[ITW] Nadir Hifi, la pépite du Portel : « On va m’attendre, à moi de répondre présent »

Nous avons pu échanger avec Nadir Hifi, l'une des révélations du championnat de France, à propos de son parcours et de ses ambitions, aussi bien en Europe qu'en sélection algérienne.

[ITW] Nadir Hifi, la pépite du Portel : « On va m’attendre, à moi de répondre présent »

Encore inconnu il y a un an, Nadir Hifi est l'une des grandes révélations de la saison 2021-2022 dans le championnat de France. Parmi les trois meilleurs jeunes de la Betclic Élite à la fin de l'exercice, il est désormais attendu au tournant. À l'occasion du Media Day de la LNB, nous avons pu échanger avec lui au sujet de son parcours, de la saison à venir avec Le Portel et de ses ambitions.

BasketSession : L'année dernière, tu as vraiment explosé en finissant parmi les meilleurs jeunes du championnat, alors que tu étais assez méconnu la sphère du basket français. Comment expliques-tu ta montée en puissance sur la deuxième partie de la saison ?
Nadir Hifi : Je n'étais pas forcément attendu. J'étais peut-être une "surprise", comme on le dit. Mais moi j'ai travaillé pour ça. Au moment où on m'a mis sur le terrain, je savais que j'étais prêt. J'étais prêt à jouer. Ensuite, j'ai été scooté, j'ai su bien réagir à cela. Au-delà de ça, l'objectif était vraiment collectif. J'ai essayé d'apporter quelque chose à l'équipe, parce qu'on avait besoin de victoires. On avait besoin de se maintenir. L'essentiel était là.

Maintenant que tu t'es révélé, tu es attendu à un certain niveau la saison prochaine. Comment abordes-tu la nouvelle saison ? Avec un peu de pression ?
Pas du tout. Je suis quelqu'un qui ne ressent pas beaucoup de pression et, dès que j'en ai un peu, je réagis très bien. Mais je pense que ça passe par le travail. Mon éthique de travail me permet d'avoir une certaine confiance en moi. Je suis prêt pour cette nouvelle saison. Je me suis préparé et j'ai travaillé dur pour ça. C'est une philosophie différente. L'année dernière, j'étais l'espoir qui venait en pro et qui découvrait la chose. Maintenant, je suis en plein dedans. On va m'attendre et c'est à moi de répondre présent.

Quelles sont les forces que tu espères particulièrement apporter à l'équipe l'année prochaine ?
La chose que je suis sûr d'apporter à mon équipe, c'est une chose constante, c'est mon agressivité en défense. C'est mon premier apport pour l'équipe et pour moi-même. Ça me met dans le match. Donc, la première chose que je vais apporter, c'est la défense. La communication, aussi. Après, mes talents offensifs se montreront naturellement.

Au contraire, quels sont tes principaux axes de progression pour la saison ?
Mon axe de progression est vraiment sur le poste 1. J'ai toujours joué en tant que poste 2 scoreur et je ne pensais qu'à tirer. Je ne pensais pas forcément aux autres. Maintenant, il faut que je le fasse, que je pense à l'équipe. Je dois penser à mettre le jeu en place, dicter le tempo du match et plein d'autres choses. Je pense que ça ne vient pas du jour au lendemain. En Espoirs, on a voulu me faire jouer sur deux postes. Ensuite, j'ai eu une demi-saison où j'ai joué au poste 1. C'était un peu compliqué au début, je ne l'avais jamais fait. Je suis en train d'apprendre.

 

"Représenter l'Algérie était très important pour moi. C'est une très grande fierté."

On t'a vu au camp Upsilon Yacine Aouadi en juillet. Comment et sur quoi as-tu travaillé pendant l'été ?
 Pendant l'été, je n'ai pas vraiment eu le temps de travailler sur mon corps et sur moi. Seulement au moment du camp Upsilon que Yacine (Aouadi) a organisé. Cette semaine était très intéressante pour moi. J'étais entouré de joueurs d'expérience et surtout de coaches d'expérience. Alain Digbeu a joué un rôle de mentor, il discutait beaucoup avec nous. L'objectif était de se concentrer les analyses vidéos et de s'adapter sur le terrain avec de nouveaux axes de progression. C'était une très bonne expérience pour moi. J'aime voir ce que je fais sur le terrain, chercher ce que je peux rajouter ou améliorer.

Au-delà de te voir toi-même, à quel point est-ce important pour toi de regarder d'autres joueurs ? De quels joueurs t'inspires-tu ?
Je pense que c'est important pour moi de voir d'autres joueurs, de regarder d'autres matches de basket. Je regarde beaucoup Shane Larkin, de l'Efes Istanbul. J'aime bien Kyrie Irving, aussi. Surtout ces deux joueurs-là. Pour le côté handle, mais aussi parce que ce sont des joueurs qui jouent beaucoup à l'instinct. Ce sont des joueurs très agressifs, très rapides. Ils font souvent les bons choix en attaque.

Tu es encore jeune, 20 ans, quels sont tes objectifs à long terme? L'EuroLeague peut-être ? Voire la NBA ?
Je n'y pense pas trop. J'essaie de me donner à fond, je travaille très dur. Mon objectif à long terme est d'un jour jouer en EuroLeague. Ensuite, on ne sait pas ce qui peut arriver. Peut-être la NBA, on ne sait pas. Pour l’instant, je suis concentré sur Le Portel. Notre principale ambition, collectivement, c'est de nous maintenir le plus vite possible. Mais je pense qu'on peut être une surprise cette année et faire beaucoup mieux.

Pour le moment, quel est le meilleur souvenir de ta carrière ? Si tu ne devais en choisir qu'un, lequel serait-ce ?
Le choix est difficile. Il y a le match du maintien de l'année dernière, mais je pense que ce serait le podium que l'on a fait avec l'Algérie, à l'AfroBasket U16 de 2017. Je pense que c'est ça. Je n'ai pas gagné beaucoup de trophées pour l'instant — j'espère que j'en aurai à la fin de ma carrière. Représenter l'Algérie était très important pour moi. C'est une très grande fierté. Mes deux parents sont Algériens et j'ai vécu un moment en Algérie, quand j'étais petit. Quand on est en équipe nationale, c'est une émotion différente. J'étais dans un rêve. J'avais la sensation d'avoir réussi quelque chose. Ramener une médaille à son pays, ce n'est pas quelque chose de donné. Donc c'était très, très, très émouvant.

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