"Est-ce que j'avais une idée de tout ça ? Qu'il serait défenseur de l'année ? Non. Mais lorsqu'on a fait le deal on pensait qu'il pouvait devenir l'un des dix meilleurs pivots de la ligue", se remémore Chris Wallace, le GM des Grizzlies.Pas complètement fous, les dirigeants avaient eu la bonne idée de sonder Pau Gasol, sûrement ravi à l'idée de quitter une franchise éliminée à trois reprises au premier tour des playoffs en trois participations, pour rejoindre les Los Angeles Lakers, équipe historique drivée par Kobe Bryant. Interrogé par le proprio des Grizzlies, assez sceptique sur le choix de son GM, le type de Barcelone l'a joué franc-jeu, expliquant en somme que :
"Mon frère progresse rapidement, il peut jouer. Il peut même être meilleur que moi."Cinq plus tard, Pau Gasol est en vacances alors que Marc Gasol joue des coudes en finale de la Conférence Ouest. L'adolescent en surpoids qui voulait absolument être un shooteur à trois-points s'est muté en machine de guerre capable de défendre, shooter à mi-distance, passer, jouer dos au panier, etc. Cependant, il ne faut pas limiter le transfert au simple Marc Gasol, même si ce dernier est aujourd'hui l'un des joueurs majeurs de la franchise. Parmi les deux tours de draft récupérés par les Grizzlies, la franchise a sélectionné Darrell Arthur, joueur important du banc, et Greivis Vasquez, échange contre Quincy Pondexter, lui aussi joueur essentiel à la rotation et meilleur marqueur face aux Spurs cette nuit. Surtout, la franchise a pu libérer de la place dans la masse salariale de l'effectif. Ainsi, une saison plus tard, les Grizzlies ont pu faire signer Zach Randolph... Aujourd'hui Gasol et Z-Bo forment la raquette la plus puissante et la plus complète de toute la NBA. Une paire d'intérieurs qui joue un rôle majeur dans le succès de Memphis. Evidemment, dans le même temps, les Los Angeles Lakers ont ajouté deux bannières de plus au plafond du Staples Center. Simplement, le trade qui semblait à sens unique était en fait équilibré. Le processus a pris plus de temps du côté de Memphis mais les Grizzlies ont encore de beaux jours devant eux alors que la franchise hollywoodienne cherche à se débarrasser de Pau... D'où cette métaphore incroyable de Chris Wallace :
"Nous aimons penser que Pau est la version NBA d'un donneur d'organes. Nous vivons toujours de ce qu'il nous a donné."Il ne reste plus qu'aux Grizzlies de faire un coup à la Detroit Pistons 2004, afin d’enterrer définitivement le deal, mais ça c'est une autre affaire... Via Sheridanhoops.