Marcus Smart a raison de gueuler, mais il a aussi le droit de mieux shooter

Le scud envoyé par Marcus Smart à ses coéquipiers Jayson Tatum et Jaylen Brown a fait du bruit. Mais cibler uniquement ces deux-là n'est pas forcément très juste.

Marcus Smart a raison de gueuler, mais il a aussi le droit de mieux shooter
Marcus Smart n'a pas pu dissimuler sa frustration lundi, après la défaite des Boston Celtics contre les Chicago Bulls. Le meneur a clairement visé les deux All-Stars de l'équipe, Jayson Tatum et Jaylen Brown, en expliquant qu'ils ne faisaient pas assez de passes à leurs camarades. Tatum et Brown n'ont que peu goûté la sortie médiatique de leur camarade et n'ont pas souhaité répondre aux journalistes à ce sujet. Parfois, secouer le cocotier a du bon. Depuis qu'il est la première option offensive des C's, Jayson Tatum a en effet un pourcentage de passes décisives de l'équipe (17.4%) similaire à celui de Carmelo Anthony lorsqu'il portait le maillot des Knicks, là où les ailiers playmakers des années 2020 prennent plus généralement modèle sur Kevin Durant (25.4%). Jaylen Brown, dont le profil est encore moins "passeur" que Tatum, on est carrément à moins de 2 passes décisives de moyenne en carrière. Mais lorsque l'on réclame des choses, en l'occurrence plus de passes pour soi-même et ses coéquipiers, comme Smart, mieux vaut pouvoir présenter des chiffres satisfaisants. Ces dernières années, le pitbull des Celtics a beaucoup progressé offensivement et au niveau de son adresse extérieure, au point de finir par exemple à plus de 36% en 2018-2019, ce qui relevait de l'exploit tant il était inoffensif dans le secteur auparavant. Depuis, Marcus Smart s'est stabilisé autour des 33%, ce qui est faiblard, mais pas complètement rédhibitoire. Malheureusement, ses chiffres à 3 points sont à la baisse depuis la reprise de la saison. Et pas uniquement ses tirs extérieurs, d'ailleurs... Smart tourne à 29% d'adresse globale, en prenant presque 10 tirs par match, dont 6.5 à 3 points ! Il est très possible que l'ancien joueur d'Oklahoma State ne soit pas toujours servi dans des positions idéales, mais on peut comprendre que ses camarades ne le recherchent pas systématiquement. Les Celtics, pourquoi la crise est plus profonde qu'il n'y paraît Quant aux autres membres réguliers et actifs de la rotation, on notera que Al Horford est à 46% (5 points de moins que son adresse en carrière) en global et 28% à 3 points (36% en carrière), que Robert Williams, bien qu'extrêmement précieux, est limité au niveau de la finition (9.7 points/match) ou que Dennis Schröder shoote à 36% en global. Difficile, donc, d'accabler uniquement les "Jay-Jay", même s'ils ont évidemment leur part de responsabilité dans les résultats actuels. Tatum, a quand même sorti des matches à 7/30 et 10/32 au shoot... La circulation du ballon et la recherche du partenaire sont des paramètres sur lesquels le coach, ici Ime Udoka, a une influence. Le réveil des Celtics passera donc par une meilleure gestion du coach rookie, davantage d'altruisme de la part des deux scoreurs de l'équipe, mais aussi de l'adresse chez les autres lorsqu'ils seront sollicités. La mission ne s'annonce pas simple, mais Boston a la chance d'avoir plus de 70 matches pour y parvenir... Marcus Smart met une bonne petite cartouche à Tatum et Brown