Surcoté, sous-estimé… des termes qui reviennent souvent dans le milieu du sport. Souvent sortis de la bouche – ou du clavier – des passionnés. Mais pas que. Parfois aussi des coaches ou même des joueurs qui tiennent à mettre un avant l’un de leurs pairs qui, selon eux, ne serait pas assez respecté. Le terme est assez vague : surcoté ou sous-coté aux yeux de qui ? Par rapport à quoi ? Cette question de perception est très floue finalement. Il y a tout de même quelques notions acquises : en NBA, par exemple, Mike Conley a très longtemps été sous-coté.
Un peu snobé, souvent oublié, trop méconnu. Le grand public ne réalisait pas vraiment le niveau de jeu du meneur des Memphis Grizzlies. Mais à force que certains rabâchent en boucle à quel point Conley méritait plus de considération… il en est devenu un brin surcoté depuis trois ans. Parce que c’était « hype » et ça faisait « connaisseur » de le pointer du doigt comme l’éternel sous-estimé. Il est désormais présenté comme une star – un peu moins après sa saison décevante avec Utah – alors qu’il n’a jamais vraiment été un top-15 player.
Pour Brad Stevens, le joueur NBA qui n’est pas apprécié à sa juste valeur est Kyle Lowry. Un autre meneur. L’un des adversaires de ses Boston Celtics sur ce second tour de playoffs.
« C’est un All-Star mais c’est peut-être le joueur le plus sous coté de la ligue… il fait tout ce qu’il faut pour faire gagner son équipe. Il n’est pas apprécié comme il le devrait. »
C’est une théorie intéressante. Effectivement, Lowry est un peu sous-coté. Moins depuis le sacre des Toronto Raptors l’an dernier. Mais il l’était vraiment avant 2019. Considéré – pas complètement à tord mais pas à raison non plus – comme un joueur qui disparaît dans les moments clés. En réalité, le meneur des Canadiens est un vrai leader, combatif et très complet. Mais les performances de sa franchise lui valaient d’être perçu comme une « fausse star ». Celles qui brillent en saison régulière mais échouent en playoffs.
Marc Gasol, un géant endormi
Paradoxalement, ce sont justement les stars de cette ligue qui font souvent office de joueurs sous cotés. Parce que leur image est très attachée au succès de leur équipe : logique, ils ont pour mission de la faire gagner. C’est un sport collectif et le but pour une individualité est de tirer tout son groupe vers le haut. Alors, quand une organisation ne passe pas le cap, ses meilleurs éléments finissent toujours par être pointés du doigt (après le coach quand même).
Kawhi Leonard, meilleur joueur NBA et quand même sous-coté
Et c’est là qu’on en vient à notre raisonnement à nous : qui est, à nos yeux, le joueur le plus sous-estimé de la NBA ? Instinctivement, on a de suite pensé à Kawhi Leonard. Oui, ça peut sembler étrange pour certains d’entre vous. En réalité, ça va surtout paraître stupide pour tous ceux qui reconnaissent vraiment l’impact de l’ailier des Los Angeles Clippers. Toujours est-il que malgré sa campagne de playoffs extraordinaire l’an dernier, « The Klaw » n’est pas encore reconnu comme le basketteur numéro un de la planète à l’unanimité. Et rien que ça, ça fait de lui un joueur sous-coté.
Quand on voit des joueurs, des coaches, des journalistes ou des fans qualifier LeBron James de « meilleur joueur du monde », on se dit que KL n’a pas le respect qu’il mérite. Le King est impressionnant de longévité. Incroyablement fort pour un gars qui dispute sa 17ème saison en NBA. Mais il est un ton en-dessous de Kawhi. Moins dominant. Moins tranchant. Car moins adroit, moins bon défenseur, moins athlétique à ce stade de sa carrière, etc. Idem, quand Giannis Antetokounmpo ou/et James Harden sont classés devant Leonard. Là on en vient presque à penser qu’il y a un problème.
Qui pour donner de l'amour à Anthony Davis ?
Pour revenir sur James, encore en baromètre, les compliments et les louanges à son égard nous montrent à quel point Anthony Davis peut lui aussi être sous-coté. Même si les deux ont le statut de superstar, c’est souvent le natif d’Akron qui est présenté comme le visage des Los Angeles Lakers. Bon, ça à la limite, c’est vrai. Il est le patron médiatique. Mais sur le terrain… ce n’est pas toujours la même histoire. LBJ est évidemment le playmaker en chef et les Angelenos n’iront nulle part sans lui. AD reste quand même le meilleur scoreur et le meilleur défenseur de sa formation. Donc peut-être le meilleur joueur. Si l’une des deux stars doit mener LA au titre, ça sera Davis.
D’ailleurs, nombreux sont ceux qui pensaient que les Lakers cédaient bien trop d’assets aux New Orleans Pelicans en l’échange d’un intérieur fort mais souvent blessé. Trop d’assets ? Ils ont lâché un quatrième choix de draft, Brandon Ingram, Lonzo Ball, Josh Hart et des futurs picks. Et ils sont quand même gagnants. Parce qu’une superstar comme Anthony Davis, ça n’a pas de prix.
Dans un style complètement différent, on citera aussi PJ Tucker. Il ne fait pas nécessairement de grosses statistiques mais il est tellement indispensable aux Houston Rockets. Plus que ce que le public ne le réalise parfois. Après, encore une fois, tout ça, c’est flou. Tout dépend de la perception de chacun. Et vous, c’est qui, le joueur bien trop sous coté à vos yeux ?