Seules deux équipes ont été jusqu’en finales NBA après avoir terminé huitième de leur Conférence : les New York Knicks en 1999 et le Miami Heat cette saison. La bande à Jimmy Butler a beau être plus forte que celle de Latrell Sprewell et compagnie il y a bientôt 25 ans, le parcours de la franchise floridienne paraît tout de même encore plus improbable. D’un côté, ça ne devrait pas, puisque l’équipe de South Beach a terminé première à l’Est l’an passé avant de sortir en 7 manches en finales de Conférence. Mais il y a tout de même une espèce de vibe assez incroyable, presque irréaliste, derrière le succès des joueurs d’Erik Spoelstra depuis quelques semaines.
En réalité, c’est sans doute plus logique qu’il n’y paraît : cette formation est rôdée, son collectif est bien huilé, ses joueurs sont forts physiquement, fort mentalement, chacun connaît son rôle, etc. Ce n’est pas du hasard. Enfin… il y a sans doute aussi une part de chance non négligeable, mais c’est le cas pour n’importe quelle équipe qui va au bout dans n’importe quelle compétition sportive au très, très haut niveau.
Le facteur hasard ou chance, s’il doit se quantifier ou se traduire par une statistique, c’est peut-être l’adresse à trois-points lors des victoires du Heat contre les armadas que sont les Milwaukee Bucks, les Denver Nuggets et les Boston Celtics. Miami a été particulièrement adroit contre ces favoris au titre. En 9 victoires, Butler et ses camarades ont converti 47% de leurs tentatives derrière l’arc.
In their nine postseason wins against Milwaukee, Boston and Denver, the Heat are shooting 46.9 percent from three - including 48.7 percent on 'heavily contested' threes.
It's historic, and timely, shooting, and it's going to be a part of this team's story no matter what happens.
— Couper Moorhead (@CoupNBA) June 5, 2023
Un premier réflexe pourrait être de se dire que, quelque part, c’est le fruit d’un bon plan de jeu qui permet au Heat d’obtenir de nombreux tirs – ouverts – à trois-points. Mais même les Golden State Warriors de Stephen Curry, Klay Thompson, Kevin Durant et compagnie n’affichaient pas forcément une telle adresse en étant libres du marquage d’un défenseur.
Surtout, l’ironie, c’est que le Heat a même planté un tas de tentatives très contestées. Ils ont rentré 48% de leurs trois-points avec un défenseur dans la tronche lors des victoires contre les trois équipes mentionnées. Ce n’est pas juste du talent, c’est aussi évidemment une part de réussite assez irrationnelle. Ça n’explique pas forcément le parcours exceptionnel de Miami, mais ça y contribue, même ne serait-ce qu’un petit peu. L'équipe et surtout ses shooteurs semblent touchés par le grâce depuis plusieurs semaines. A voir combien de temps ça peut durer. Il suffit de trois matches de plus.