On aurait pu appeler cette histoire "Bienvenue au Nate Robinson show", car ce 27 avril 2013, c'était bien à ce spectacle là que les fans des Chicago Bulls avaient été conviés sans le savoir. Dans ce match 4 des playoffs, qui s’est finalement terminé en triple prolongation, le petit arrière des Bulls, qui fête ses 38 ans ce 31 mai 2022, a réalisé une performance dantesque dans le 4ème quart-temps.
Revenu sur le parquet au début du dernier QT, il a d'abord marqué 9 points pour maintenir son équipe à flot, mais rien n'y faisait, les Brooklyn Nets conservaient toujours 14 points d'avance sur les Chicago Bulls. C’est alors que Tom Thibodeau a fini par donner carte blanche à Kryptonate.
Résultat : 12 points consécutifs en 1’42’’pour le petit lutin de Windy City, dont certains shoots plein de culot, à son image, pour ramener sa team à deux petites longueurs des Nets.
« On faisait un stop en défense et on donnait la balle à Nate. Puis on faisait un stop et on donnait la balle à Nate. Et puis on faisait encore un stop et on donnait la balle à Nate », résumait Carlos Boozer après le match au sujet de la stratégie de Chicago.
Aucun joueur de Chi-Town n'avait réalisé une telle performance en playoffs dans un quatrième quart-temps depuis les 24 points de Michael Jordan dans le Game 3 des playoffs 1990 face aux Sixers.
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L'art de se rendre indispensable
Même s’il a fini par devoir quitter le match durant la deuxième prolongation, après avoir récolté sa sixième faute, son explosion offensive et ses 34 points à 14/23 ont permis aux Bulls de renverser la tendance ce soir-là et de (presque) faire oublier l’absence de Derrick Rose.
Pourtant, au début de la saison, rien n’aurait laissé penser que Tom Thibodeau et les Bulls auraient autant besoin de Nate Robinson. Celui-ci était arrivé par la toute petite porte pour jouer les seconds rôles à la mène derrière D-Rose, Kirk Hinrich et même le rookie Marquis Teague. Les blessures et la pression des playoffs en ont décidé autrement.
« Thibs ne voulait pas vraiment me faire jouer, mais il n’avait pas le choix », expliquait il y a quelques mois Nate Robinson à Quentin Richardson et Darius Miles dans leur podcast The Knuckleheads.
« Et je me suis dit ‘‘C’est parfait ! C’est l’occasion pour moi de montrer que je ne suis pas qu’un dunkeur et que je sais vraiment jouer’’.
Mon ratio passes décisives/balles perdues était l’un des meilleurs de la ligue alors que je sortais du banc, je tournais presque à deux interceptions par match, je m’éclatais. Et Jimmy Butler et moi, on faisait des un-contre-uns tous les jours à l’entraînement. C’est la seule personne que je n’ai jamais battue en un-contre-un. […]
Ça m’a énormément aidé, parce que ce n’est pas facile de scorer sur Jimmy Butler et je me suis dit que si j’y arrivais, alors personne ne pourrait m’arrêter. »
Les Nets, en tout cas, n’ont clairement pas trouvé comment faire ce soir-là…