Milos Teodosic, le « fucking playmaker » dont a besoin Cleveland

Deron Williams est cramé. Kyrie Irving a besoin d'une doublure et d'un acolyte. Pourquoi Milos Teodosic ne pourrait pas être cet homme providentiel ?

Milos Teodosic, le « fucking playmaker » dont a besoin Cleveland
On dit Milos Teodosic convoité par le Miami Heat. Un peu par les San Antonio Spurs aussi. Gregg Popovich et RC Buford n'ont, il est vrai, jamais été frileux face à des talents internationaux. Le fait est que le meneur serbe n'a jamais été aussi proche d'une arrivée en NBA. Celui qui est incontestablement l'une des stars du basket en Europe l'a dit il y a encore quelques semaines. Il va tâter le terrain et étudier ce qu'on lui propose. Une seule prérogative : rejoindre une équipe capable de gagner le titre et qui lui offrira un temps de jeu décent, histoire de ne pas trop écorner son statut d'icône du Vieux-Continent. Jeudi, le CSKA Moscou, où il évolue depuis 2011, a officialisé sa proposition d'un contrat de 4 millions de dollars par an sur trois ans. Une broutille en comparaison de ce que touchent certains remplaçants en NBA et de quoi donner des idées à certains General Managers.

Il y aura des doutes

A 30 ans, Teodosic est au sommet de son art. A nouveau champion en Russie au côté d'un Nando De Colo lui aussi effarant, il se voit désormais confronté au scepticisme traditionnel des observateurs face aux cracks européens. "Pas assez bon en défense". "Pas assez athlétique".  "Son shoot n'est sans doute pas fiable hors des dimensions FIBA". C'est inévitable. Si Teodosic décide de traverser l'Atlantique, il sera accueilli avec défiance par la plupart des observateurs qui mettent des œillères dès qu'il s'agit d'un joueur européen lorsqu'il n'a pas le gabarit et les caractéristiques de Kristaps Porzingis ou Nikola Jokic, eux-mêmes victimes de préjugés à leur arrivée. Plutôt que de monnayer ses talents du côté de South Beach ou dans le Texas, on se dit que Milos Teodosic a le profil et les qualités pour renforcer une équipe encore plus ambitieuse. La seule à même de contrarier la dynastie souhaitée par les Warriors.

La taille, l'intelligence, le caractère

En milieu de saison, LeBron James avait fait pas mal de bruit en déplorant le manque de profondeur du roster des Cavs. "On a besoin d'un putain de playmaker", avait lancé le "Chosen One", exaucé quelques semaines plus tard. Deron Williams avait ainsi rejoint l'armada de l'Ohio après un buyout bien arrangeant avec Dallas. Une recrue en or, pensait-on, avant que l'on ne s'aperçoive que "D-Will" n'avait plus grand chose dans les jambes et dans les mains à 32 ans seulement. Kyrie Irving est intouchable, mais lui offrir un back up compétent paraît aujourd'hui indispensable. Après quatre matches et demi impressionnants, "Uncle Drew" a craqué physiquement et fort logiquement. Golden State peut s'appuyer sur l'excellent Shaun Livingston lorsque le besoin se faire sentir et les Cavs ne peuvent plus se permettre d'être démunis dans ce registre. Cleveland doit ajouter une plus-value pour ménager Irving et lui ôter un peu de pression, de temps de jeu et de responsabilités. Teodosic a la taille (1,95 m) et l'intelligence de jeu pour évoluer sur les deux postes du backcourt. Bien entendu, on peut imaginer qu'il souffrira sur des séquences trop prolongées en défense sur Stephen Curry ou Klay Thompson. Ou qu'il devra gagner la confiance d'un LeBron que l'on sait peu friand des purs playmakers. Mais ces difficultés potentielles sont négligeables en comparaison de ce qu'il peut apporter en attaque. Le meneur du CSKA a du caractère, une vision du jeu sans égale sur le continent et une propension à rendre tout le monde meilleur autour de lui. Quelle équipe n'aurait pas besoin d'un créateur/passeur comme il l'a encore été cette saison en Russie ? http://www.dailymotion.com/video/x5qs9tl_milos-teodosic-ses-5-plus-belles-actions-de-la-saison_sport

Une marge de manoeuvre limitée

Il ne faut évidemment pas considérer Milos Teodosic comme le sauveur. Sa seule venue ne permettre pas à Cleveland de gommer l'écart avec Golden State. Simplement, ce pourrait être l'un des moves malins à faire pour la direction des Cavs pendant l'été. Celle-ci n'ayant que peu de marge de manoeuvre au vu de la masse salariale et du faible nombre de picks à sa disposition, réussir des bons coups sera fondamental...