Une zone pour les contrôler tous
Seulement 41 points inscrits par Kemba Walker et ses coéquipiers au retour des vestiaires, contre 60 avant la pause. Une attaque qui stagne et une équipe qui fait mollement tourner le ballon sans trouver de solution. Après avoir défendu en zone sur 16 possessions dans le Game 1, le Heat a doublé la mise en passant à 32 sur le Game 2. Essentiellement en deuxième période. De quoi chambouler totalement les scoreurs adverses, à l’image d’un Jayson Tatum perdu sur le parquet. Seulement 5 paniers marqués par les Celtics sur les 25 possessions jouées dans cette situation dans les troisièmes et quatrièmes quart temps hier. Depuis le début des finales de Conférence, Miami n’a donc concédé que 41 points en 48 actions lorsque l’équipe défendait en zone. Efficace. https://twitter.com/PaulBiancardi/status/1306787346248093700« C’est une zone très difficile à attaquer », avouait Brad Stevens, le coach des Celtics, même s’il ne veut pas en faire le cœur du problème pour ses joueurs.
Le Heat s’appuie sur un défense « 2-3 » avec deux extérieurs devant et trois joueurs derrière pour empêcher l’accès à la raquette. Un schéma qui permet notamment à Goran Dragic ou Tyler Herro d’être moins exposés dans les duels. Ces gars-là peuvent alors avoir leur impact habituel en attaque sans le faire payer à leur formation de l’autre côté du parquet. Pour briser cette zone, l’équipe adverse est censée faire circuler la balle pour trouver des tirs ouverts. Les Celtics n’ont inscrit que 4 paniers à trois-points (en 14 tentatives) en deuxième période cette nuit. Bien trop peu pour gagner. Leur manque de purs snipers se fait ressentir et c’est sans doute pour ça que les coaches de Miami relancent ce système défensif après l’avoir laissé de côté lors des deux premiers tours de playoffs.Le Heat, un groupe tellement spécial
Mais au-delà de la théorie, ce qui rend cette zone si délicate à manœuvrer dans la pratique, ce sont justement les atouts particuliers du Heat. Déjà, une star comme Jimmy Butler. Un athlète redoutable, costaud, véloce, avec des longs bras, toujours prêt à faire les efforts. Faire tourner la balle pour trouver la faille, c’est bien. Mais ça ne sert à rien quand un défenseur comme Butler recouvre sur chaque action comme si sa vie en dépendait. Ce n’est pas une zone statique à Miami. C’est actif. Engagé. Concentré. Ce sont les longs centimètres de Derrick Jones Jr, la hargne de Jae Crowder ou la science d’Andre Iguodala. Puis c’est aussi un vrai collectif soudé.« Nous sommes tous reliés les uns aux autres [avec cette défense] », explique Bam Adebayo. « Il faut communiquer. Et c’est ça qu’on adore, ça nous force à se parler. On fait le boulot. »
https://twitter.com/NBA/status/1306786269456994311?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1306786269456994311%7Ctwgr%5Eshare_3&ref_url=https%3A%2F%2Fca.nba.com%2Fnews%2Fnba-playoffs-2020-brad-stevens-miami-heat-zone-defence-game-2%2F1u3ghnke35gw819ggrwjwgu3dp Très proches les uns des autres, les joueurs du Heat se battent pour leur pote sur le terrain. Ça peut sembler un brin romantique mais ça fait vraiment la différence. C’est ça, la zone. De l’envie, de la communication. Il n’y a pas que la défense individuelle qui pousse les individus à se dépasser et à s’arracher. Tant que les Floridiens ont du jus, ce schéma peut faire mal. Et les Boston Celtics vont vite devoir y trouver une réponse. Ils ne peuvent pas se permettre de prendre un trou d’air à chaque fois que Jimmy Butler et ses coéquipiers changent de tactique. Il y a déjà 2-0. Ce n’est pas fini, évidemment. Mais pour l’instant, Miami contrôle la zone. Et son destin avec.