"J'ai passé 150 jours avec Michael Jordan. [...] Je l'ai vu en difficulté pendant quelques mois, mais je l'ai aussi vu devenir un sacré joueur sous mes yeux. Il a travaillé d'arrache-pied en se faisant plaisir et en créant des liens avec l'équipe. Il allait finir par jouer en MLB, je le jure".
Idem pour Mike Barnett, l'un des coaches des Barons à l'époque."Michael s'entraînait cinq fois par jours. Avant le petit déjeuner dans la cage, puis à l'entraînement normal des batteurs, puis sur des lancers lents, puis en situation de match et enfin, lui tout seul encore dans la cage. Ses mains étaient gonflées et il saignait. Son intensité était au-delà de la normale. Ne regardez pas sa moyenne à la batte. Regardez ses RBI (Run Batted In, c'est à dire le nombre de ses coups de batte qui entraînent des courses pour ses partenaires). Il ne s'est jamais laissé submerger par l'instant. Sur le terrain, il volait parfois. Regardez, il a volé 30 bases. Il n'avait pas joué depuis le lycée, mais il tenait le choc dans ces matches où il y avait une tonne de jeunes talents. [...] Je ne crois pas avoir déjà vu quelque chose d'aussi beau au baseball que Michael Jordan en train de courir vers la troisième base après avoir frappé la balle. Avec deux saisons de plus, il aurait été un outfielder des White Sox. Peut-être même un titulaire".
Le son de cloche est le même chez Tito Francona, le head coach des Barons."Michael Jordan avait tout. La capacité, l'éthique de travail... Il était toujours très respectueux de ce que nous faisions et attentionné avec ses coéquipiers. Il avait beaucoup à apprendre, c'est sûr. Je me rappelle d'un match où on menait 11 à 0 contre Chattanooga. Michael atteint la deuxième base, puis vole la troisième. Je m'excuse auprès du coach adverse, qui se marre. Je dis à Mike : 'Tu essayes de nous faire tuer ou quoi ?' Il me répond : 'Ecoute, en NBA, quand tu mènes de 20 points, tu essayes de mener de 30 points'. Je pense qu'avec 1 000 coups de batte en plus, il serait arrivé en MLB".
On ne saura sans doute jamais ce qui a décidé Michael Jordan a revenir en NBA au cours de la saison 1994-1995, mais la perspective d'une grève en MLB a clairement facilité sa décision. Et permis au meilleur joueur de tous les temps d'écrire une nouvelle page de sa légende... Toutes les citations sont tirées de l'article de Steve Wulf sur ESPN, que l'on vous recommande chaudement.