Il fut une époque où l’on voulait enfermer les athlètes dans des cases. Un grand se devait d’être costaud et de jouer près du cercle. Le terme « positionless basketball » n’avait alors aucun sens. Il y avait des codes à respecter. Mais Magic Johnson en a cassé quelques-uns. Comment un type de 2,06 mètres a pu se retrouver meneur de jeu, un poste alors réservé aux joueur plus petits, en NBA ? En même temps, vu son génie, sa vision et sa qualité de passe, il aurait dommage de ne pas lui confier les rênes d’une attaque. Ça a donné les Los Angeles Lakers version showtime.
Mais le quintuple champion n’a pas toujours eu ce rôle. Plus jeune, il était déjà plus grand et surtout plus doué que tout le monde. Alors il marquait tous les points de son équipe. Un « scoreur dominant » selon ses propres mots.
« Je marquais par exemple 23 des 25 points de mon équipe. Un jour, après une victoire, j’ai entendu les parents des autres enfants dire que ce gamin-là, Johnson, prenait tous les tirs. Mes coéquipiers participaient à la discussion avec leurs parents. Ça m’a beaucoup blessé et j’ai beaucoup pleuré. Parce que je les ai déçu. J’étais plus grand que la plupart des gosses de mon âge donc j’ai décidé que si je prenais des rebonds offensifs, je ne remettrai pas directement la balle dans le panier mais que je ferai plutôt la passe.
J’ai commencé à adorer le sentiment que ça me procurait. Du moins tant que l’on gagnait. Parce que gagner reste ma première source de motivation. Donc si les autres rataient trop, je me mettais à shooter (rires). »
Quelques années plus tard, Magic Johnson est devenu l’un des meilleurs passeurs et l’un des meilleurs joueurs de l’Histoire. Comme quoi, pour une fois, les parents chiants ont eu un impact positif.