouvé de beaux compléments. Les 16,1 points et 5,4 rebonds de Saddiq Bey ont confirmé son statut de titulaire indiscutable à l’aile. Le tireur de 23 ans est assurément une part essentielle de l’avenir de la franchise. Il en va de même pour Isaiah Stewart, pivot besogneux de 21 ans et proche du double-double de moyenne. Il a même commencé à montrer des choses intéressantes à trois points en Summer League. Killian Hayes, Marvin Bagley, Kevin Knox et Hamidou Diallo sont aussi de belles options pour leur équipe.
La soirée de la draft s’est parfaitement déroulée pour les Pistons. Jaden Ivey, considéré comme l’un des joueurs les plus talentueux de cette cuvée, était leur cible rêvée. Son arrivée a ainsi fait grimper le potentiel de la franchise. De même pour Jalen Duren, que l’on qualifie volontiers de meilleur pivot de la draft, un phénomène physique de tout juste 19 ans.
En plus de tous ces talents, la Motor City a une caractéristique plutôt atypique à ce stade : une véritable culture. Detroit est connu depuis toujours comme une équipe de cols bleus, de travailleurs ardus. C’est une chose que la franchise a réussi à retrouver avec cette nouvelle génération et qui devrait leur permettre de garder un projet cohérent.