Alors que le début de la saison approche à grands pas, notre tier list s’attaque enfin au gratin de la NBA. Après les Sous-Doués, les Jean-Claude Dusse et les Mindy St Claire, place aux équipes qui doivent impérativement viser une qualification directe en playoffs.
Aujourd’hui, voici cinq équipes qui se situent dans le Haut du panier. Si elles ne parviennent pas à se hisser dans le top 6 de leur conférence, c’est la déception assurée. Dans ce remake de « Hustle », pour ceux qui préfèrent le titre anglais, Adam Sandler et Bo Cruz ont disparu, mais Anthony Edwards est toujours de la partie.
13— New Orleans Pelicans
Les Pelicans débordent de potentiel, mais un obstacle semble toujours les empêcher de l’exploiter pleinement. Sur le papier, l’équipe est splendide. En pratique, il faudra voir comment les choses se décanteront cette saison, car des inquiétudes subsistent sur le terrain et en dehors.
L’avantage, c’est que presque tout le monde commence la saison en bonne santé. Zion Williamson, blessé en playoffs l’an dernier, est en forme — un point très rassurant, puisque le succès de New Orleans dépend beaucoup de lui. L’arrivée de Dejounte Murray, une star de plus dans leur groupe déjà très talentueux, pourrait bien permettre à la franchise de franchir un cap. Si tout se passe bien, les Pelicans peuvent devenir l’une des places fortes de l’Ouest.
Il faut encore voir comment le meneur s’intégrera dans sa nouvelle équipe, surtout après son passage décevant aux Hawks. Le secteur intérieur, qui a perdu Jonas Valanciunas cet été et l'a vaguement remplacé par Daniel Theis, sera une autre source de doutes à éclairer. Plus préoccupant encore, Brandon Ingram est en froid avec l’équipe à cause des négociations au point mort concernant son extension de contra, et un transfert en cours de saison n’est pas à exclure. Voilà qui pourrait rapidement plomber leurs espoirs de devenir contenders. Malgré ces incertitudes, les Pelicans semblent toutefois assez solides pour s’offrir un billet direct pour les playoffs, sans escale au play-in.
Meilleur scénario : Pour la deuxième saison consécutive, Zion Williamson est épargné par les blessures — y compris en playoffs cette fois-ci. La thérapie de couple entre les Pelicans et Brandon Ingram porte ses fruits, tandis que Dejounte Murray apporte une réelle plus-value à l’équipe et que les jeunes continuent de progresser (Williamson, Trey Murphy III, Herb Jones…). New Orleans commence à ressembler à une équipe dangereuse et crée la surprise au premier tour, remportant sa première série depuis le départ d’Anthony Davis.
Pire scénario : C’est la crise totale. Zion Williamson retrouve l’infirmerie, où certains cadres de l’effectif viennent ponctuellement lui tenir compagnie. Brandon Ingram, déterminé à quitter la Louisiane, refuse de jouer. Sur le parquet, la faiblesse de l’équipe à l’intérieur devient impossible à masquer, l’absence des stars pèse trop lourd, et Dejounte Murray est loin du niveau espéré. New Orleans galère, décroche de justesse une place au play-in, mais s’écroule lamentablement.
12— Orlando Magic
La saison dernière, le Magic a retrouvé les playoffs avec un projet solide, une identité de jeu marquée et des jeunes très prometteurs. Après une intersaison réussie, alors que le noyau de l’équipe était déjà très intéressant, difficile de ne pas s’enthousiasmer pour cette équipe.
Avec une moyenne d’âge de 24,6 ans, Orlando dispose de l’un des effectifs les plus jeunes de la ligue. Pourtant, il dégage une compétence rassurante. L’arrivée de Kentavious Caldwell-Pope, role player d’exception et double champion NBA, ne peut que conforter cette impression. En plus de cette superbe signature, le front office a fait un travail remarquable pour maintenir la continuité de l’équipe, en prolongeant tous les agents libres importants (Gary Harris, Goga Bitadze, Moe Wagner) et en négociant habilement les extensions (Franz Wagner, Jonathan Isaac, Wendell Carter Jr). Du très beau boulot.
Maintenant, la question est de savoir si le Magic est bon ou très bon. Paolo Banchero et Franz Wagner sont des graines de stars dont on attend beaucoup cette saison. Ils sont entourés d’un de talents prometteurs et de vétérans fiables, le tout dans un effectif bien équilibré et rempli de bons défenseurs. Si Jonathan Isaac reste en bonne santé et que chacun est à la hauteur des attentes, Orlando peut faire beaucoup de bruit.
Meilleur scénario : Paolo Banchero et Franz Wagner poursuivent leur ascension fulgurante et le reste du young core les accompagne dans leur progression. KCP fait… du KCP. Surtout, Jonathan Isaac parvient à jouer environ 20 minutes de qualité presque chaque soir, contribuant à faire de l’équipe la meilleure défense de la ligue. Le Magic termine dans le haut du classement de l’Est et gagne sa place dans la cour des grands, avec un peu d’avance — un peu comme le Thunder à l’Ouest.
Pire scénario : Isaac marche sur un Lego, celui de trop, et la franchise est contrainte de faire une croix sur le projet. Pendant ce temps, Paolo Banchero peine toujours à trouver son efficacité en attaque, Franz Wagner stagne, et aucun jeune ne progresse suffisamment pour compenser ce manque d’élan. Orlando est médiocre en attaque, mais se qualifie pour la postseason grâce à sa défense au-dessus de la moyenne, mais on sent qu’il leur manque ce petit quelque chose pour passer aux choses sérieuses.
11— Indiana Pacers
Personne n’attendait les Pacers en Finales de Conférence, mais les résultats sont là et il est impossible de ne pas en tenir compte. Avec la première année complète de Pascal Siakam et un Tyrese Haliburton qui s’améliore chaque saison, Indiana est attendu au tournant.
L’intersaison de l’équipe s’est jouée un peu en avance : après avoir récupéré Siakam dans un échange avec Toronto, la priorité était d’assurer sa prolongation. La franchise a même dépassé les attentes en verrouillant Andrew Nembhard pour trois ans supplémentaires à un prix raisonnable. Même chose pour T.J. McConnell. Cette nouvelle saison s’inscrit donc dans la continuité, ce qui était la meilleure issue possible.
L’année dernière, Indiana avait la deuxième meilleure attaque de la ligue, juste derrière les futurs champions NBA, les Celtics. Cette saison, il ne serait pas surprenant qu’ils progressent encore dans ce domaine avec leur jeu ultrarapide et centré sur l’attaque. Une recette qui promet des résultats convaincants en saison régulière, même si on peut avoir plus de doutes pour les playoffs — malgré leurs performances récentes.
Meilleur scénario : Sous la houlette de Rick Carlisle, les Pacers déploient l’attaque la plus prolifique de l’histoire de la NBA — ce qui serait loin d’être étonnant. Dans ce jeu débridé, Tyrese Haliburton et Pascal Siakam pulvérisent leurs moyennes en carrière, propulsant Indiana dans le top 3 de la Conférence Est. Mais en playoffs, des équipes plus complètes finissent par mettre la lumière sur leurs limites.
Pire scénario : L’une de leurs deux superstars se blesse, Myles Turner ne fait pas une saison complète, et les jeunes ne connaissent pas la progression escomptée. Le « Prince Hali » et ses coéquipiers parviennent à se hisser en playoffs grâce à leur attaque très au-dessus de la moyenne, mais le projet prend une année de retard.
10— Minnesota Timberwolves
Alors que les Wolves sortaient de leur meilleure saison depuis la fin de l’ère Kevin Garnett, les voilà replongés dans le doute. Malgré un superbe parcours en saison régulière comme en playoffs, le transfert de Karl-Anthony Towns — parmi les pièces maîtresses de leur attaque depuis des années — remet beaucoup de choses en question.
KAT a été remplacé par Julius Randle, dont l’avenir dans le Minnesota reste incertain, et Donte DiVincenzo qui apporte une réelle plus-value à l’équipe. Le reste de l’intersaison s’est avéré plutôt convaincant, notamment avec la sélection de Rob Dillingham en huitième position de la draft. L’effectif est cohérent et séduisant, mais les Wolves semblent avoir perdu au change sur le plan sportif. Rien ne garantit qu’ils pourront reproduire une saison aussi réussie en brisant leur continuité et en se séparant de l’une de leurs pièces maîtresses.
Heureusement, Anthony Edwards est toujours là pour tenir la barre, entouré de joueurs solides et de défenseurs d’exception, dont Rudy Gobert. Le départ de Towns offre plus d’espace à Naz Reid pour s’exprimer, ce qui pourrait mener à de belles surprises. L’espoir est permis, mais le risque de voir les Timberwolves revenir en arrière est réel.
Meilleur scénario : Anthony Edwards franchit un cap et s’invite dans la conversation pour le titre de MVP. Finalement, confier les clés de la raquette à Naz Reid s’avère être une très bonne idée, tandis que Julius Randle et Donte DiVincenzo comblent parfaitement le vide laissé par Towns. Les Wolves réalisent une saison tout aussi impressionnante que la précédente et arrivent en playoffs avec l’avantage du terrain, ainsi que le statut d’outsider dont il faut se méfier.
Pire scénario : La sauce ne prend pas avec Julius Randle et Naz Reid n’a pas les épaules pour assumer un rôle central dans le jeu de l’équipe. Jaden McDaniels se blesse, Mike Conley montre de nets signes de déclin, Rob Dillingham peine à s’adapter à la NBA… Bref, c’est poussif. Minnesota reste une bonne équipe, mais il est clair qu’ils ont régressé.
9— Cleveland Cavaliers
Les Cavaliers sont une force à ne pas sous-estimer. Quatrième de l’Est l’an dernier, malgré des blessures qui les ont gênés tout au long de la saison, et stoppés par les futurs champions NBA au deuxième tour, Cleveland a prouvé la viabilité de son projet.
L’intersaison n’a pas été particulièrement tape-à-l’œil : préserver ce groupe constituait déjà un défi de taille, et c’est mission accomplie. Leurs quatre joueurs clés — Donovan Mitchell, Darius Garland, Evan Mobley et Jarrett Allen — sont désormais sous contrat au moins jusqu’en 2027. Une vraie sérénité pour le front office. Le seul changement majeur s’est opéré sur le banc, où Kenny Atkinson a remplacé J.B. Bickerstaff. Les Cavaliers ont beaucoup investi dans leur projet et peuvent maintenant attendre des résultats concrets.
Si l’équipe reste en bonne santé, l’effectif de Cleveland peut rivaliser avec les meilleures formations de sa conférence. Certes, ils semblent légèrement en retrait par rapport à Boston, mais c’est le cas de tout le monde. Attention à cette équipe, vraiment.
Meilleur scénario : Avec un effectif en pleine forme, les Cavaliers franchissent la barre des 50 victoires et terminent à un cheveu de la première place. Kenny Atkinson réussit à libérer le plein potentiel de l’équipe, notamment celui d’Evan Mobley qui fait un bond spectaculaire en attaque. Ils s’imposent comme la surprise de la saison.
Pire scénario : Comme l’année dernière, les blessures s’enchaînent. Ce n’est pas suffisant pour pousser Cleveland hors du top 6, mais assez pour décourager de nombreux observateurs. Bickerstaff finit par manquer à l’équipe, Atkinson n’étant pas à la hauteur des souvenirs qu’il a laissés à Brooklyn. La saison passe, sans que la franchise fasse vraiment de vague.