Quand on veut discuter avec Mathias Lessort pendant le Quai 54, mieux vaut s'armer de patience. Non pas que l'intérieur refuse de s'exprimer, loin de là, mais parce qu'à Paris, l'international tricolore est toujours sollicité, que ce soit par des amateurs de basket pour une photo ou par les amis qu'il croise à chaque coin d'allée. "C'est un rendez-vous avec la famille avant tout", confirme Mathias. "On voit les gens qu'on ne croise pas beaucoup dans l'année, des amis. C'est une bonne fête de famille, et je viens ici pour m'amuser avant tout".
Il faut dire que le natif de Fort-de-France a un lien particulier avec le streetball. C'est en suivant ses frères Gary et Grégory sur les playgrounds antillais que le jeune Mathias a forgé son amour de la balle orange.
"C'est vraiment là que j'ai appris à jouer. Ensuite, quand j'étais à Chalon (en centre de formation) et que j'avais des vacances, je venais jouer ici avec Hammadoun à Porte de Charenton avec des anciens coéquipiers. C'est pour ça que je dis que c'est vraiment une fête de famille. Ils m'ont vu grandir depuis que j'ai 15 ans et ça fait vraiment plaisir de partager ce moment-là avec eux. Jouer comme ça au Quai, c'est quelque chose qui me plait beaucoup. Ca me permet de jouer un basket différent de celui qu'il y a en club. Ca me rappelle de bons souvenirs".
On l'a vu cette saison avec le Partizan Belgrade (qu'il va quitter pour rejoindre le Panathinaikos), Mathias Lessort est du genre à se nourrir des ambiances un peu chaudes, à redonner X10 ce qu'il reçoit. Les spectateurs du Quai 54 ne sont, certes, pas aussi hardcores que les Serbes, mais l'ancien nanterrien et monégasque apprécie de jouer devant le public parisien. "Il fait beau, on est là dans une belle ville. C'est un grand évènement et ça donne une motivation en plus de jouer devant un public comme ça".
En Serbie, on lui a d'ailleurs parlé du tournoi, la renommée du Quai 54 n'étant plus à faire hors de nos frontières. Mathias a tenté de recruter quelques teammates du Partizan pour densifier le roster du Cartel, mais "on a fini tard la saison. Tout le monde a voulu rentrer chez soi". Qui sait, l'an prochain, son équipe aura peut être un accent un peu plus international. Une chose est tout cas certaine, c'est toujours avec le même plaisir qu'il reviendra sur un event qui lui rappelle ses premiers amours orangés.