Et si Miami se reconstruisait avec Markelle Fultz ?

Alors que Markelle Fultz semble de moins en moins à l’aise aux Philadelphia Sixers, nous lui avons trouvé une future destination : le Miami Heat.

Et si Miami se reconstruisait avec Markelle Fultz ?
Je voulais écrire sur Markelle Fultz. Je pensais d’abord à un papier assez classique avec une revue d’effectif des équipes susceptibles de s’intéresser au jeune meneur, en instance de divorce avec les Philadelphia Sixers. Les deux parties n’ont pas encore eu le courage d’acter la séparation mais il y a clairement un problème de fond dans leur relation, de plus en plus étrange. Bref. J’ai donc griffonné quelque part le nom de quelques franchises. Orlando. Phoenix. Cleveland. Les organisations qui reviennent le plus. Puis mon attention s’est portée sur le Miami Heat. Et là, je n’ai plus décroché. Donc laissez-moi parler de la formation floridienne en premier. Quitte à s’attirer les foudres des boys de South Beach. Je pense que le Heat, incessamment sous peu, va se mettre à tanker. En fait, je pense que c’est même déjà le cas. Sauf que personne ne s’en rend encore compte. Parce que c’est Miami. Parce que cette équipe est censée gagner des matches. Sauf qu’elle est en réalité bien moyennasse pour ne pas dire médiocre. Sept succès en vingt matches et quelques revers clairement évitables. C’est même encore pire que les dix dernières rencontres. Seulement deux victoires. Huit défaites. Cette équipe coule. J’ai le pressentiment que ça arrange en réalité l’organisation. Qui, pour une fois, va peut-être essayer de chopper un bon choix à la draft. C’est le moment ou jamais. Miami peine de toute façon à attirer les principaux free agents – Gordon Hayward ou encore Kevin Durant ont décliné l’offre – malgré son climat et la présence de Pat Riley. Perdre volontairement n’est évidemment pas dans la culture de la mafia floridienne. Mais le parrain du Heat sait que la fin justifie parfois les moyens. Son groupe est doué mais il manque une superstar pour porter le tout. Et Miami a la masse salariale la plus LOURDE de la NBA (en partie en raison du salaire de Chris Bosh, toujours comptabilisé). Il faut dégraisser. Perdre un peu. Descendre doucement au classement, ni vu, ni connu. Avec l’excuse toute trouvée pour faire plaisir à tout le monde malgré les défaites : la tournée d’adieu de Dwyane Wade. Je sens bien le Heat faire comme les Los Angeles Lakers quand Kobe Bryant est parti. Une saison vraiment moche pour les Angelenos sur le plan collectif mais des célébrations à chaque déplacement et une pointe à 60 pions pour le Black Mamba pour finir en apothéose. Le staff va donner de plus en plus de temps de jeu et de responsabilités à « Flash ». Il a déjà planté 35 points lors d’un match récemment. Et ça va continuer dans ce sens. Soignons les stats de la légende, quitte à attendre pour les victoires. Les dirigeants n’ont sans doute pas envie de payer la Luxury Tax pour une équipe actuellement aussi proche de la dernière place à l’Est que de la huitième. Elle a évidemment les moyens pour faire les playoffs. Mais est-ce que ça vaut vraiment le coup ? Goran Dragic est gêné au genou, soit l’excuse idéale pour le faire traîner longtemps à l’infirmerie en continuant à perdre. Il a une option pour la saison prochaine, soit l’excuse idéale pour le transférer en février. En dégageant un ou deux vétérans, le Heat peut rapidement se retrouver avec un bilan à 25-27 victoires sur l’ensemble de la saison. Il y a un potentiel cinquième choix de draft à aller chercher. Peut-être mieux avec de la chance le soir de la loterie. Ça tombe bien, la cuvée est chargée en talents dans le top dix. Il y a du Zion Williamson et du R.J. Barrett, certes, mais aussi du Cameron Reddish, du Bol Bol, du Romeo Langford. Un prospect qui se mélangerait bien avec les jeunes talents que sont Bam Adebayo, Josh Richardson ou Justice Winslow. Il manque encore un larron dans le lot. C’est le moment de revenir à Markelle Fultz. Le gamin a l’air perdu. Il dit avoir mal à l’épaule et consulte actuellement un spécialiste à New York, en marge de sa franchise. Les médecins des Sixers l’avaient déjà examiné et ils n’ont rien trouvé d’anormal. C’est à se demander où est le mal. Probablement surtout dans sa tête. Il a l’air vraiment atteint psychologiquement par ce début de carrière difficile. C’est compréhensible. Retraçons rapidement son histoire récente et ce que nous pensons avoir compris. Fultz était donc monstrueux avec l’université de Washington en NCAA. Mais, juste avant la draft, il a tenté de modifier sa mécanique de tir – soyons clair : il a l’air mal entouré comme le disait Joel Embiid – pour s’adapter à la distance NBA alors qu’il convertissait 40% de ses tentatives à trois-points à la fac. L’idée est déjà farfelue. Difficile de changer sa gestuelle si près d’un moment si important. Les Boston Celtics le testent et ne le sentent pas. Il devait déjà y avoir un indicateur. Le meneur est tout de même pris en première position, mais par les Sixers. Un tel statut engendre de grandes responsabilités auxquelles il n’était probablement pas préparé. Beaucoup de pression, peu de repères. Une douleur à l’épaule s’est développée. Elle l’a gêné dans son tir. Au point où il a absolument perdu toute sa confiance. Il a donc arrêté de jouer. Il balançait des airballs horribles lors des séances d’entraînement filmées. Médicalement, il était apte. Mais les coaches ont attendu qu’il se remette mentalement pour le refaire jouer, en toute fin de saison. Fultz a ensuite travaillé pendant l’été avec Drew Hanlen pour reconstruire son geste. Et franchement, il y avait du mieux ! Il a mis quelques ficelles. Il gagnait enfin en confiance. Jusqu’à ce qu’il balance quelques saucissons et retombe complètement dans ses travers. Sa mécanique est constamment épiée et chaque tir un peu bizarre est posté sur le net. Les fans l’encouragent régulièrement à tirer ce qui relève finalement plus de la moquerie que du vrai soutien. Un joueur NFL a célébré un « touchdown » en imitant le jeune homme et sa mécanique étrange aux lancers-francs. Le bonhomme a fini par sombrer. Jimmy Butler est arrivé et son temps de jeu a diminué, lui qui avait déjà perdu sa place de titulaire. Il a arrêté de jouer. Encore. Le voilà désormais indisponible jusqu’à nouvel ordre. Ce qui semble de plus en plus évident, c’est que Markelle Fultz a besoin d’un nouveau départ. Les Sixers sont en mode « win now » alors que lui a besoin de prendre son temps. Il lui faut engranger de la confiance. Et pour cela, ce serait peut-être mieux qu’il aille jouer ailleurs. Philly lui rendrait peut-être même en service en se décidant à le transférer. Même s’il est finalement très compliqué de jauger sa valeur sur le marché à l’heure d’aujourd’hui. Le gars a du potentiel, c’est évident, mais il n’a quasiment rien montré et ses problèmes peuvent refroidir des franchises. Son statut et son âge feraient normalement de lui un joueur coté mais ses déboires le rendent difficiles à échanger. Un paradoxe. Vous l’avez compris, moi je milite pour un transfert à Miami. La culture locale peut l’aider à se booster. Et j’avoue que je l’imagine vraiment bien visuellement sous les couleurs du Heat, ce qui ne constitue effectivement pas un argument recevable mais quand même. Quelques tests. Philadelphia reçoit : Wayne Ellington, Derrick Jones Jr, un futur second tour de draft. Miami reçoit : Markelle Fultz. Ce transfert, ainsi que tous ceux évoqués par la suite, respecte l’équilibre des salaires. S’il y a bien une équipe qui est prête à voir le Heat tanker, c’est Philadelphia. En effet, les Sixers disposent du premier choix de draft de la franchise floridienne en 2021. Et il n’est pas protégé. Une reconstruction de Miami arrangerait grandement les Sixers. Cet échange serait le premier d’une série pour les dirigeants du Heat (Dragic ? Hassan Whiteside ?). Alors, oui, les Sixers ne récupèrent pas de « grands joueurs » dans cette affaire. Mais Wayne Ellington est un élément utile dans une rotation, contrairement à Fultz aujourd’hui. C’est un excellent shooteur extérieur (39% à trois-points) et c’est exactement ce que cherchent les Sixers à l’heure actuelle. Ils ont raté Kyle Korver, pressenti mais finalement envoyé au Jazz. Ellington semble être un bon plan B. Philadelphia reçoit : Goran Dragic. Miami reçoit : Markelle Fultz, Justin Patton, Furkan Korkmaz. Celui là est plus compliqué à mettre en place. Mais les Sixers sont sous le Cap et ils peuvent absorber une partie du salaire du meneur slovène (18 millions). En revanche, ce transfert n’a du sens que si ce dernier assure qu’il ne n’activera pas son option pour la prochaine saison à 19 M. Philly veut garder de l’espace pour prolonger Jimmy Butler. Dragic serait un joueur de plus qui a besoin du ballon mais, contrairement à Fultz, il est capable d’incarner une menace en « spot-up shooteur ». Un cinq avec Embiid, Butler, Dragic, J.J Redick et Ben Simmons, ça fait peur. Ce serait un « All-In » pour essayer de jouer les finales en juin. Dans tous les cas, j’imagine bien Fultz au côté d’Adebayo, Richardson et Winslow. Mais je ne suis pas sûr que les Sixers osent le transférer. Ce serait vite faire une croix sur un premier choix de draft quand même. Elton Brand n’est pas celui qui l’a drafté et ça peut pencher en la faveur d’un transfert. Il ne va pas se désavouer lui-même puisque c’est Bryan Colangelo qui a misé sur Fultz. Mais le jeune homme a du potentiel et il ne sera pas facile de l’échanger. Si ça venait à être le cas, pourvu qu’il soit envoyé au Heat.