Golden State Warriors - Dallas Mavericks
Faut-il déjà faire notre mea culpa auprès de Jason Kidd ?
Oui. On a beau avoir adoré le joueur qu'était Jason Kidd, on avait quand même de sérieux doutes sur sa capacité à être un head coach respecté et compétent. A Brooklyn et à Milwaukee, le bilan a été très mitigé, avec certains joueurs légèrement traumatisés par les exigences et les attentes de l'ancien meneur. Avec l'importance accordée au casier judiciaire en NBA aujourd'hui et les témoignages d'anciens collaborateurs et joueurs sur son compte, on n'imaginait pas forcément une équipe lui redonner les clés en 2022. Les Mavs ont décidé de le relancer et de croire en lui. Ils ont bien fait. Le coup de poker a été payant, quoi qu'il advienne désormais. Kidd est une légende à Dallas et - il faut le reconnaître - un bon head coach. Il y a le génie de Luka Doncic d'un côté, pour expliquer cette superbe campagne de playoffs après une bonne saison régulière, mais aussi l'identité et le style de jeu que l'ancien point guard est parvenu à faire adopter à ses joueurs. Kidd a développé une excellente relation avec Doncic, tout en faisant en sorte que les role players exécutent ce qu'il leur demande à la perfection. La manière dont les Mavs sont devenus une équipe de haut niveau en défense est clairement à mettre à l'actif de Jason Kidd. On avait presque oublié, tant le joueur était un playmaker d'exception, qu'il était aussi un formidable défenseur, présent à 9 reprises dans des All-Defense Teams (quatre fois dans la 1st team, cinq fois dans la 2nd team). En tant que coach, ce QI défensif rejaillit et peut expliquer les exploits récents.Les Warriors ont-il vraiment un plan pour stopper Luka Doncic ?
Sans doute pas. Luka Doncic vient de fumer les Suns et de rendre quasiment anecdotique la présence de Mikal Bridges, pourtant l'un des meilleurs défenseurs de toute la NBA. On peut déjà affirmer que non, Doncic ne va pas totalement passer à côté et tourner à 18 points de moyenne à 35%. En revanche, ça ne veut pas dire que Golden State ne va pas tenter des choses pour limiter son impact, notamment dans des fins de match serrées. Dans l'idée, on imagine que Steve Kerr tentera de mettre Andrew Wiggins et/ou Klay Thompson sur lui en alternance, même si le second n'a pas encore retrouvé ses meilleures dispositions de ce côté-là du terrain. La probabilité que ces deux très bons défenseurs freinent le Slovène reste faible. Ce que peut faire Kerr, en revanche, c'est demander à Draymond Green de faire à peu près comme contre Denver face à Nikola Jokic : défendre sur lui par séquences et notamment dans le money time. La science défensive de Draymond et le fait que sa mission se déroulerait sur un temps limité sont les meilleurs arguments pour que les Warriors puissent prétendre à quoi que ce soit face à Doncic.Verra-t-on le Draymond Green grande gueule ou le Draymond Green focus ?
On dirait bien que Draymond ne sera pas dans une entreprise de déstabilisation psychologique et verbale de Luka Doncic, mais plutôt dans le même mindset que contre Jokic. C'est à dire extrêmement physique, mais taiseux. Le Slovène est un peu plus émotif que le Serbe et on pourrait se dire que Draymond y verra une cible idéale pour le faire vriller, mais ce n'est pas l'impression qu'on a eue en écoutant son podcast. A l'image de ce qu'il avait dit sur Jokic, son respect pour le talent de Luka est immense."Quand tu joues contre un gars comme lui, il contrôle le tempo du match, implique les autres, c'est un talent vraiment incroyable. Absolument incroyable. Je me souviens quand il avait dit que c'était plus simple de scorer en NBA qu'en Europe et tout le monde avait pété un cable, mais moi j'avais compris ce qu'il voulait dire. Il y a bien plus d'espace en NBA alors qu'ils blindent la raquette là-bas", a-t-il salué dans son podcast cette semaine.Doncic aura donc la version concentrée et pas trop dispersée de Draymond Green. C'est la plus dangereuse de toutes...
Frank Ntilikina sera-t-il le facteur X de cette finale de conf' ?
Non. On aimerait bien, hein, vu qu'on avait quand même acheté pas mal d'immobilier sur la Franky Island en 2017 avant de voir tout le monde se barrer à la nage. Mais il faut être réaliste. C'est déjà formidable que l'ancien meneur des Knicks ait trouvé un rôle, même petit, dans cette équipe des Mavs. Il aura son importance, mais ce n'est a priori pas lui qui décidera du sort de cette série, si ce n'est en jouant les morts de faim pour pourrir la vie de Curry ou Klay sur quelques séquences ici et là. Frank Ntilikina, après le calvaire, la petite rédemptionMaintenant que Stephen Curry est diplômé, est-il plus dangereux ?
Oui. On ne le savait pas, mais Curry a passé toute la saison à suivre des cours en ligne et à passer des examens afin d'obtenir le diplôme qu'il avait laissé en plan en quittant la fac de Davidson pour s'inscrire à la Draft. Le type a donc trouvé le moyen de rester l'une des superstars immuables de NBA avec une saison de haut niveau, tout en faisant le taf sur le plan scolaire. Depuis dimanche, Steph est officiellement détenteur d'un diplôme en Arts et Sociologie, 13 ans après avoir promis à sa mère et à son coach Bob McKillop qu'il bouclerait la boucle un jour. Histoire que l'auteur de ces lignes l'apprécie encore plus, il a même choisi comme sujet de thèse l'évolution de l'équité homme-femmes dans le monde du sport. Le garçon est quand même dur à détester sportivement et en dehors des terrains... On a donc un Stephen Curry qui aura l'esprit totalement libéré et uniquement concentré sur le basket pendant toute la série à venir. Ce n'est pas du tout une bonne nouvelle pour les Mavs.Stephen Curry est-il vraiment un two-way player comme le prétend ce journaliste ?
Non. On adore Steph, mais ce confrère est ce qu'on appelle communément un fayot. Steph fait des efforts pour ne pas être autant une passoire que certains de ses congénères, mais même lui a l'air surpris d'être décrit ainsi !La réaction de Steph quand un journaliste le qualifie de « two way player » 😭😭😭 pic.twitter.com/9hmvRU1SRE
— Steph Curry FR 🇫🇷 (@SCurry_FR) May 17, 2022