Les 10 enseignements à retenir après une semaine de playoffs

Une semaine de playoffs NBA et donc déjà l'occasion de tirer un premier bilan de la compétition jusqu'à présent.

Les 10 enseignements à retenir après une semaine de playoffs

Le niveau de jeu, toujours aussi alléchant lors des playoffs NBA

Quatre mois d’arrêt en plein printemps. Des joueurs NBA confinés chez eux, parfois sans paniers (à ce qu’il paraît…). Puis une reprise soudaine dans une bulle Disney qui laissait craindre des athlètes rouillés, déréglés, ou carrément en mode Summer League. Rien de tout ça. Le niveau est bon. Plus que bon même. Il l’était lors des matches de classement – sauf quand certaines équipes n’en avaient rien à carrer – et il l’est encore plus maintenant que les choses sérieuses ont commencé. C’est même à se demander si les stars NBA ont vraiment cessé leurs activités pendant leur assignation à résidence (bien évidemment que non). Les collectifs sont encore rodés, les scoreurs inspirés, etc. Mais ça fait plaisir. La preuve que, même sans public et dans un contexte très particulier, les pros peuvent se dépasser pour l’enjeu. Les circonstances, justement, encouragent peut-être même au beau jeu. Mike D’Antoni trouve par exemple que la bulle force les joueurs à ne se concentrer que sur le basket – en attendant l’arrivée des familles et des conjointes. Mais c’est vrai qu’une atmosphère purement basket, avec des matches joués sur les mêmes terrains, tend à transcender les joueurs. Tant mieux pour nos yeux.

L’absence d’avantage du terrain pimente la donne

Les terrains, justement… tous les mêmes et donc pas le fameux avantage du… ben du terrain. Pas besoin de s’adapter à l’altitude du Colorado au moment de jouer les Nuggets. Ou de résister à l’ambiance bouillante des supporteurs du Jazz ou des Celtics. C’est cocasse, parce que l’avantage de jouer à domicile est probablement souvent un poil – un poil – surcoté (en dehors des déplacements). Mais à force que tout le monde en parle, ça devient un aspect important. Du coup, ça peut décomplexer complètement certaines franchises moins bien classées. Elles ne sont plus sixièmes ou cinquièmes. Elles affrontent juste un adversaire sur terrain neutre et que la plus forte gagne sur sept manches. Au passage, le fait de jouer sur les mêmes terrains tous les jours est évidemment bénéfique pour les tireurs d’élite qui trouvent leurs repères sur les paniers et les gardent. D’où, là aussi, la qualité de jeu en ce moment. La boucle est bouclée.

Houston, attention outsider

Ça fait marrer de répéter non-stop que Robert Covington et P.J. Tucker sont les deux intérieurs titulaires des Rockets et, pas déduction, de se dire que les Texans vont se faire manger aux rebonds et dans la raquette. Mais c’est une définition très hâtive des éventuels risques liés au « small ball » ou « super small ball » dans le cas des coéquipiers de James Harden. En réalité, Houston a terriblement l’allure d’une équipe difficile à manœuvrer. Et donc à éliminer. Très chiante à jouer (et parfois à voir jouer). Le Thunder, pourtant réputé pour sa défense, s’arrache les cheveux – bon Chris Paul n’en a plus de toute façon – depuis deux matches. Malgré l’absence de Russell Westbrook. Parce que la balle tourne bien quand les joueurs d’en face sont capables de poser un dribble et de shooter. C’est sûr que ce n’est pas la même de défendre JaVale McGee ou Tobias Harris (attaque gratuite, purement et simplement). Et quand la balle circule bien, comme lors du Game 2, les Rockets sont vraiment dangereux. Ça n’ira pas au bout mais ça va continuer à faire suer des favoris au titre.

Miami, vraie équipe de playoffs

Le Heat est un peu l’équivalent des Rockets mais dans un registre complètement différent. En réalité, les deux formations ne se ressemblent pas du tout mais, comme les Texans, il faudra être costaud pour sortir les Floridiens. C’est un peu comme si tout le groupe d’Erik Spoelstra (quel coach !) avait pris des éléments de la personnalité de Jimmy Butler. Pour faire simple : les joueurs ne lâchent rien, ils ne reculent devant personne et ils jouent avec des testicules de taureaux. Préparez-vous d’ailleurs pour le Game 5 décisif (quelle que soit la série) à 24-25 points de Tyler Herro.

Luka Doncic et Kristaps Porzingis prennent rendez-vous avec la NBA

« Dans ma tête, je suis déjà champion NBA. Je suis censé gagner. » Du Kristaps Porzingis dans le texte. C’est sa mentalité pour la compétition : oublier qu’il est nouveau ici et se persuader que ses Mavericks sont déjà là pour gagner. Et… ça peut marcher ! Les débuts des deux prodiges de Dallas en playoffs sont juste fantastiques. Luka Doncic a ouvert le bal avec 42 points – juste un record All-Time pour une première fois – et, mise à part son éjection, Porzingis est aussi dans le bain. Ils découvrent mais pas en faisant les timides. Même avec les Clippers en face. 1-1 après deux matches. Surtout le sentiment que les Texans peuvent réaliser quelque chose. Pas juste dans trois ans.

Rares images de l’épaule de Paul George en playoffs

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LeBron James n’a jamais joué avec un homme aussi dominant qu’Anthony Davis

Aucun manque de respect à Dwyane Wade dont la carrière est bien entendu plus glorieuse que celle d’Anthony Davis jusqu’à présent. Mais quand LeBron James s’est rendu à Miami, en 2010, « Flash » était déjà un ton en-dessous. Sauf peut-être lors de leur première saison commune. Blessures obligent. Là, A.D., c’est de la domination façon bulldozer. Le King, poliment, s’est contenté de classer Davis dans son top-3 au côté de Wade et Kyrie Irving. Mais il n’y a pas trop de doute : c’est l’intérieur le plus fort des joueurs qu’il a côtoyés. D’ailleurs, les plus farouches diront même que Davis est actuellement LE joueur numéro un des Lakers. C’est lui qui peut, qui doit et qui va sans doute faire la différence sur cette campagne de playoffs. Los Angeles ne gagnera le titre qu’il tient le choc et multiplie les performances de mammouth tour après tour.

C’est la crise à Philadelphia

Deux chiffres : 180 millions sur cinq ans pour Tobias Harris, 109 millions sur quatre ans pour Al Horford. Un slogan : Trust The Process.

Timothé Luwawu-Cabarrot fait son trou

Les Nets sont privés de sept joueurs majeurs. Sept. Sept bordel. Forcément, ça donne des opportunités aux autres. D’abord à Caris LeVert, qui bouffe les ballons (mais crée aussi du jeu), mais aussi à Timothé Luwawu-Cabarrot. Le Français démontre en ce moment qu’il a vraiment sa place en NBA. 26 points pour son premier match de playoffs. 17 pour le deuxième. En pleine confiance. Espérons que ça suffise pour qu’il se fasse définitivement sa place dans cette ligue. Que ce soit à Brooklyn ou ailleurs.

Donovan Mitchell est toujours le baromètre du Jazz

C’est fou comment un joueur peut claquer la troisième performance la plus prolifique de l’Histoire en playoffs – 57 points – mais quand même faire perdre son équipe. Déjà à cause d’un turnover stupide qui a permis aux Nuggets d’arracher la prolongation puis en croquant absolument tous les tirs. Donovan Mitchell sait qu’il est le héros du Jazz est c’est justement ça le plus gros problème de la franchise de Salt Lake City. Parce qu’en l’absence de Mike Conley et Bojan Bogdanovic, il va se sentir investi d’une mission encore plus grande et croquer tous les ballons. Alors attention, 57 points, c’est beau. C’est énorme. Il a été monstrueux. Mais son équipe a perdu en OT. En revanche, quand il s’est contenté de 14 tirs (10 réussites) en faisant tourner, le Jazz a gagné le Game 2 assez aisément. Un hasard ? Sûrement pas.