"On était assis dans le vestiaire et Michael a balancé : 'on va se remettre au boulot'. Quand ? 'Demain. Ils veulent voir le numéro 23 ? Je vais leur donner le numéro 23.'" Raconte Derek Harper dans une superbe tribune consacrée aux Chicago Bulls 95-96 publiée sur Complex.
Michael Jordan : "Je vais leur donner le numéro 23"
[caption id="attachment_308433" align="alignleft" width="318"] Avec Michael Jordan, les Bulls ont tout raflé en 1996.[/caption] MJ ne plaisantait pas. Déjà une vedette planétaire, il devait tourner le film Space Jam cet été là. Il a accepté, mais à ne seule condition.[superquote pos="d"]"J'ai dit à mon agent que je ferai le film seulement si je peux m'entraîner"[/superquote]"J'ai dit à mon agent que je ferai le film seulement si j'avais la possibilité de m'entraîner pendant le tournage", assure l'intéressé.La production s'est donc activé pour mettre en place un complexe avec terrain de basket, salle de musculation, douches et un terrain de golf. Jordan a alors alterné les workouts et les scènes de Space Jam.
"Il commençait par 30 ou 40 minutes d'entraînement pour travailler sa condition physique. Il se rendait ensuite sur le plateau du film. Il faisait de la musculation pendant une heure et demi pendant la pause déjeuner, il retournait sur le plateau de 15 heures à 19 heures et venait jouer au basket entre 19h30 et 22h", précise Tim Grover, préparateur physique de la star.[superquote pos="d"]Jordan, Barkley, Ewing sur le terrain, les stars d'Hollywood en tribunes[/superquote]Mais Jordan ne se contentait pas de jouer seul. Le mot s'est vite passé et plusieurs autres stars de la ligue - Patrick Ewing, Charles Barkley, Charles Oakley - sont venus bosser avec le meilleur joueur du monde. Les vedettes ne prenaient pas seulement place sur le terrain mais aussi en tribunes. Will Smith, Bill Murray, Kevin Costner, Clint Eastwood, Halle Berry... le gratin d'Hollywood profitait du spectacle. Ce qui était un jeu pour les autres était une vraie préparation ciblée pour MJ. Il prévoyait déjà son retour au tout premier plan. Les Chicago Bulls ont gagné 72 matches cette saison-là. Un record qui semblait encore intouchable avant l'émergence des Golden State Warriors et de Stephen Curry. Ils ont marché sur la ligue, n'ont perdu qu'une seule rencontre à l'Est pendant les playoffs, ont terrassé le Magic 4-0 en finale de Conférence et ont finalement écarté les Seattle Supersonics pour décrocher le quatrième titre de leur histoire. Finalement, cette histoire, une parmi tant d'autres qui ont marqué cette saison mythique des taureaux, en dit surtout long sur la détermination et l'instinct de compétiteur de Michael Jordan.