Marcus Morris et son frère reviennent de très loin

Pas étonnant que Marcus Morris soit devenu l’un des plus gros « enforcers » de la NBA moderne. Son frère et lui reviennent de loin.

Marcus Morris et son frère reviennent de très loin
Il y a quelques jours, Jackie MacMullan d’ESPN publiait un article très intéressant sur la NBA et les problèmes de « santé mentale » qu’ont pu connaître ou que connaissent encore certains de ses joueurs. Paul Pierce ou DeMar DeRozan, pour ne citer qu’eux, s’expriment à nouveau à cœur ouvert sur les obstacles qui ont émaillé leur parcours. Un autre passage très intéressant concernent les frères Morris et plus particulièrement Marcus Morris. Celui-ci explique notamment avoir consommé de la marijuana lorsqu’il jouait avec les Detroit Pistons, après avoir pris comme une trahison le fait d’avoir été tradé par les Phoenix Suns.

« Il n’arrivait pas à dormir parce que son cerveau allait à 100 à l’heure », raconte Jackie MacMullan.

« Les Pistons ont essayé de l’aider à se sentir comme chez lui, mais il n’était pas très réceptif. Il restait souvent éveillé la nuit à se repasser un tir raté dans la tête ou à revoir une erreur qu’il avait faite sur le terrain, du coup ses performances s’en ressentaient.

Il a sérieusement pensé à démissionner, mais qu’est-ce qu’il aurait pu faire d’autre ? Rentrer chez lui à Philly ? Penser à tout ça apportait encore plus d’anxiété, encore plus de stress. Il a essayé les somnifères. Il a fumé de la marijuana. Rien ne pouvait lui apporter la paix. »

Just the two of us

Il faut dire que Marcus Morris et son frère Markieff n’ont pas eu une enfance facile et qu’ils en portent certainement encore aujourd’hui les stigmates. Même si Marcus a finalement pu se relancer totalement avec les Boston Celtics, on imagine que certains épisodes de sa jeunesse doivent encore l’habiter.

« Quand les jumeaux étaient au lycée, leur maison a brûlé avec leur chat encore à l’intérieur », raconte MacMullan.

« Leur mère, Angel, les a fait emménager avec leur frère Blake dans la petite maison de leur grands-parents. […] Ils dormaient au sous-sol, sur des matelas, sans chauffage et avec un plafond d'à peine plus d’1,80 m qui les empêchait de tenir debout.

Malgré tout, ils étaient reconnaissants, parce qu’au moins ils avaient une famille qui se souciait d’eux. Parmi leurs amis, seulement un sur un groupe de vingt vivait encore avec son père – le leur n’était plus dans les parages –, et leur mère devait travailler tard pour pouvoir payer leurs chaussures de basket de la nourriture. Les jumeaux ont appris à se reposer l’un sur l’autre, pour trouver du réconfort ou du courage. »

Markieff et Marcus Morris : Get out or die tryin'

Dans le quartier de Philadelphia dans lequel ils ont grandi, ils ont vite dû apprendre à rester sur leurs gardes et à se défendre.

« Tu voyais des fusillades, des gens qui se faisaient frapper à coup de crosse de pistolet. La mauvaise décision, le mauvais mot proféré et ça dégénère rapidement en guerre.

C’est comme ça à Philly, tu es coincé dans une boîte. Tes chances de t’en sortir sont si minces qu’une fois que quelqu’un réussit à s’emparer de quelque chose, il est prêt à le protéger au péril de sa vie. C’est dur à expliquer si tu n’as pas vécu ça. »

Dans ces circonstances, Markieff et Marcus Morris ont appris à ne pouvoir compter que l’un sur l’autre, ce qui explique clairement pourquoi il a été aussi difficile pour eux de trouver leur place en NBA, loin de l’autre.