Changement d’ambiance
Si le marché hivernal était particulièrement calme, les dirigeants NBA s’attendent à une draft complètement folle et rythmée par les transferts. Premier point, la cuvée qui s’apprête à débouler dans la ligue est l’une des plus prometteuses et des plus excitantes de l’histoire de la balle orange. C’est dire. Même si les scouts estiment qu’il n’y a « aucun LeBron James ou Kevin Durant » dans cette draft, Andrew Wiggins, Jabari Parker, Aaron Gordon, Marcus Smart, Julius Randle ou encore Joel Embiid et Dante Exum sont des phénomènes qui font fantasmer les GM. On pourrait donc penser que de nombreuses franchises seraient prêtes à casser une partie de leur effectif pour récupérer l’un de ses prodiges. En réalité, on peut plutôt s’attendre à l’effet inverse. Il ne serait pas étonnant que plusieurs franchises décident de se séparer de leur choix au premier tour afin d’acquérir une star – du type Kevin Love en l’échange d’un pick dans le top 5 – ou des vétérans confirmés. Mis à mal par le nouveau CBA, la « classe moyenne de la NBA » – comprenez ici les joueurs qui perçoivent entre 5 et 10 millions de dollars, ceux qui ne sont ni des stars ni des jeunes joueurs prometteurs – a à nouveau la côte. Pour gagner, non pas pendant la saison mais pendant les playoffs, une équipe doit disposer dans son effectif de vétérans rôdés aux joutes intenses, capables de faire la différence entre une franchise prometteuse et une franchise qualifiée pour la post-saison. Les Washington Wizards en sont la parfaite illustration. L’été dernier, les dirigeants des Wiz’ ont lâché leur premier tour de draft (ainsi qu’Emeka Okafor) en l’échange de Marcin Gortat. Ce dernier, membre de cette « classe moyenne », a eu un impact non négligeable sur le bon parcours de Washington en playoffs, tout comme Andre Miller ou Trevor Ariza.La pression des supporteurs et des propriétaires
[caption id="attachment_155209" align="alignleft" width="300"] Kawhi Leonard, acquis par les Spurs le soir de la draft 2011.[/caption] Les propriétaires NBA attirés par la gagne sont de plus en plus nombreux. Il faut savoir qu’une franchise ne rapporte pas « tant » d’argent que ça à un investisseur déjà milliardaire et dont les entreprises privées font bien plus de bénéfices. En revanche, être le patron d’une équipe NBA qui gagne à un certain prestige. Imaginez-vous lors d’un dîner mondain, reconnu par l’ensemble des invités comme l’employeur de Kevin Durant. Les proprios veulent la victoire de leur équipe. TOUT DE SUITE. Ils sont souvent impatients car ils restent avant tout des hommes d'affaires. Et un rookie, aussi talentueux soit-il, fait rarement gagner sa franchise dans les trois ou quatre années qui suivent sa draft (NB : cette remarque ne s’applique pas à Tim Duncan). Autrement dit, les dirigeants, sous la pression de leurs employeurs, pourraient sacrifier leur choix de draft pour acquérir un joueur capable non pas de changer le destin de la franchise mais plutôt de lui assurer une place en playoffs.« Je pense qu’il y aura beaucoup de négociations (le soir de la draft). Beaucoup plus que dans le passé. Les dirigeants n’ont jamais été aussi excités », prévient déjà un GM interrogé par NBA.COM.Les Phoenix Suns, les Chicago Bulls, les Cleveland Cavaliers, les Sacramento Kings et les Los Angeles Lakers sont tous susceptibles de transférer leur choix de draft afin d’obtenir des joueurs de qualités capables de contribuer tout de suite sur le parquet. La plupart des dirigeants des franchises citées ont d’ailleurs déjà exprimé ouvertement leurs intentions de mettre leur choix sur le marché, en fonction de son positionnement après la loterie pré-draft qui se déroulera mardi prochain. La cuvée de rookies 2014 fait déjà de la draft un événement très excitant… mais la possibilité d’imaginer plusieurs transferts importants dans la soirée nous promet déjà une draft historique.