Anthony Davis sur Jimmy Butler, l'ajustement parfait
"C’est pour ça qu’il est le DPOY." Avec un tacle glissé vers les médias, LeBron James a eu ce commentaire sur la performance de son coéquipier. Après son Game 3 raté à tous les niveaux, l'intérieur a réagi... à tous les niveaux. Bien plus impliqué sur le plan offensif (avec notamment un panier primé déterminant dans le money-time), il a été surtout incroyable sur le plan défensif. Pour ce match, le plan était très clair : Davis allait se charger personnellement de Butler. Bien trop fort pour les autres défenseurs des Angelenos sur le G3, l'ancien des Chicago Bulls ne pouvait pas rééditer la même performance. Le patron du Heat a été très fort : 22 points, 10 rebonds et 9 passes décisives. Mais il n'a absolument pas eu la même efficacité sur le plan offensif. Après son coup de chaud dans le premier quart-temps (5/5), Davis a été envoyé en mission. Il s'est ainsi présenté face à lui sur 11 de ses 17 tirs sur cette rencontre. Une vraie différence par rapport aux trois premiers matches où il avait été directement face lui sur seulement 4 de ses tentatives en cumulé. Et l'intérieur des Lakers a été particulièrement dominateur dans ce duel. Sur ses 12 derniers tirs la nuit dernière, Butler n'en a rentré que 3. Quel bilan face à Davis sur cette période ? 1/7..."Nous avons eu l'impression d'avoir été bousculés sur le Game 3. Ils ont été plus agressifs que nous. Ils se sont bien plus battus, et nous n'avons vraiment pas aimé ça. Nous l'avons vu sur les images. Ils ont fait ce qu'ils ont voulu, surtout Jimmy. Comme je l'ai dit, nous n'avons vraiment pas aimé ça. Donc nous voulions revenir avec d'autres intentions sur le plan défensif et avec des exigences plus élevées sur le plan offensif. On voulait une vraie bataille sur le parquet", a commenté Anthony Davis face à la presse.Jimmy Butler a encore tout tenté, mais a terminé dans le rouge… Face à Jimmy Butler, la tactique a été plutôt simple : lui laisser de l'espace et attendre ses pénétrations. A longue distance, l'arrière du Heat n'affiche pas une grande forme sur la finale (2/8 à 3-pts et pas une réussite depuis le G1). Il hésite très clairement à tirer. Devant la distance imposée par son adversaire, il a tout de même pris sa chance à trois reprises : 0 réussite. Et forcément, attaquer Davis en pénétration, c'est tout de même une autre paire de manches que Kyle Kuzma, Markieff Morris ou Alex Caruso... A plusieurs reprises, Butler s'est ainsi fait cueillir dans la peinture, avec notamment un contre symbolique de l'intérieur dans les dernières secondes.
Une défense bien plus intense
Ce changement défensif sur Jimmy Butler a été probablement le plus marquant et le plus payant. Mais il ne s'agit pas du seul. Sur ce match, la défense des Los Angeles Lakers a réellement monté de plusieurs tons au niveau de l'intensité. Il y a eu quelques oublis bien sûr (et LeBron James n'a pas manqué de les souligner et d'afficher son mécontentement). Mais dans l'ensemble, le Heat a eu vraiment du mal à trouver des solutions. Les Lakers ont été plus intenses, plus rapides, plus concentrés pour bondir sur les attaquants du Heat. A longue distance, Tyler Herro et Duncan Robinson, malgré des écrans solides, ont été très rarement seuls. Ça peut paraître évident bien sûr, mais sur le Game 3, ils avaient eu des libertés. Cette fois-ci, les montées étaient constantes. Quitte à s'exposer à l'intérieur, il était hors de question de se faire punir derrière l'arc."Il s'agit de la meilleure partie d'une série. Il s'agit d'un match d'échecs. Quand tu arrives à ce stade de ta carrière, l'aspect mental est tellement plus important que le physique. A ce niveau de compétition, il n'y a que des bons joueurs. Nous sommes tous ici pour une raison. Donc être capable d'analyser un match, de voir les ajustements à effectuer puis ensuite de les mettre en place sur le terrain, c'est vraiment la partie la plus intéressante selon moi", a savouré LeBron James.Comment KCP a fait basculer le Game 4 (et la série ?) en moins d’1 minute ! Les Lakers ont analysé, décortiqué et se sont donc ajustés. Et cela a parfaitement fonctionné. Une statistique confirme d'ailleurs assez bien l'efficacité défensive des Californiens sur cette rencontre : sur 100 possessions, Los Angeles a autorisé 98,6 points sur ce Game 4. Sur les matches 2 et 3 ? 123,9. Il s'agit donc d'un changement majeur. Une série d'ajustements qui a profondément changé la donne et fait basculer cette rencontre. Désormais, c'est à Miami de répondre...