Le retour en force de Gordon Hayward
Les blagues sur Gordon Hayward et les Charlotte Hornets n’auront pas duré longtemps en NBA. Alors que la franchise du Caroline du Nord encaissait un flot de critiques et de railleries au moment de la signature de l’ailier All-Star, pour 120 millions de dollars sur quatre ans, fin novembre, elle jubile aujourd’hui. Tout simplement parce que le joueur de 30 rassure et même impressionne depuis le début de la saison. Il n’est pas fini. Au contraire, il renaît. Ses blessures à répétition – dont une terrible fracture de la cheville en 2017 – avaient fortement abîmé sa confiance. D’où le besoin de changer de scénario. Mais là, ses premiers pas chez les frelons sont vraiment intéressants. Rien que dans l’attitude qu’il dégage sur le terrain. Même juste physiquement. Il semble fort. Sûr de lui. Solide dans ses mouvements. https://www.youtube.com/watch?v=zs-ktHewCS4 En fait, c’est un peu comme si le Hayward du Jazz faisait son grand retour… mais en plus puissant. Peut-être un peu moins tranchant ou moins véloce mais plus mature, plus posé et plus intelligent. Et à nouveau agressif balle en main ! D’ailleurs, c’est tout bête mais il part sur les bases de sa meilleure saison en carrière ! 22,9 points par match – il n’a franchi la barre des 20 unités qu’à une reprise, juste avant de rejoindre Boston – 5,3 rebonds et 3,9 passes. Mais surtout 50% de réussite (son record) et 43% à trois-points en 5 tentatives. Il se comporte comme un patron avec des coéquipiers bien plus jeunes autour de lui. Alors bien sûr qu’il ne peut pas mener cette équipe des Hornets très loin. Il n’a pas la carrure d’une vraie superstar dans cette ligue. Mais une invitation pour le prochain All-Star Game serait tout à fait méritée. Surtout qu’avec LaMelo Ball, PJ Washington ou Miles Bridges, Charlotte a les moyens pour faire jumper les foules d’ici peu. Et ça, c’est déjà une très belle victoire autant pour le joueur que pour la franchise. Altruisme, maladresse et fautes : retour sur la première de LaMelo Ball dans le cinqDoug McDermott, ça va couper !
Depuis son arrivée en NBA, Doug McDermott est surtout réputé pour son adresse extérieure. 40% de réussite à trois-points en carrière. Un sniper en sortie de banc envoyé aux quatre coins de la ligue – Chicago, Oklahoma City, Dallas puis New York – avant de s’installer dans l’Indiana depuis 2018. L’ailier essaye de diversifier son arsenal aux Pacers. Parfois en drivant vers le cercle, même si ses attaques balle en main restent encore approximatives. Mais essentiellement en coupant, surtout dans le dos de la défense. https://www.youtube.com/watch?v=VJM0s-Bk-CQ Les tireurs d’élite comme McDermott se contentent souvent de rester sagement derrière l’arc dans l’attente du décalage et de la passe décisive qui leur permettra de dégainer. Ou alors, certains d’entre eux cavalent d’écrans en écrans. Peut-être que les défenses adverses assument un peu trop le fait que Doug ne bougera pas. Et il en profite généralement pour jaillir soudainement, en partant depuis la ligne à trois-points pour traverser la ligne de fond et finir près du cercle sur un caviar de Domantas Sabonis ou Malcolm Brogdon. Deux points faciles. Même si la bonne coupe reste une science. Une question de timing. De feeling du jeu. McDermott le fait de plus en plus. Et avec une certaine efficacité. Ses coupes rapportent 1,42 point par possession à son équipe. Ce qui le classe dans le top-15 de la NBA pour ceux à plus de 15 matches et 20 actions de ce type. Résultat, le joueur de 29 ans sort actuellement sa meilleure saison avec presque 13 points par match. Autant persévérer dans cette voie. Victor Oladipo a refusé une belle offre des Pacers avant son tradeLa limite de Donovan Mitchell en NBA
Shaquille O’Neal est un troll. Il est drôle mais il devient sa propre caricature. Souvent en train de déverser sa haine ou sa jalousie envers les joueurs d’aujourd’hui. Le cliché de l’ancien qui assure que tout était plus dur à son époque. Souvent agaçant. Sa dernière sortie envers Donovan Mitchell, qui venait de scorer 36 points lors d’une énième victoire consécutive du Jazz, a fait… jaser. Le jeune homme a ainsi écouté Shaq lui balancer qu’il n’avait pas ce qu’il fallait pour atteindre le niveau d’une superstar. Certes, le timing était vraiment mal choisi et les commentaires de « Big Diesel » fatiguent. Mais dans l’esprit… il n’a peut-être pas complètement tort. Utah fait une excellente saison mais les joueurs de Salt Lake City sont aussi beaucoup portés par leur réussite actuelle sur les tirs lointains. S’ils réduisent ne serait-ce qu’un peu la cadence à trois-points, ils seront soudainement plus proches de la troisième ou quatrième place (et c’est honorable) que de la première. La résurrection de Mike Conley et les cartons de Jordan Clarkson (en plus d’un Rudy Gobert qui montait en puissance jusqu’au retour de… Mitchell) expliquent aussi les performances du groupe de Quin Snyder. Le but n’est pas de dénigrer l’impact de Mitchell ni les résultats de son équipe. Mais notons tout de même que le joueur, attaquant brillant, se repose beaucoup sur son adresse extérieure. Un peu à l’image de sa formation finalement. Et ça peut poser des problèmes en playoffs. Il lui manque encore quelques flèches à son arc.Mitchell ne converti que 48% de ses tentatives dans la zone la plus rapprochée du panier.Il peine par exemple à finir près du cercle. Souvent, il lui manque ce petit surplus d’explosivité ou de détente pour vraiment faire des dégâts dans le trafic. S’il lui arrive de dunker, il ne va pas coller poster sur poster. Rien que de ce fait, toutes les comparaisons avec Dwyane Wade semblent vraiment erronées. Pas du tout le même potentiel athlétique. En fait, c’est même ce qui retient le bonhomme jusqu’à présent. Il ne converti que 48% de ses tentatives dans la zone la plus rapprochée du panier depuis le coup d’envoi de la saison. Hormis le fantôme de Derrick Rose, le rookie Anthony Edwards et Malcolm Brogdon, personne ne fait pire ! Même Trae Young et LaMelo Ball, pas forcément réputés pour leur côté aérien, sont bien plus adroits. Cela force Mitchell à prendre des pull-ups difficiles chaque soir. Ça l’empêche de vraiment passer un cap. Celui qui le mènerait donc vers le statut de superstar. Le Jazz candidat très sérieux au titre NBA ? Rick Carlisle en est persuadé