On vous avait relayé plus tôt dans la semaine les propos désastreux de Gilbert Arenas sur l'équipe du Soudan du Sud, avec des commentaires emprunts d'ignorance et de racisme. Dans le même temps, Paul Pierce avait aussi dérapé sous couvert d'humour, avant de s'excuser. Luol Deng, qui est aujourd'hui le président de la Fédération sud-soudanaise, aurait très bien pu publier un communiqué sanglant et régler son compte à l'ancien arrière des Washington Wizards devenu analyste. Il a choisi la voie de la sagesse, tout en dénonçant les stéréotypes formulés. Son post Instagram est long, mais mérite d'être lu. Deng prend de la hauteur et c'est tout à son honneur.
"Normalement, je ne prête pas attention à ce type de commentaires, mais en tant qu’Africain, leader de ma communauté et président de la Fédération sud-soudanaise de basket-ball, je pense qu’il est important de répondre. Ceci s'adresse à ceux qui ont posé des questions sur ces commentaires, à ceux qui en sont offensés et à tous ceux qui ont suivi notre histoire.
Je ne suis ni bouleversé ni en colère face à ces remarques ignorantes faites par mes anciens collègues. J’ai été encore plus déçu de les voir venir de deux personnes que j’ai toujours respectées. Les commentaires de Paul Pierce témoignent d’une désinformation et d’un manque de recherche. Cependant, il l’a utilisé comme un moment d’apprentissage une fois qu’il a été informé. Merci à Paul Pierce pour ses excuses. Cela, je peux le respecter.
Plus jeune, j’ai entendu de nombreux commentaires similaires, et ces mêmes remarques font partie des choses qui m’ont motivé à changer le récit. Les Africains font désormais plus que jamais preuve de solidarité et de soutien les uns envers les autres. Des moments comme celui-ci ne doivent pas nous inciter à nous énerver et à nous déchaîner. De nombreux Africains et Noirs qui adhèrent à leur héritage africain travaillent dur pour rapprocher tous les Noirs en éduquant et en partageant des histoires et des moments historiques, pour montrer que nous avons bien plus de choses en commun que de différences.
Quant aux commentaires de Gilbert, ils étaient clairement plus irrespectueux et cruels. Personnellement, je m’en fiche. Je n’échangerais jamais ma place avec qui que ce soit. Être africain est spécial. Cependant, pour les jeunes enfants africains et afro-américains qui admirent et écoutent Gilbert, ces commentaires peuvent vous donner une moins bonne estime de vous-même et amener le reste du monde à avoir une moins bonne image des Africains. Ceux qui sont facilement induits en erreur peuvent faire des commentaires qui reflètent davantage la haine de soi que la fierté. Il n’y a rien dans notre histoire que nous devrions fuir.
Je tiens en fait à les remercier tous les deux de nous avoir offert cette plateforme pour répondre et informer les autres. Nous avons travaillé très dur au cours des quatre dernières années pour être ici, et nous ne pouvons pas laisser quoi que ce soit nous enlever cela. Au lieu de cela, apprécions le moment présent et utilisons ces commentaires comme une opportunité d’éduquer. Être aimé est toujours mieux qu'être toléré.
Si nous, en tant que peuple, réalisions la grandeur dont nous sommes issus, nous serions moins susceptibles de nous manquer de respect".