« J’ai revu cette action plein de fois, ce serait génial que je puisse moi aussi réaliser ce genre d’action », expliquait le meneur de Duke avant la finale du tournoi universitaire contre Wisconsin.
Un assassin au sang glacé
Hier soir, à quatre minutes de la fin d’une partie encore indécise entre les Badgers et les Blue Devils et alors que son équipe comptait un point de retard, le jeune homme a envoyé un missile depuis la ligne à trois-points tout en chutant en arrière. Bingo. Il a récidivé un peu plus de deux minutes plus tard, offrant du même coup huit points d’avance à Duke. Il a inscrit 8 des 12 derniers points des Blue Devils, portant ainsi son total à 23 sur l’ensemble de la finale remportée par les joueurs de Mike Krzyzewski. Le sang-froid dont a fait preuve Jones pendant le match a permis à son équipe de construire ce succès – le cinquième de la faculté prestigieuse – malgré les problèmes de fautes de Jahlil Okafor, star du groupe et ami de Tyus. Le natif de Burnsville, dans le Minnesota, ne s’est jamais caché dans les moments les plus chauds d’une rencontre. L’enjeu ne lui fait pas peur et la pression est une sensation qu’il a appris à maîtriser lors de ses années passées à écumer les parquets de son état natal.« On a toujours joué dans des salles pleines. Il a l’habitude et il a toujours élevé son niveau de jeu dans ces occasions », affirme Zach Goring, son ancien coach au lycée. « Plus l’enjeu est important, meilleur il est », ajoute son coéquipier Grayson Allen, lui aussi décisif hier soir.
Un profil "à l'ancienne"
Tyus Jones est le second meneur freshman titulaire de l’histoire à guider son équipe vers le sacre universitaire. Le tout à seulement 18 ans. Même s’il est encore très jeune, il dégage une maturité essentielle à sa réussite à son poste.[superquote pos="d"]"D'un point de vue basket, il est en avance sur son âge."[/superquote]« D’un point de vue basket, il est bien en avance sur son âge dans sa manière de lire le jeu », assure Kevin Cullen, un dirigeant de Duke.L’ancienne star des lycées du Minnesota a commencé à jouer très tôt au sein du championnat régional et il recevait déjà des propositions provenant d’universités alors qu’il n’avait même pas encore fêté ses 13 ans. Rapidement installé à la mène, il a développé ses fondamentaux, au point d’être aujourd’hui considéré comme un pur gestionnaire, un profil de plus en plus rare en NBA.
« Il adore partager la balle. Ce n’est pas un mec qui va chercher à shooter à chaque fois qu’il a le ballon. Tous ceux qui ont joué avec lui ont profité de son altruisme et de son QI basket. Il les sert dans les meilleures conditions possibles », poursuit Zach Goring. Un avis partagé par sa mère : « Tyus ne perd jamais son sang-froid. Il n’est jamais trop excité. Il sait quand il doit élever son niveau de jeu. Il sait trouver des solutions quand son équipe a besoin de marquer un panier. Il a joué de cette manière à tous les niveaux. »
Quel avenir en NBA ?
On attend désormais de le retrouver à l’échelon suprême. Tyus Jones, MOP du dernier Final Four, devrait se présenter à la draft en juin prochain après une seule année passée sur les bancs de la faculté. Son profil de meneur passeur séduit les scouts même si sa taille – 1,85 m -, sa défense et ses qualités athlétiques font grincer des dents.« Il a la confiance d’un joueur NBA », promet un observateur.Tyus Edney n’a pas connu une grande carrière en NBA. Il y a porté les couleurs des Celtics, des Kings et des Pacers avant de s’exiler en Europe. L’avenir de Jones s’annonce lui plus brillant. Le jeune homme est annoncé au premier tour de la prochaine draft. Il ne devrait pas avoir de mal à signer son premier contrat mais il lui faudra ensuite se faire sa place au sein de la rotation. Que ce soit au lycée dans le passé ou à la fac cette année, Tyus Jones est toujours parvenu à se faire un nom et à connaître ses moments de gloire. Il ne lui reste plus qu’à s’imposer à l’étage supérieur.