Les fans des Sacramento Kings ont du mérite et pouvoir regoûter aux playoffs en 2022-2023 a été une juste récompense après une longue période de disette. Depuis l'emballante époque où Chris Webber et ses potes ont failli emmener la franchise en Finales NBA, les raisons de se réjouir ont malheureusement été très peu nombreuses. Avant cette parenthèse enchantée refermée brutalement par les Los Angeles Lakers (et les arbitres), les Kings étaient déjà une organisation qui n'avait pas la meilleure des réputations. Mitch Richmond, membre du Hall of Fame, a porté les couleurs des Kings entre 1991 et 1998.
Le récit qu'il a fait de son arrivée à Sacto dans le Habershow en dit long.
En 1991, alors que Richmond sort de quatre ans à Golden State au sein du détonant trio "Run TMC" avec Tim Hardaway et Chris Mullin, les Warriors le tradent à Sacramento contre Billy Owens, le n°3 de la Draft cette année-là.
"Je suis allé voir le GM Don Nelson et je lui ai dit : 'Je sais que vous m'avez tradé. Dites-moi juste que ce n'est pas aux Sacramento Kings'. Il m'a répondu que si. Je l'ai remercié, je me suis retourné et ça a été l'un des pires jours de ma vie.
En arrivant à Sacramento, la première chose que j'ai entendue de la part de l'un des joueurs c'est 'Bienvenue en enfer'. Puis Spud Webb s'est assis à côté de moi et m'a dit : 'Mec, je ne souhaite à personne d'arriver ici, mais je suis heureux que tu sois là avec moi".
Peu après son arrivée, les Kings affrontent les Warriors, l'équipe qu'il vient de quitter, à Oakland. Pas encore prêt à jouer, Mitch Richmond apprend que les Kings ont perdu de... 61 points.
"J'ai commencé à pleurer en me disant qu'il n'y avait pas moyen que je sois ici. J'ai appelé mon agent. Je ne connaissais pas les règles de la ligue. Je lui ai dit : 'Est-ce qu'il y a un moyen pour que j'annonce ma retraite et que j'aille en fait jouer ailleurs ?
Le lendemain, on avait entraînement à 10h30. Je me pointe à 9 heures, histoire de voir un peu le coin, d'arriver en avance. J'entre dans le vestiaire, personne. A 10 heures, personne. 10h30, personne. Randy Brown arrive finalement et me dit : 'Hey mec, on a deux jours de repos'. Quoi ? Deux jours de repos ? On a perdu de 61 points putain ! Oh mon dieu...
J'ai décidé que cette saison-là je ne me coifferais pas. Je ne ferais rien. On s'entraînait 30 minutes à l'entraînement cette saison-là. Et on était nuls. Vraiment nuls. Pendant ce temps, les journaux ne parlaient que des Warriors. J'ai pleuré toute l'année. C'était dur, vraiment dur".
Mitch Richmond a finalement passé 8 ans à Sacramento, jusqu'à ce que les Kings ne l'échangent contre... Chris Webber. Quelque part, il aura contribué au redressement provisoire de la franchise.
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