Improbable mais vrai : Michael Carter-Williams est une bonne pioche pour Chicago

Là où certains voit juste un maçon de plus dans l'Illinois, on veut croire que le transfert de Michael Carter-Williams vers les Bulls sera bénéfique pour le joueur et sa nouvelle équipe.

Improbable mais vrai : Michael Carter-Williams est une bonne pioche pour Chicago
Sur le papier, ça ressemble encore à un mauvais choix des Chicago Bulls. Il y a déjà Rajon Rondo, Dwyane Wade et Jimmy Butler dans l'effectif. Trois joueurs non shooteurs qui ont besoin de la balle. Que peut-on faire de plus ? En ajouter un quatrième, histoire d'enterrer les restes du spacing des taureaux déjà assommé par les futures briques de Rondo derrière la ligne à trois-points. Chicago a récupéré Michael Carter-Williams. [superquote pos="d"]22 pts, 12 pds, 7 rbds et 9 steals pour son premier match NBA[/superquote]Rapide historique de la brève carrière de "MCW" : Drafté au première tour, onzième choix, d'une cuvée faible, il fait partie de la première équipe "Tanking Mode" de Sam Hinkie aux Philadelphie Sixers. Starifié dès son premier match après avoir compilé 22 points, 12 passes, 7 rebonds et 9 steals contre le Miami Heat de LeBron James, il enchaîne avec deux parties à 26 pions. Les Sixers affichent alors un miraculeux bilan de 3-0 et il est présenté comme le Messie. Philly ne gagne que 16 des 79 matches suivants mais il est élu ROY avec plus de 16 pts, 6 rbds et 6 pds compilées au sein d'une équipe indigne de la NBA, surtout passé le mois de février. Sa maladresse extérieure pousse Hinkie - ce visionnaire - à s'en séparer dès sa seconde saison dans la ligue. Il est envoyé à Milwaukee - et les dirigeants des Bucks devront un jour répondre de ce trade devant la justice. De moins en moins productif, il est relayé sur le banc avant d'être expédié à Chicago. Voilà où nous sommes. En trois ans, Carter-Williams est passé du statut de "superstar en puissance" à "échangé contre Tony Snell", un joueur qui est lui-même passé de "réplique de Kawhi Leonard" à... ben à pas grand chose. Mais les Bulls n'ont pas fait une mauvaise affaire. http://www.dailymotion.com/video/x4xr65t

Pourquoi ça va marcher

[caption id="attachment_341636" align="alignleft" width="318"] Une scène d'horreur en NBA : Michael Carter-Williams qui prend un tir contesté.[/caption] Déjà, parce que les exigences actuelles de la NBA - le spacing, blablabla - Michael Carter-Williams a tout d'un back-up de luxe plutôt que d'un vrai titulaire et c'est exactement le rôle que vont lui confier les Bulls étant donné que Rajon Rondo est titulaire à la mène. Qui dit remplaçant dit moins de responsabilités et donc moins de risque. Mais le joueur de 25 ans peut s'illustrer même avec un temps de jeu moins important. Par pitié ne lui demandez pas de shooter au-delà de la ligne à trois-points. Mais il a tout de même des atouts dans sa manche. Concernant son tir, notons tout de même qu'il a converti 45% de ses tentatives la saison dernière, son meilleur pourcentage de réussite depuis son arrivée en NBA. Il progresse, il doit simplement choisir ses spots et le fait d'évoluer dans un deuxième cinq - face à des adversaires eux aussi a priori plus faibles - devrait l'aider à attaquer plus facilement le cercle. Sa taille, 1,98 m, fait de lui une menace intéressante quand il pénètre dans la raquette. [superquote pos="d"]Seuls six joueurs ont fini la saison avec plus de 5 rbds et 5 pds[/superquote]La polyvalence est parfois une faiblesse - un coach ne sait pas toujours utiliser les joueurs chez qui il ne décèle pas une vraie force bien définie - mais elle est de plus en plus à la mode depuis que Draymond Green s'est affirmé comme le couteau suisse des Golden State Warriors. "MCW" est un Green (du pauvre) en plus petit dans le sens où il peut défendre sur plusieurs positions grâce à ses longs bras et à sa mobilité. A part shooter, il peut à peu près tout faire. Il est l'un des seuls joueurs (parmi ceux qui ont disputé au moins 50 matches) à avoir cumulé plus de 5 rbds et 5 pds la saison dernière. Les autres ? James Harden, Nicolas Batum, Rajon Rondo, Stephen Curry et Russell Westbrook. Du beau monde. La conclusion, c'est qu'il sait jouer. Il a du talent. Il faut maintenant qu'il soit dans les meilleures dispositions pour le mettre en avant. Avoir un rôle plus clair : remplaçant, peut, paradoxalement, lui faire du bien mentalement. Moins de pression. Il sait à quoi s'attendre, il n'a pas un poste à gagner, il peut juste jouer son jeu. Le deuxième cinq des Bulls est plus fourni en shooteurs avec Doug McDermott, oh qu'il va faire une grande saison, Denzel Valentine et peut-être même Nikola Mirotic. Carter-Williams aura nettement plus d'espace pour manœuvrer et sa mission consistera essentiellement à servir les artificiers de Chicago, une autre tâche qu'il est susceptible de remplir sans trop de problème. Enfin, contractuellement, il est une assurance en cas d'échec du plan Rondo. Les dirigeants des Bulls et leur meneur star peuvent mettre un terme au deal dès la fin de la saison si jamais l'alchimie est mauvaise dans l'Illinois. Michael Carter-Williams sera lui restricted free agent en juillet prochain et la franchise a maintenant une saison pour décider si elle veut lui donner un rôle plus important dans le futur en cas de départ de Rondo. En attendant, sa présence dans la deuxième unité donne encore un peu plus de volume à une équipe complexe mais talentueuse.